Edito : FARK ou pas, prévenir vaut mieux que…

Nieouleni est au sud ouest à la frontière Mali-Guinée, mais Yélimané est au nord ouest, dans le cercle de Yélimané. Ces deux villages, manding et soninké ont en commun de vivre ce que vivent le nord et le centre de notre pays : la banalisation de la vie, pour peu ou prou.
Nieouleni village malien frontalier avec la Guinée, a vécu le calvaire les 25 et 26 novembre, des crépitements de balles tirées à dessein pour ôter des vies humaines. Le bilan varie de source officielle à dite indépendante, entre 6 à plus de 20 morts.
Yélimané ce 15 décembre, en moins d’un mois de la boucherie de Nieouleni, a vécu une couronne d’enfer sur la tête des habitants, on parle de plusieurs blessés graves, après des tirs à balles réelles, pour extirper un élément des forces de l’ordre des griffes de ses ‘’lyncheurs’’.
Nieouleni et Yélimané n’ont aucune motivation ou prétention d’ordre religieux, comme c’est le cas au nord et au centre, mais dans ces villages, ce sont les ressources et la gestion des affaires, qui sont respectivement à l’origine du conflit, entrainant de nombreux morts, là où la prévention aurait pu être d’un remède irréprochable. Gouverner c’est prévoir dit-on. Si le cas à Nieouleni se complique parce qu’impliquant les ressortissants de deux Etats, qui revendiquent chacun une même zone minière, une situation à manœuvrer avec délicatesse pour éviter la montée de tension entre les Etats guinéen et malien ; à Yélimané, quelle que soit sa nature, il s’agit de conflit entre une partie de la population, des électeurs et son élu local, un problème de gouvernance locale, qui peut devenir une question plus que locale. L’administration d’Etat avait-elle besoin d’attendre un tel niveau de détérioration des rapports entre les gens de la cité, pour amener les forces à faire étalage de talent de tireurs d’élite, alors que cela nous a fait défaut à Nieouleni ? Si par ailleurs les rumeurs selon lesquelles, un certain Front pour l’autonomie de la région de Kayes (FARK) se confirmait, l’Etat compte-t-il régler cette question par la répression, au prix de vies humaines. Un observateur des droits de l’homme témoignant sur la situation au centre du Mali expliquait que certaines populations abandonnées ou ayant subi des répressions se métamorphosait en djihadistes en cherchant protection auprès de Amadou Koufa, et la vie sauve. Qu’à Dieu ne plaise ces cas chez nos frères Soninkés à l’ouest. Nous n’incitons à rien, seulement dire que prévenir vaut mieux…
B. Daou