Ansar Dine veut l’autonomie du nord du Mali et y appliquer la loi islamique.

Dans ce document remis le 1er janvier à M. Compaoré et que s’est procuré vendredi le correspondant de l’AFP à Ouagadougou, Ansar Dine, groupe surtout composé de Touareg maliens, affirme renoncer dans l’immédiat à une sécession du Nord mais réclame une large autonomie dans le cadre d’un Etat refondé du Mali se démarquant sans ambiguïté de la laïcité.

Avant toute chose, il faut que le caractère islamique de l’Etat du Mali soit proclamé solennellement dans la Constitution, indique ce texte de 17 pages, en invoquant le fait que le peuple malien est musulman à plus de 95%.

L’observance stricte de la loi islamique sur tout le territoire de l’Azawad (région nord du Mali, ndlr) est un impératif non négociable, souligne en outre le groupe. Il justifie les châtiments corporels mais promet de tenir compte de l’air du temps dans l’application de certaines dispositions de la charia (loi islamique).

Ansar Dine (Défenseurs de l’islam) est l’un des groupes islamistes armés dominant le nord du Mali depuis juin, avec les jihadistes d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao). Tous prônent l’application de la charia, au nom de laquelle ils commettent de nombreuses exactions.

Sous la pression du Burkina Faso et de l’Algérie, les deux pays médiateurs, Ansar Dine avait annoncé fin 2012 renoncer à appliquer la charia dans tout le Mali, mais seulement dans ses zones d’influence, et s’était dit disposé au dialogue avec Bamako.

Mais le chef du mouvement, Iyad Ag Ghaly, a annoncé jeudi que son groupe retirait son offre de cessation des hostilités, en accusant le pouvoir malien de ne pas être prêt au dialogue.

Le 20 décembre, le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté une résolution approuvant le déploiement d’une force armée internationale au Mali pour déloger les islamistes armés, sans préciser de calendrier. L’ONU a toutefois indiqué que ce déploiement était programmé par étapes et a appelé les autorités maliennes au dialogue avec les groupes armés rejetant le terrorisme et la partition du Mali.

(©AFP / 04 janvier 2013 17h55)