Assemblée nationale : Le PARENA forme son groupe parlementaire

Et pourtant, l’éclatement du groupe parlementaire Parena-Sadi ne fait aucun doute. Le bureau politique national de Sadi a décidé de mettre un terme à sa collaboration avec le Parena à l’Assemblée nationale en faisant part, par voie de presse, de sa volonté de quitter le groupe parlementaire que les deux partis ont constitué en 2007. Les deux partis constituaient, avec le RPM d’Ibrahim Boubacar Keïta, les partis de l’opposition à l’Assemblée nationale. Sadi proteste ainsi face à la décision du Parena d’entrer au gouvernement.   

«Nous n’avons pas eu de déclaration officielle du parti Sadi. Nous attendons une lettre de leur part qui pourrait venir peut-être d’ici la séance plénière [Ndlr : prévu pour ce jeudi 21 avril 2011]»,  a soutenu Mme Mariko Aminata Sidibé, député Parena. En réaction à la décision de Sadi, les députés Parena se réarment en conséquence. «Nous avons une résolution en main»,  soutient Mme Mariko Aminata Sidibé, sans aucune précision. Mais Selon nos informations, les cinq députés du Parena ont constitué un nouveau «groupe parlementaire Parena» qui sera porté à la connaissance des élus au cours de la séance plénière aujourd’hui.

Seydou Coulibaly

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Groupe Parlementaire PARENA

A Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale  du Mali

Objet: Composition du groupe PARENA

Monsieur le Président,

Je viens par la présente vous informer que l’honorable Oumar MARIKO m’a fait part de la décision des députés SADI de quitter le groupe PARENA-SADI. En conséquence, le Groupe s’appelle désormais LE GROUPE PARENA qui est composé des députés suivants:

1. Mme Mariko Minata Sidibé : Présidente

2. Konimba Sidibé

3. Bréhima Beridogo

4. Abdoulaye Sidibé

5. Amidou Diabaté

La Présidente du Groupe PARENA

Mme Mariko Minata Sidibé

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Quelles conséquences ?

Le PARENA a formé  son groupe parlementaire composé de 5 députés, nombre minimum d’élus requis pour la mise en place d’un groupe. SADI qui compte 4 députés ne peut donc former un groupe parlementaire. La rupture avec le parti SADI devrait donc entraîner des modifications au niveau du bureau de l’Assemblée nationale. En effet,  selon le règlement intérieur de l’hémicycle, la composition du bureau doit s’efforcer de refléter la configuration politique de l’Assemblée nationale. De ce fait, le poste de 9ème vice président du groupe parlementaire PARENA-SADI, qui était dévolu  à Oumar Mariko, va sûrement faire l’objet de débats, au cours de la plénière, aujourd’hui, après la décision de SADI de quitter le groupe parlementaire. La réponse du bureau de l’Assemblée nationale est effectivement attendue, concernant la nouvelle configuration de l’Assemblée nationale.          

Baba Dembelé

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Dissolution du groupe parlementaire PARENA-SADI

Le Dr Oumar Mariko, secrétaire général du parti Sadi, a fait savoir que la loi leur impose désormais de prendre leurs responsabilités après l’entrée du Parena au gouvernement. Il a fait état des textes qui font perdre la qualité d’opposant à tout parti membre du gouvernement. En conséquence, a dit Oumar Mariko, le groupe parlementaire Parena-Sadi est dissout, puisque Sadi reste à l’opposition. C’était lors de la conférence de presse qu’il a  animée, hier, par le secrétaire général du parti, à la Radio Kayira sis à Djélibougou.

Il était entouré  du président du parti, Cheikh Oumar Sissoko, du député Oumou Coulibaly, du secrétaire politique chargé à la communication, Mohamed Ag Akératane et du secrétaire à la communication, Nouhoum Kéita. Toutefois, a reconnu le secrétaire général du parti Sadi, ils n’ont pas regretté la collaboration avec le Parena, mais plutôt le fait qu’ils se soient séparés en si bon chemin.

En effet, a dit le docteur Oumar Mariko, le Parena leur a donné de bons députés qui ont fait du groupe parlementaire des personnalités respectées à  cause de leur point de vue et déclarations. Les regrets, a répété Oumar Mariko,  ‘’c’est que le Parena soit parti. ‘’ Quoique Sadi ait saisi le président de l’Assemblée nationale sur cette rupture du groupe parlementaire, elle n’est pas encore officielle et Oumar Mariko reste encore 9ème vice président. ‘’Il appartient au bureau de l’Assemblée nationale, a dit le secrétaire général, de nous retirer les clés. ‘’ Interrogé sur leur participation au gouvernement, de 2002 à 2007, le secrétaire général a soutenu qu’à l’époque, ils n’étaient pas dans l’opposition et que le président ATT avait accepté le document que Sadi lui avait présenté.

Concernant le limogeage des DAF, le président du parti, Cheikh Oumar Sissoko a regretté  que l’abrogation du décret de nomination des DAF soit faite en les indexant comme des fauteurs. ‘’Il y a un statut des fonctionnaires, a-t-il dit et nous voulons une République avec le respect des textes. ‘’ Aucune République, a-t-il ajouté, ne peut se permettre de porter atteinte à la moralité et à la dignité des agents de l’Etat. Les DAF sont, a-t-il souligné, les maillons essentiels d’une administration sans qui, rien de bon ne se fera dans le pays. Il a ajouté que ‘’ le DAF n’est rien sans son ministre, c’est le ministre qui est responsable du budget, de ce fait, le DAF ne peut engager aucune dépense sans l’autorité du ministre. ‘’ C’est tout simplement, a-t-il dit, un coup médiatique destiné à faire croire que c’est pour lutter contre la corruption ‘’ Les DAF, a-t-il martelé, ne sont responsables de quoi que ce soit.

‘’ Le président du parti s’est aussi prononcé sur les réformes constitutionnelles que le parti Sadi juge inopportunes et trop coûteuses, compte tenu de l’échéance électorale de 2012. Autres spectacles désolants, a dit Cheikh Oumar Sissoko,  ce sont le remaniement ministériel qui est une montagne qui accouché d’une souris et la leçon de choses du président ATT devant les ministres pour leur expliquer le travail gouvernemental au cours duquel il a pris nommément en partie les DAF. Répondant aux journalistes, le docteur Oumar Mariko a indiqué que la question de chef de file de l’opposition est une imposture, que le terme gouvernement de mission ne veut rien dire puisque tout le monde est en mission et que si le gouvernement est nommé pour organiser les élections, ATT a échoué, car la préparation des élections devrait faire partie de son programme de début de mandat. Parlant du pouvoir ATT, il a fait état d’une ‘’ gestion catastrophique qui enrichit les escrocs et les voleurs. ‘’ Il a, aussi, indiqué que les partis doivent s’unir sur la base de leurs programmes.

Baba Dembelé

Le Républicain 21/04/2011