Après avoir rendu grâce à Allah le Tout Puissant qui dans sa mansuétude infinie, de lui donner le temps et le privilège de s’adresser à la nation après le triste épisode du 21 mai dernier, le président de la république par intérim s’est vite démarqué du FDR qui disait agir en son nom pendant son absence au pays en ses termes « Il y a un temps pour tout ! Il y a un temps pour la politique politicienne, un temps pour les ambitions personnelles, pour les intérêts individuels et corporatistes, un t emps pour les querelles partisanes. Mais aujourd’hui, aujourd’hui, c’est le temps de la mobilisation de toutes et de tous pour sauver notre pays en danger. C’est le temps du dépassement et de l’oubli de soi. Il s’agit aujourd’hui d’observer une trêve dans ces guéguerres improbables. Il s’agit de faire du Mali notre seule priorité. Il s’agit de ne plus perdre de temps dans des polémiques stériles, nous sommes engagés dans une course contre la montre et chaque seconde qui passe complique davantage les solutions requises » et d’enfoncer davantage le clou « Chacun et chacune d’entre nous a une dette envers le Mali. Il est grand temps pour chacun et chacune d’entre nous de payer une petite part de cette dette, de payer ne serait-ce qu’une toute petite part ! Ce n’est pas demander l’impossible : il s’agit ici d’une idée, là d’un peu de sincérité, ici de solidarité, là de détermination pour ensemble arriver à proposer les justes réponses aux défis du jouir et aux bégaiements de l’histoire. Donc nous nous devons d’éviter les débats qui nous mettent en deçà de l’Histoire et qui portent à terme un lourd préjudice à ce pays que nous avons en partage ».
Un désaveu cinglant pour le FDR
A l’annonce du retour de Dioncounda Traoré le 26 juillet dernier, tout le peuple malien avait retenu son souffle pour en savoir ce qui allait se passer sauf le FDR qui pensait se frotter les mains. Surtout que l’adresse à la Nation du président de la république par intérim avait été fixée le 28 juillet et fortement médiatisé par les médias du monde entier. Heureusement pour le peuple malien, la sagesse, la claivoyance, le patriotisme de l’ancien président de l’assemblée nationale ont prévalu au grand désespoir des responsables du FDR. En effet le FDR avait demandé à corps et à cri l’envoi des forces de la CEDEAO pour sécuriser les institutions de la transition et le retour de Sanogo et ses hommes dans les casernes. Ils vont même à demander à ceux-ci d’aller tous au Nord et leur laisser la gestion du pouvoir politique à eux. Mais hélas ils ont été surpris dans leur sommeil par celui qu’ils qualifiaient leur super mentor. Sur la sécurité des institutions, Dioncounda a été sans pitié envers ses supposés alliés et le dit haut et fort « Je voudrais réaffirmer ici la position qui a toujours été la mienne. Je fais entièrement confiance aux services de sécurité maliens et à l’armée malienne pour assurer la sécurité du président de la république et celles des autres institutions de la République » Voilà qui est clair comme l’eau de roche. Quant à l’intervention des forces de la CEDEAO pour libérer le Nord, Dioncounda s’est aussitôt démarqué de la position du FDR et entend se fier des conclusions de la mission conjointe armée malienne- forces de sécurité de la CEDEAO. C’est seulement après cela que le Mali fera une requête en direction de la dite communauté. Ce qui a surtout retenu l’attention de tous les maliens, c’est que Capitaine Amadou Haya Sanogo et ses hommes seront associés à la gestion de la transition à travers les propositions faites. En effet Dioncounda a proposé une création d’un Haut Conseil d’Etat constitué du président et de deux Vice-présidents chargés d’assister le président dans l’accomplissement des missions de la transition. Le 1er vice-président représentera les forces de défense et de sécurité et à ce titre il présidera notamment le comité militaire de suivi de la reforme des forces de développement et de sécurité et s’occupera de toutes les questions militaires concernant le Nord. Or il s’avère aujourd’hui que ce comité est dirigé actuellement par l’homme fort de Kati. Une manière pour Dioncounda de dire aux gens du FDR que si vous ne voulez pas de Sanogo et ses hommes, moi je le veux bien à mes côtés. Selon certaines indiscrétions, du côté du FDR, on commence à maudire Dioncounda d’avoir fait la part belle Amadou Haya Sanogo qui a mis fin à leur ascension politique le 22 mars 2012 et surtout de n’avoir pas limogé le gouvernement de Cheick Modibo Diarra qui les a défié la veille. La preuve les responsables du FDR ont fait savoir à Dioncounda que s’il maintenait Dr Cheick Modibo Diarra à la primature, ils ne seront pas prêts à faire leur entrée au gouvernement d’union nationale en gestation. Espérons que ces différentes propositions de Dioncounda soient être acceptées par tous pour sortir notre pays de cette crise qui a bafoué la dignité et ternie l’image de notre pays à travers le monde entier.
Moussa Bamba
La Mutation
(03 Août 2012)
