Aéroport de Bamako Senou: Le dispositif sécuritaire décrié par des policiers et des gendarmes

Depuis des années, les autorités ont investi de sommes colossales dans le renforcement du dispositif sécuritaire au niveau de l’aéroport international de Bamako-Senou. Ces investissements ont-ils été vains ? Tout porte à le croire. En tout cas, ce qui s’est passé la semaine dernière, met en doute l’efficacité du système sécuritaire de la porte d’entrée aérienne du Mali.

En effet, selon nos sources bien informées, un inconnu aurait pu traverser la salle d’enregistrement, en dépit de tout un dispositif sécuritaire et de contrôle, pour se retrouver jusqu’au pied de l’avion.

Pourtant, dans la salle d’embarquement, c’est la police qui s’occupe du contrôle des passagers et du contrôle des personnes. Comment donc le jeune-homme a pu déjouer la vigilance des flics en poste ce jour ? Avaient-ils la tête ailleurs, ces policiers ? Tout comme les gendarmes sous le commandement du Lieutenant Salif Kéita, un homme qui se fait passer pour un dur et dont les hommes font mine de tout faire pour s’occuper de la piste d’atterrissage et des avions.

Un traitement de faveur

Des policiers et des gendarmes rencontrés, expliquent cet incident par le fait que le lieutenant Kéita ne s’occupe en réalité que de la sécurité de la compagnie franco-néerlandaise, Air France KLM. Lorsqu’un appareil de cette compagnie atterrit à l’aéroport, c’est l’effervescence. Tout se passe comme si la moindre erreur est à payer chère. Un sérieux dont bénéficient uniquement les  compagnies européennes. Mais quand il s’agit des autres compagnies surtout africaines, c’est le laisser pour compte.

Les collaborateurs du lieutenant Kéita se plaignent de sa gestion des hommes puisque selon eux, avant son arrivée, c’est un capitaine qui menait  cette mission avec brio. Sachant que la sécurité est de nos jours cruciale dans les aéroports, doit-on continuer à garder un officier contesté par ses éléments qui dénoncent également l’attribution des badges des travailleurs à des individus étrangers au service. C’est pour dire que la sécurisation de notre seul aéroport international est loin d’être assurée.

En attendant les décisions qui s’imposent, le jeune homme indélicat qui a défié le dispositif sécuritaire a immédiatement été extirpé de l’aéroport et soumis à des interrogations. Il reste à confirmer s’il s’agit d’un malade mental ou d’apprenti terroriste.

Affaire à suivre

Ousmane Daou

L’ Indicateur Renouveau 29/04/2010