brève indicateur du renouveau 30 avril 2018

YOUWAROU : Le comptable du CS-Réf et le chef du Cscom de nouveau enlevés

Le comptable du CS-Réf de Youwarou et le chef du Cscom de Guido Sarre, Commune de Deboye ont été de nouveaux enlevés vendredi dans la région de Mopti. Ils ont été interceptés par les hommes armés entre Dialloubé et Seweri sur la route de Mopti. Ces mêmes personnes avaient été libérées, il y a une semaine suite à un premier enlèvement.

YOUWAROU : L’interdiction de circulation des motos et pick-up totalement de rigueur

L’interdiction de circulation des motos et des pick-up adoptés le 5 janvier 2018 est totalement rentrée en vigueur le jeudi dernier dans le cercle de Youwarou. Trois motos ont été brûlées vendredi dans la ville par les militaires. Le chef du détachement militaire des FAMa et le commandant de brigade de la gendarmerie locale estiment que « sans l’application de cette décision, la zone ne sera pas totalement sécurisée ».

YANFOLILA : Marche de protestation contre une décision du juge dans un litige foncier

 

Environ 800 personnes ont marché vendredi à Yanfolila contre une décision du juge de la localité concernant un litige foncier. Selon des sources locales, cette manifestation faisait suite à l’arrestation de trois ressortissants du village de Tabako dans la Commune de Gouanan. Une affaire, qui remonte à plus d’une année, implique deux communautés. Selon des témoins, après la marche, les trois personnes arrêtées auraient été libérées.

RADICALISME ET EXTREMISME VIOLENT :Le refus de la laïcité béate

Après Niamey, la capitale du Niger, en mai 2015, Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso, a abrité, du 26 au 27 avril 2018, le grand conclave des ministres du G5 Sahel ayant en charge les Affaires religieuses. Il s’agit d’examiner, de fond en comble, le phénomène de la radicalisation et de l’extrémisme violent dans l’espace sahélien, ainsi que les réponses les plus idoines pour y faire face, en prenant notamment en compte les 17 recommandations issues justement de la réunion de Niamey.

Panel des ministres en charge du culte du G5 Sahel, à Ouagadougou, Burkina, 26 avril 2018. (VOA/Issa Napon).

Le ministre malien des Affaires religieuses et du Culte, Thierno Amadou Omar Hass Diallo, a pris part à cette rencontre de Ouagadougou où il a invité ses collègues du G5 Sahel à « sortir de la laïcité béate », sans doute héritée de la colonisation française, pour une « conception et une pratique de la laïcité en conformité avec nos réalités sociopolitiques et culturelles ».

L’Etat ne doit pas abandonner le champ religieux aux seuls religieux, sans droit de regard ni devoir de vigilance, au risque de voir ledit espace investi, le plus souvent, selon le ministre Diallo, par des gens « incultes ou mal intentionnés » pour véhiculer des messages tronqués et/ou contraires aux valeurs fondamentales de la religion, de toutes les religions, à savoir : l’amour du prochain, le respect de toute vie, l’esprit de pardon, le droit à la différence, le devoir de solidarité ou de partage, etc.

Au contraire, a plaidé le ministre Diallo, les Etats du G5 Sahel doivent revoir leur copie en la matière, en considérant la religion comme « un facteur de paix et de développement », dont la sphère fait partie intégrante de l’espace public dans une démarche holistique et transversale, c’est-à-dire les deux faces d’une même médaille : l’épanouissement individuel et le bien-être collectif.

Il a cité, à l’appui, l’expérience malienne pour la formation et l’encadrement de 500 imams, en partenariat avec le Royaume chérifien du Maroc, dont 400 ont déjà regagné le Mali.

En plus de la formation théologique suivant le rite malékite qui privilégie « l’islam originel du juste milieu », sans oublier l’enseignement des autres religions monothéistes, pour favoriser le dialogue interreligieux, ni celui de la philosophie pour développer leur esprit critique, les imams qui séjournent au Maroc bénéficient également d’une formation en  informatique et autres métiers pratiques pouvant faciliter leur insertion professionnelle dans le tissu économique et social du pays, a ajouté le ministre malien des Affaires religieuses et du Culte.

Le ministre Diallo a emporté l’adhésion de ses homologues du G5-Sahel pour la pertinence de ce double choix, la formation théologique en tandem avec la formation professionnelle, la conviction étant définitivement établie parmi les ministres que les chars, les avions de combat, les drones et autres engins de la mort ne seront jamais déterminants dans la victoire finale contre la radicalisation et l’extrémisme violent dans l’espace sahélien, ni ailleurs dans le monde.

Source : CCOM/MARC