Le président de la FCD, Djibril Tangara du M5-RFP: « C’est avec le peuple malien que nous allons relever le défi »

Djibril-Tangara

C’est un Djibril Tangara  du M5-RFP, déterminé et croyant en la résilience du peuple malien, qui s’est entretenu avec nous sur « la rectification de la Transition », appelant à se donner la main pour soutenir l’un des leurs, Dr Choguel Kokalla Maïga du M5-RFP à la primature.

Le pays connait quelques soubresauts depuis un moment, comment entrevoyez-vous la transition en tant que haut responsable du M5 RFP ?

Je suis engagé pour le Mali, mais il y a quelques temps depuis 2 ou 3 mois, j’étais en retrait des activités politiques, pour raison d’incapacité, d’inaptitude parce que j’ai pris un coup fort lors du décès du président Amadou Toumani Touré, paix à son âme, suivi du décès de Soumaïla Cissé.

C’était mes deux références en République du Mali dans la classe politique.

Je souhaite bon repos à leur âme, que Dieu leur facilite le paradis ! C’est pour cela que j’étais un peu en retrait des activités du M5-RFP ;

sinon mon parti, la FCD est membre créateur du FSD. Depuis un an, nous avons fait le combat de l’opposition face au président Ibrahim Boubacar Keïta.

Dieu faisant les choses, ce combat a abouti.

Nous n’avons pas voulu un coup de force de l’armée.

Nous avons voulu que le président IBK  entende la voix du peuple et réagisse en âme et conscience qu’il était au bout de ses limites et devrait laisser le pouvoir.

C’était l’objectif du FSD accompagné par le M5.

Malheureusement, certains enfants du Mali, les militaires sont intervenus pour limiter la souffrance du peuple et que les gens qualifient comme un coup d’Etat.

Pour moi, ça ne l’ai pas, c’est une rectification que nous voulons.

Nous avons voulu qu’IBK rectifie, il n’a pas voulu et l’armée est venue.

Elle doit passer à cette rectification.

Nous avons été les premiers à encourager l’armée.

Le M5 avait les exigences pour lesquelles nous avons combattu le président IBK et c’est un nombre de points (que nous avons remis à la junte militaire) dont l’application nous tenait à cœur, mais malheureusement, on ne sait pas par quel miracle nous n’avons pas été approchés, ni acceptés par la junte. 

Donc, nous nous sommes mis en retrait et nous avons continué à nous battre jusqu’à ce que d’autres explications soient arrivées.

Nous soutenons entièrement l’Armée, qui a dû rencontrer les responsables du M5. Nous leur avons dit nos exigences et je croix qu’ils ont accepté.

En plus de l’acceptation de ces doléances, ils nous ont proposé la primature et nous avons accepté avec humilité et nous allons mettre en œuvre tous nos efforts physiques et intellectuels pour œuvrer au changement. Nous ne sommes pas un groupe syndical, nous sommes un groupe politique qui a des objectifs clairs et précis pour l’avenir de notre pays.

Certains considèrent cette proposition de primature au M5 comme un piège parce que vous avez certaines exigences et tenu des discours  difficiles à honorer.

Je vais vous dire, comme il y a un  adage qui dit qu’on demande les dents de la panthère à celui qui a mangé la langue.

Donc, c’est normal que nous ayons la primature.

Nous avons des préoccupations qu’on a signalées.

Ce n’est pas un défi pour nous, parce que nous avons les arguments et les moyens nécessaires pour accomplir cela.

Ça peut être difficile, mais nous avons les moyens avec nos dirigeants, vous aller voir que le président Choguel va se faire entourer par des cadres responsables, qui aiment le Mali, des cadres valables engagés pour le Mali.

Donc, il va se faire entourer par ces cadres pour essayer d’aboutir nos revendications. Nous demandons à tout le peuple malien de nous faire des bénédictions.

Nous ne sommes pas Dieu, nous n’avons pas un bâton magique, c’est avec le peuple malien que nous allons relever le défi.

Le pays est dans une crise profonde aujourd’hui, quel appel avez-vous à faire aux Maliens ?

L’appel que j’ai à faire, c’est tout d’abord demander à tous les Maliens de nous apporter leur soutien en se mobilisant pour la cause du pays.

Nous demandons au peuple malien, hommes et femmes, jeunes et vieux de nous aider par les bénédictions, par les bonnes idées, par les prières.

Que chacun nous aide pour que, ce que nous avons dit, nous puissions le réaliser.

Le Mali est un grand pays ;

ce sont les Maliens qui feront le Mali.

Le Mali est un grand pays entouré par des grands pays responsables qui abritent beaucoup d’autres Maliens que ce soit le Sénégal, la Guinée, la Côte d’ivoire, la Mauritanie, le Burkina Faso, le Niger.

Nous disons à tous ces pays de nous aider par des bénédictions, parce que le naufrage du Mali va leur coûter très chère, parce qu’ils ont des opérateurs économiques qui sont des Maliens, qui payent des impôts chez eux, si ceux-là ont leur parent dans les difficultés ici, ça serait une difficulté énorme. Donc, je prie tous les pays voisins de nous aider par les bénédictions.

Notre leader qui a été proposé comme Premier ministre, nous allons l’encourager.

Par contre, il y a des Maliens qui ne sont pas d’accord avec l’idée de Choguel à la primature, ils ont leur raison, mais moi je dis qu’en l’état actuel, dans les 9 mois qui restent, qu’on laisse tout ça de côté et qu’on nous aide pour que le Mali rebondisse.

Parce que le Mali c’est un grand pays, nous n’avons pas besoin de tous ces soubresauts, nous n’avons pas besoin d’animosité et qu’on se dise la vérité au Mali.

C’est seule la vérité qui facilite le pardon.

Abréhima GNISSAMA