Alerte dernière minute / Mali / L’opposition monte au créneau sur le dossier AQMI

Tiébilé Dramé arrivait le jour même de New York où il a fait pendant trois heures, le 28 novembre, une présentation pessimiste de «l’impact de la crise libyenne sur les pays du Sahel» devant les membres du très influent Conflict Prevention and Peace Forum (CPPF, considéré comme le think tank de l’ONU). Le même jour, l’homme politique malien, qui est par ailleurs le président du Parti pour la renaissance nationale (Parena), a été reçu par le secrétaire général adjoint des Nations unies (et patron du Département des Affaires politiques, DPA), l’Américain B. Lynn Pascoe.

L’intérêt de Paris et des Nations unies pour le Forum de Bamako est d’autant plus inédit que l’initiative émane d’un acteur de l’opposition malienne, candidat putatif à la présidentielle d’avril 2012, qui a pris ses distances avec le président Amadou Toumani Touré (ATT), en dépit de la présence d’un membre du Parena au gouvernement. Les nations unies ont profité de cette rencontre pour dépêcher dans la région une «mission d’évaluation inter-agences» dans quatre pays de la ligne de front : Mauritanie, Mali, Niger et Tchad.

Forte de douze membres, la délégation onusienne s’intéressera en priorité à quatre volets de la crise : sécurité, humanitaire, social et développement. Elle est arrivée le 8 décembre pour, notamment, prendre une part active à la «concertation» organisée par Tiébilé Dramé. Un des points de désaccord entre ce dernier et le président malien tient au déficit d’implication des partis politiques maliens dans la recherche de solutions dans les crises d’envergure comme l’insécurité dans le nord, considéré comme un sanctuaire d’Al Qaida au Maghreb islamique (Aqmi).

 

Lettre du Continent

Le Républicain Mali 13/12/2011