ANTITERRORISTE : La tête d’Iyad Ag Ghaly officiellement mise à prix par la France

C’est désormais officiel : la France mène la guerre contre Iyad Ag Ghali. Cette déclaration du président français Emmanuel Macron, en déplacement à Niamey, mettra fin à la polémique sur la traque contre les terroristes, en particulier Iyad Ag Ghaly.
Le chef touareg malien Iyad Ag Ghali est « un terroriste et un criminel » contre lequel la France mène la guerre sans la moindre négociation, a déclaré sans ambages, samedi Emmanuel Macron.
Iyad Ag Ghali, qui aurait eu un rôle déterminant dans la libération passée d’otages européens, est le fondateur du groupe salafiste Ançar Eddine, qui a fusionné en mars 2017 avec d’autres mouvements jihadistes au sein du « Groupe pour le soutien de l’islam et des musulmans » (GSIL) dans le Nord du Mali.
L’Algérie, qui a une longue pratique des réseaux jihadistes armés au Sahel, est soupçonnée d’avoir contribué à sa protection. « Il n’y a aucune négociation sur la personne que vous avez évoquée. C’est un terroriste et un criminel, il n’y a qu’à mener la guerre contre lui de manière claire », a déclaré Emmanuel Macron lors d’une conférence de presse à Niamey alors qu’un journaliste lui demandait si Ghali était l’objet de tractations impliquant la France.
« La France la mène de manière claire, avec des femmes et des hommes courageux qui risquent leur vie contre ses troupes et feront tout pour les neutraliser, avec des forces G5 qui sont dans la même clarté opérationnelle et, si j’en crois ce qui m’a été dit, la même clarté et la même détermination de la part de toutes les puissances de la région », a-t-il ajouté.
Paris et Alger en désaccord
Emmanuel Macron s’est rendu le 6 décembre dernier à Alger où il a eu des entretiens avec les autorités algériennes, sur le Sahel notamment. Ce déplacement a été perçu par nombre d’observateurs comme un avertissement par rapport au cas Iyad. Sur la question du chef terroriste, Alger et Paris n’ont pas la même lecture.
Si les Algériens ont longtemps fait d’Iyad un élément moteur dans la gestion de la crise du Nord, la France pense désormais autrement, elle est convaincue que le chef d’Ançar Eddine n’a plus sa place dans des négociations à plus forte raison un processus de paix. Une telle posture est à même de satisfaire l’opinion malienne qui a toujours vu considérer à tort ou à raison la position des opérations militaires françaises (Serval et Barkhane) un échec ou complices des actes d’Iyad.
En déclarant officiellement la guerre à Iyad, la France rejoint ainsi les Etats-Unis qui ont mis ce dernier sur la liste des terroristes les plus recherchés au monde.
A. M. C. avec Reuters