Affaire Sarkozy-Kadhafi: retour sur les épisodes précédents

Les juges n’enquêteront pas, en revanche, sur le document publié au printemps 2012 par Mediapart. Ce volet de l’affaire reste en enquête préliminaire, ouverte après la plainte pour « faux et usage de faux et « publication de fausse nouvelles » déposée par Nicolas Sarkozy le 30 avril 2012 contre Mediapart.  

Retour sur les dates-clés de l’affaire Sarkozy-Kadhafi.
16 mars 2011: accusation de Saïf al-Islam Kadhafi

Le fils de Mouammar Kadhafi, Saïf al-Islam Kadhafi, accuse le Nicolas Sarkozy, alors président de la République française, d’avoir reçu de l’argent libyen.

Dans un entretien accordé à la chaîne Euronews, il déclare: « Tout d’abord, il faut que Sarkozy rende l’argent qu’il a accepté de la Libye pour financer sa campagne électorale. C’est nous qui avons financé sa campagne, et nous en avons la preuve. Nous sommes prêts à tout révéler. La première chose que l’on demande à ce clown, c’est de rendre l’argent au peuple libyen. Nous lui avons accordé une aide afin qu’il oeuvre pour le peuple libyen, mais il nous a déçus. Rendez-nous notre argent. Nous avons tous les détails, les comptes bancaires, les documents, et les opérations de transfert. Nous révélerons tout prochainement. »

19 mars 2011: début de l’intervention en Libye

L’intervention militaire en Libye est déclenchée le 19 mars 2011 sans que le fils de Kadhafi n’ait présenté ses preuves. Saïf al-Islam Kadhafi est capturé par les insurgés le 18 novembre 2011 dans le sud de la Libye, à quelques kilomètres de la frontière algérienne. Il sera transféré dans la ville de Zentane pour être détenu dans un lieu secret.

25 octobre 2011: déclarations d’un ancien Premier ministre libyen

L’ex-premier ministre libyen Baghdadi Ali al-Mahmoudi évoque la question du financement par le régime Kadhafi de la campagne de Nicolas Sarkozy, lors d’une audience devant la cour d’appel de Tunis, qui examinait la demande d’extradition déposée par la Libye à son encontre.  

12 mars 2012: Médiapart publie une note

Le site d’information indique avoir eu accès à une note datée du 20 décembre 2006.  

Ce document indique que les modalités de financement de la campagne de Nicolas Sarkozy auraient été réglées lors de la visite en Libye de Nicolas Sarkozy et Brice Hortefeux le 6 octobre 2005, pour un total de 50 millions d’euros.  

Une seconde note datée du 22 septembre 2005, évoquerait un tête-à-tête de Nicolas Sarkozy avec le chef libyen.
15 mars 2012 : Mediapart présente Jean-Charles Brisard, l’auteur de la note

Le site d’information présente Jean-Charles Brisard comme un enquêteur privé, proche de l’UMP. Celui-ci confirme la présence de Brice Hortefeux dans le montage financier.

16 mars 2012: Jean-Charles Brisard dément les publications de Médiapart

Le site d’Edwy Plenel explique que Jean-Charles Brisard veut s’écarter de la publication qui désormais le gêne.  

Jean-Charles Brisard transmet un démenti à Mediapart que le média en ligne transcrit dans son intégralité. Dans celui-ci, il évoque une « manipulation grossière », il condamne l’usage de son nom, et considère l’affaire comme une « affabulation journalistique ».

19 décembre 2012: déclarations de Ziad Takieddine

Ziad Takieddine, un homme d’affaire qui a servi d’intermédiaire pour des contrats internationaux, est entendu par le juge Renaud Van Ruymbeke, le 19 décembre. Le juge l’interroge à sa demande sur son éventuelle complicité dans le financement illicite de la campagne Balladur de 1995.  

Ziad Takieddine déclare que le régime libyen de Mouammar Kadhafi se serait montré particulièrement généreux envers la France. Son aide financière ne s’est pas limitée à la campagne du candidat Sarkozy, assure-t-il. Elle se serait poursuivie après l’accession de ce dernier à l’Elysée. « Je peux vous fournir les éléments existants sur le financement de la campagne de Nicolas Sarkozy », promet Ziad Takieddine.  

Le montant de cette aide dépasserait les 50 millions d’euros, somme un temps évoquée par l’un des fils du dictateur. Elle aurait été très abondante « en décembre 2006 et janvier 2007 », ajoute l’intermédiaire franco-libanais.

Devant le juge, Ziad Takieddine avait évoqué plusieurs rencontres, avant l’élection présidentielle de 2007, entre Bachir Saleh, alors secrétaire particulier de Mouammar Kadhafi, et Claude Guéant, alors directeur de cabinet du ministre de l’Intérieur Nicolas Sarkozy.

27 février: perquisitions chez Claude Guéant

Des perquisitions sont menées au domicile et dans les bureaux de Claude Guéant, fin février.
11 avril: perquisition au domicile de Ziad Takieddine.

Une perquisition est menée au domicile de Ziad Takieddine. Dès le lendemain, ce dernier a réaffirmé à la presse que les preuves existent et sont en possession de « quatre personnes, qui ne se trouvent pas en France ».

L’ Expresse 2013-04-19 19:28:56