DE LA MUSIQUE AU PRECHE: Le parcours atypique de Baba Niamé Camara

Baba Niamé Camara

Un fait qui relève de l’ordinaire, « Founè » Baba Niame Camara, l’homme qui faisait du miracle avec le micro tourne le dos définitivement à la scène et se consacre désormais à Dieu.

Pourtant, c’est la scène politique malienne qui est jusqu’ici adaptée à ce genre de revirement à 90 degrés. Mais dans le cas d’espèce, il s’agit d’un jeune griot Baba Niamé Camara. A la différence près, pour ce cas précis, c’est la foi et surtout la conviction religieuse qui sont les éléments déclencheurs. Maître de la parole, Baba avait les mots pour débloquer l’indéboulonnable. Avec sa voix apaisante facilement persuasive, il savait comment atteindre sa proie et lui soutirer la somme à sa convenance. Couplé de talent et de la célébrité, le jeune « Founè » Camara était fortement sollicité à l’intérieur comme à l’extérieur du Mali. Il était l’une des valeurs sûres qui vendait le produit Mali à l’étranger.
Du jour au lendemain, l’homme tourne le dos à la scène sous prétexte d’avoir croisé «la voie de Dieu ». Un fait rare auquel les Maliens ne sont pas habitués, surtout un musicien aussi expérimenté et aussi célèbre se détourner de sa vocation pour retourner à la mosquée et devenir un prêcheur.
Au début les gens n’y croyaient pas, certains sont allés jusqu’à douter de ses facultés mentales. Alors que selon ses proches, il est en parfaite santé mentale.
Pour revenir au sujet, les avis dans la religion musulmane sont divers quant à l’impureté ou pas de la musique. Joint par la rédaction, le 8ème vice-président et le premier secrétaire du Haut Conseil Islamique du Mali, Mohamed Maky Bah et Moufa Haïdara ont le même point de vue sur la question. Dans la religion musulmane, la musique pour eux est considérée comme la parole. Sa pureté ou son impureté dépend de son contenu. « Le bon contenu ne souffre d’aucune impureté et un mauvais est répréhensible par Dieu » s’accordent les deux prêcheurs. A cela s’ajoute aussi, le comportement vestimentaire du musicien qui pour Maky Bah devrait être responsable.
Par contre, un proche du désormais ex chanteur, Oustaz Bachir Doucouré, dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux indique que chanter et écouter la musique ne sont pas du tout recommandés. Pour lui, d’après des messages véhiculés par le prophète Mohamed (PSL), les chansons incitent l’être humain à la perversion. C’est pourquoi, ajoute- t-il, la musique est impure.
Pour sûr, « Founè » Baba Niamé a décidé pour de bon de se séparer définitivement de la scène et de s’approcher davantage du tout puissant (ALLAH).

Abdrahamane Baba Kouyaté

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