Au Burkina Faso, le mouvement de protestation gagne du terrain.

C’est précisément au camp Kamboinsin, à une quinzaine de kilomètres du centre de la capitale que les militaires ont tiré ce lundi soir 18 avril. L’incident aurait duré une heure environ. Ce centre avait déjà été touché par une mutinerie vendredi soir.

A Koudougou ce sont des étudiants qui ont incendié ce lundi matin le siège du parti au pouvoir parce qu’ils disent que leurs revendications étudiantes ne sont pas prises au sérieux, et parce que des milices du parti au pouvoir les ont provoqués, disent-ils.

« Nous protestons contre les milices. Et il se trouve que ce matin, ces milices étaient effectivement rassemblées au siège du Congrès pour la démocratie et le développement (CDP, au pouvoir), armées et attendant les manifestants pour les agresser. Ils ont été aperçus par les manifestants qui n’ont pas pu se contenir. C’est purement et simplement une provocation. Donc, ils les ont délogés et mis le local à sac », explique Francis Nikièma, président régional de la Coordination des élèves et des étudiants du Burkina (CEEB).

A Kaya, le calme est revenu en revanche après une nuit agitée. « Ce matin toutes les boutiques étaient fermées. Ce n’est qu’aux environs de 10 heures qu’un des mutins est venu parler avec le sergent pour qu’on dise aux commerçants que tout est rentré dans l’ordre », raconte Sana Rasmané, le président des commerçants de Kaya. « Les militaires ne nous ont pas expliqué ce qui s’était passé. Ils ont discuté un peu et nous ont dit que c’était une affaire entre militaires et que les civils ne sont pas concernés », a-t-il ajouté.

Les civils ne sont pas concernés mais quel est le malaise qui secoue l’armée ? Personne ne sait vraiment dire ce qui agite les soldats depuis plusieurs semaines maintenant.

 

Par RFI 18/04/2011