Ancien Premier ministre du Mali rentre au pays / «Sans la paix il n’y aura pas d’élection paisible»

 

Il a été accueilli dans un premier temps à l’aéroport international Bamako-Sénou par les membres du Mouvement patriotique pour le Mali (Mpm) avec à leur tête Dr Mamadou Bagayogo, président dudit mouvement. Et dans un second temps à sa résidence à Daoudabougou par les notabilités avec à leur tête Bamoussa Touré, Coordinateur général des chefs de quartier de Bamako. Bamoussa Touré a fait savoir qu’ils sont heureux de l’arrivée de Ahmed Mohamed Ag Hamani. « On voit les gens avec leurs bagages venir au Mali et non l’inverse. Votre retour ne nous a pas étonnés même si vous étiez parti aux Etats Unis d’Amérique, nous étions sûr que vous reviendrez », a-t-il dit à l’endroit de l’ex premier ministre. Il a indiqué que Ahmed Mohamed Ag Hamani a beaucoup fait au Mali et a contribué au développement de l’islam. Selon lui, il y a une cause pour son départ car l’amalgame commençait à gagner le terrain. Ag Hamani est un homme qui sait ce qu’il doit faire.

Il a souhaité l’unité, la paix au Mali. Dr Mamadou Bagayogo, président du Mpm a indiqué que la grandeur de l’homme réside dans son parcours historique. Il a dit que Mohamed Ag Hamani est un homme humble et généreux. A l’en croire, le dialogue peut régler plein de choses que l’arme ne peut faire. Ahmed Mohamed Ag Hamani a exprimé sa satisfaction face à l’accueil qui lui a été réservé ainsi qu’à sa famille. « Je ne sais que dire. J’ai été accueilli par les fanfares, la musique partout où j’ai été mais je n’ai jamais aussi été accueilli par la diversité des grandes personnalités de ce genre. Je n’ai jamais douté de la solidarité au Mali», a-t-il dit.

A son avis, grâce à la bonne foi des musulmans et la prière des uns et des autres, le Mali est resté lui-même et restera irréversible. Il a indiqué que son départ à Dakar n’est ni une fuite, ni un exil mais pour mettre sa famille à l’abri de la violence. Il a fait savoir qu’il est musulman et qu’il croit en Dieu. Il a souligné qu’avant de partir qu’il a informé ses voisins sur son départ et leur a promis qu’il reviendrait. A l’en croire, au moment où il préparait son retour, le président de la république lui a demandé de revenir au bercail car le Mali a besoin de lui. « Les gens ont confiance en moi, ils me respectent.

J’aime mon pays, je l’ai toujours aimé et je l’aimerai toujours. Je me sens gêné quand je vois certains touareg prendre les armes contre leurs frères maliens alors qu’il n’y’a pas de service au Mali où un touareg ne travaille pas » a-t-il dit. A son avis, il faut qu’il y’ait une conférence nationale pour savoir qui a fait quoi afin de trouver une solution définitive à la crise. Il a signalé que sans la paix, il n’y’aura pas d’élection paisible.

«A mes frères et sœurs, mes amis, notamment les institutions de la République, les organisations religieuses, les notabilités, les familles fondatrices de Bamako ainsi que les représentants de la société civile dans toutes ses composantes qui s’émeuvent des rumeurs de mon absence que je reste avec vous de cœur et d’esprit. En ces moments particulièrement graves pour notre pays, je tiens à assurer mes compatriotes de la constance de mon engagement pour mon pays le Mali et ce tant que le Bon Dieu me prêtera un souffle de vie.

Aujourd’hui, je reste fidèle aux valeurs de tolérance, de fraternité, de justice, de paix, et aux principes qui animent tout patriote pour l’édification d’un Mali un, indivisible et résolument engagé sur le chemin du développement. Je formule avec l’ensemble de nos concitoyens des prières pour que Le Tout Puissant nous mène vers le chemin de la Paix et qu’il nous assiste pour la poursuite de l’œuvre de développement harmonieux de notre cher pays », a-t-il conclu. L’accueil a pris fin par les prières et bénédictions.

Aguibou Sogodogo

Le Républicain 17/02/2012