Attaques terroristes contre le G5 Sahel et la Force Barkhane

 L’impuissance des forces antiterroristes
 L’élection présidentielle malienne compromise
Attaques terroristes visant le poste de commandement opérationnel de la force
conjointe du G5 Sahel à Sévaré (centre du Mali), faisant trois morts dont deux
militaires ; voiture piégée contre la patrouille de la force Barkhane à Gao (nord du
Mali), faisant 4 morts parmi les civils et des blessés dont des soldats de la force
française ; dix soldats nigériens tués dans le sud est du Niger. Ces douloureux
évènements ont la particularité d’être perpétrés à la veille du 31 ème sommet ordinaire
de l’Union africaine à Nouakchott, mais surtout du premier anniversaire du
lancement de la force conjointe du G5 Sahel à Bamako. Le dimanche 2 juillet 2017,
Bamako a abrité le sommet extraordinaire du G5 Sahel qui avait pour principal
objectif de matérialiser la force conjointe, décidée en février 2017. L’événement a vu
la participation des Chefs d’état du G5 Sahel : Ibrahim Boubacar Keïta (Mali),
Mohamed Ould Abdelaziz (Mauritanie), Idriss Déby Itno (Tchad), Roch Marc Christian
Kaboré (Burkina Faso) et Mahamadou Issoufou (Niger), en présence du président
français Emmanuel Macron.
Arrivé à Nouakchott hier lundi, le Président français Emmanuel Macron a déploré
des « attaques lâches et odieuses des terroristes, au PC de Sévaré puis à Gao… Ce
sont les civils maliens, qui sont les premières victimes de ces barbares que nous
combattons », a déclaré Emmanuel Macron à Nouakchott, lundi 2 juillet, une année
jour pour jour, après le lancement de la force conjointe.
« Cette attaque renforce notre détermination à nous tenir aux côtés de nos
partenaires du G5 dans la lutte contre le terrorisme. La force conjointe a déjà
démontré son utilité dans la lutte contre le terrorisme et devra continuer à mener des
opérations dans les prochains mois. Nous nous tenons à la disposition des autorités
maliennes et du G5 pour apporter, s'ils le souhaitent, notre soutien et expertise en
vue de renforcer la sécurité du camp », avait indiqué Jean-Yves Le Drian, ministre de
l'Europe et des Affaires étrangères, au lendemain de l’attaque contre le quartier-
général de la force conjointe du G5 Sahel à Sévaré.
Ce qui manque
Ce manque à la force conjointe du G5 Sahel, c’est la concrétisation des promesses,
« aujourd’hui, nous pouvons dire, nous avons bouclé le budget du G5 Sahel, mais
qu’est ce qui est effectivement dans les caisses, ça, c’est autre chose », pour le
Président malien, Ibrahim Boubacar Kéita. La force conjointe de G5 Sahel n’arrive pas

à encaisser 423 millions d’euros, «pendant qu’un bombardement quotidien dans
certaines zones du monde vaut le milliard, c’est un non sens », selon IBK, qui déplore
l’absence d’équipements pour les 5000 soldats de la force du Sahel, qui manquent
jusqu’au gilet pare-balle.
Idriss Deby Itno du Tchad s’étonne que le Conseil de sécurité ne veuille pas accorder
un mandat réellement robuste, pour sortir de la posture défensive. On se rappelle
que les soldats tchadiens ont fait leur preuve en janvier et février 2013, lors de la
reconquête du nord occupé par les extrémistes religieux. Le président guinéen Alpha
Kondé abonde dans le même sens regrettant que ses 800 hommes de la Minusma,
présents à Kidal ne puissent même pas poursuivre les assaillants. Il faut « une force
opérationnelle contre les terroristes ». Avec des soutiens financiers, logistique et de
renseignement, les Africains peuvent se battre contre les terroristes, selon le
Président guinéen.
Cependant au Mali, on ne peut que constater l’impuissance des forces contre les
terroristes, alors qu’on est à moins d’un mois de l’élection présidentielle, fortement
compromise par ces attaques terroristes. Sans compter la grève illimitée des
administrateurs, on se demande comment les candidats vont battre campagne,
encore moins les électeurs aller voter dans certaines localités maliennes.
B. Daou