Des Togolais de la diaspora ont manifesté à Cologne en Allemagne pour condamner la répression à Lomé des manifestations contre le pouvoir de Faure Gnassingbé.
« Freetogo » et « Faure muss weg », qui signifient « Togo libre » et « Faure doit partir », étaient les slogans de cette manifestation de ces Togolais qui appellent à l’arrêt immédiat « des violences qui ne datent pas d’aujourd’hui » des forces de l’ordre et à la fin des arrestations des voix critiques du pouvoir.
« Toutes ces images qu’on a vues, qu’on a digérées, qu’on a tenté de pardonner, qui reviennent encore nous mettent vraiment en colère » a expliqué l’un des manifestants.
Selon lui « pour bâtir une nation, on a besoin de tous. On est des frères et des sœurs pour bâtir la nation ».
Pour une Togolaise de la diaspora qui était dans la manifestation, il était important pour elle d’être présente car, a-t-elle dit « même si je suis loin des événements, des manifestations au Togo, je dois quand même faire quelque chose« . Et manifester en Allemagne est ce qu’elle pouvait faire.
« Il n’ y a pas beaucoup d’Allemands qui connaissent le pays et du coup c’est bien d’être là pour montrer aux gens que ce qui se passe au Togo ça nous concerne aussi » à pour sa part expliqué une autre manifestante.

Du soutien pour les manifestants togolais
Il n’ y avait pas que des Togolais mobilisés lors de la manifestation à Cologne, les organisateurs étaient aussi soutenus par leurs amis allemands et africains qui ont contribué à la mobilisation.
« J’ai fait un an au Togo et j’ai vu le pays et comment le pays m’a traité et comment les gens du pays m’ont traité et c’était trop bien.
Et j’adore le Togo et en plus mon mari est du Togo donc j’ai ma famille là-bas. C’est comme ma deuxième maison » a expliqué une allemande présente à la manifestation.
« L’Afrique c’est un peuple. Et s’il y a l’injustice, si moi je vois l’injustice dans un autre pays, moi aussi j’ai la responsabilité de juste être là pour mes frères et sœurs, comme eux ils vont être là pour moi et c’est aussi l’idée du panafricanisme » a déclaré pour sa part une autre manifestante qui dit espérer que « l’Afrique va être libre un jour« .
Demande d’une enquête internationale
Protectorat allemand puis colonie française jusqu’à son indépendance en 1960, le Togo a signé en 2009 un partenariat de défense avec la France dont il demeure dans la sous région ouest-africaine un allié.
Face aux accusations de violences lors des manifestations, la France a appelé le mercredi (02.07.2025) les autorités du Togo « à faire toute la lumière sur les accusations de torture », après la mort de sept personnes durant les manifestations contre le pouvoir dans la capitale Lomé.
Interpellé par le député de gauche Aurélien Taché lors d’une audition parlementaire le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot a expliqué que « s’agissant des allégations de torture » la France appelle « les autorités togolaises à faire toute la lumière sur ces accusations ».

Le front « Touche pas à ma Constitution », qui regroupe partis d’opposition et mouvements de la société civile, a réclamé une « enquête internationale » sur ces décès, affirmant « qu’à chaque fois qu’il y a de la répression et qu’il y a des morts et des blessés graves, le régime lance des enquêtes, mais nous n’avons jamais les résultats de ces enquêtes ».
Selon le « Front citoyen Togo Debout », des corps ont été repêchés dans des cours d’eau de la capitale. L’organisation dénonce des « exactions commises par des éléments des forces de l’ordre et des miliciens » en marge des manifestations. Pour les autorités togolaises qui évoquent des morts « par noyade », il s’agit de « tentatives de récupération malheureuses ».
Les manifestants au Togo protestent contre des arrestations de voix critiques, la hausse du prix de l’électricité et une réforme constitutionnelle qui permet au président Faure Gnassingbé à la tête du pays depuis 2005, de consolider son pouvoir via le passage à un régime parlementaire dont il occupe la plus haute fonction.
diasporaction.fr