La visite officielle d’Ahmed al-Charaa, président par intérim de la Syrie, ce mercredi 8 mai à l’Élysée, suscite une vive controverse en France. Ancien chef rebelle et figure islamiste, al-Charaa est connu pour ses liens passés avec Al-Qaïda, l’État islamique et le Front al-Nosra. Son nom figure toujours sur une liste noire des Nations unies, obligeant Paris à demander une exemption pour le faire venir.
Malgré les assurances de l’Élysée sur sa volonté de « transition » et de réformes, cette rencontre est jugée inacceptable par plusieurs responsables politiques. Marine Le Pen (RN) et Éric Ciotti (UDR) dénoncent une « provocation » et une « erreur fondamentale », rappelant les propos violents tenus par al-Charaa après les attentats du 13 novembre 2015.
Le Quai d’Orsay tente de tempérer la polémique. Le ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, affirme que la France attend des « actes concrets », notamment sur les armes chimiques, le dialogue avec les Kurdes et les droits humains. L’Élysée précise que la discussion portera aussi sur la reconstruction, l’économie et la sécurité en Syrie, alors que le pays vient de signer un contrat stratégique avec le groupe français CMA CGM pour la gestion du port de Lattaquié.
Cette ouverture diplomatique intervient dans un contexte tendu, marqué par de récents massacres communautaires en Syrie et les doutes persistants sur la capacité du nouveau pouvoir à maîtriser les factions extrémistes toujours actives sur le terrain.
La Rédaction
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