ATT limoge les DG de la police et de la gendarmerie et le chef d’Etat-major de la garde nationale


Le président de la République continue sa purge au niveau de l’administration. Après avoir renvoyé les directeurs des Finances et du Matériel de tous les départements ministériels et les directeurs généraux des services de l’assiette (douanes, impôts, domaines et cadres) et des marchés publics, ATT a limogé hier les directeurs généraux de la police, Niamé Keïta,  de la gendarmerie nationale, Tiéfing Konaté ainsi que le chef d’Etat-major de la garde nationale, Broulaye Koné.

Selon de sources concordantes, le chef de l’Etat, chef suprême des armées, a voulu ainsi mettre fin aux dérapages devenus monnaie courante au sein des nos forces armées et de sécurité comme nous l’avions dénoncé hier dans nos colonnes.

En effet, les bavures des forces armées et de sécurité occupent, depuis un certain temps, le haut du pavé et se multiplient sous les impuissants regards de paisibles citoyens qui en sont même souvent des victimes. Ces brebis galeuses, comme pour montrer leur impertinence à la face du monde, se font aussi souvent la peau au grand dam de la discipline qui, dit-on, est censée caractériser les hommes en tenue.

La fin de la recréation

C’est désormais une lapalissade de dire que les dérapages de policiers, militaires, gendarmes, surveillants de prison…se multiplient tant à Bamako qu’à l’intérieur du pays. Ce qui met du coup en doute la capacité des hauts responsables de ces corporations qui auraient peut-être atteint leur seuil d’incompétence.

En tout cas,  rien ne peut clairement expliquer ces agissements de porteurs d’uniforme qui doivent, sans autre forme de procès, être extirpés des rangs des forces armées et de sécurité du Mali.

De l’assassinat de Mamadou Coulibaly, un jeune chauffeur au niveau de Malimag le lundi 22 février 2010, aux agissements de commandos para à Sokorodji et à Faladié Sokoro, en passant par les bavures d’éléments incontrôlés de la police au défilé du 1er mai dernier, sans oublier l’assassinat de deux gardes par un surveillant de prison à Ansongo…, il y a de quoi se demander sur le nouvel esprit qui anime nos forces armées et de sécurité.

En limogeant les responsables de la police et de la gendarme nationale ainsi le chef d’Etat-major de la garde nationale, ATT tente de signer la fin de la récréation. Mais, les limogeages d’hier risquent d’être insuffisants car de l’avis de tous, il urge surtout de réviser les conditions de recrutement dans les corps militaires et para militaires. Il faut rapidement bannir la magouille, le népotisme, l’affairisme… qui caractérisent les recrutements. Il faut aussi s’insurger contre l’ingérence de certains hauts gradés qui donnent souvent des consignes aux formateurs du CI pour éviter à leurs enfants ou neveux certaines corvées indispensables pour mieux apprendre le métier des armes.

Enfin, pour arrêter le bordel qui est en train de s’installer au sein des forces armées et de sécurité, l’Etat doit prendre toutes ses responsabilités. ATT a, semble-t-il, décidé de prendre les taureaux par les cornes et il aura le soutien de tous les Maliens.

Encadré

Après avoir relevé les DG de la police et de la gendarmerie nationale et le chef d’Etat-major de la garde nationale, Niamé Kéita, Tiefing Konaté et Broulaye Koné ont été respectivement remplacé par l’Inspecteur général Mahamadou Diagouraga, colonel Mady Boubou Kamissoko et colonel major Yamoussa Camara. Ce sont désormais ceux-ci qui président aux destinées de la sécurité intérieure au Mali. C’est ce qu’a décidé le conseil des ministres du  mercredi dernier présidé par le président de la République, Amadou Toumani Touré.

 

Abdoul Karim Maïga

 

L’ Indicateur Renouveau 12/05/2011