Le Collectif « Touche pas à ma Constitution » a marché le 30 décembre/Option:empêcher le référendum

 

 

Plusieurs personnalités emblématiques de la lutte politique au Mali ont participé à la marche de ce 30 décembre. On a noté la présence de l’ancien président de l’Assemblée nationale, le Pr Ali Nouhoum Diallo et Mme Sy Kadiatou Sow, membres de la Comode, le président du Syndicat libre de la magistrature (Sylima) Hamèye Founé Mahalmadane, le président de Solidarité africaine pour la Démocratie et l’Indépendance, Cheick Oumar Sissoko, et le Secrétaire général de ce parti et candidat à l’élection présidentielle, le Dr Oumar Mariko, ainsi que Me Mamadou Ismaël Konaté. Il y avait quelques centaines de militants qui scandaient des slogans hostiles au régime en place. La marche qui est partie de la place de la Liberté a conduit les marcheurs au niveau du Mémorial Modibo Keïta où les organisateurs ont fait des déclarations politiques.

Les intervenants, Adama Diakité, président du collectif « Touche pas à ma Constitution » (Ali Nouhoum Diallo a terminé son mandat), Hameye Founé Mahalmadane, Oumar Mariko, Mme Sy Kadiatou Sow sont tous unanimes : il faut empêcher le référendum du 29 Avril, car il ne vise qu’a bourrer les urnes, aucune condition n’étant réunie pour des élections régulières, transparentes et crédibles.

Pour Hamèye Founé Mahalmadane, la vraie motivation des reformes n’a pas été dite et le pouvoir tente de réussir par ces reformes, ce qu’il n’a pas pu obtenir avec le Comité d’experts dirigé par Daba Diawara. « Des éléments du comité d’experts nous ont dit que la motivation réelle était de toucher à l’article 30 de la constitution qui concerne le mandat présidentiel », a déclaré Hameye Founé Mahalmadane. C’est-à-dire le déverrouillage, l’article 30 de la constituions limitant les mandats du Président de la République à deux était la raison fondamentale des reformes d’ATT.

Le Président de la République dit toutes les fois qu’il en a l’occasion, que ceux qui ne sont pas d’accord avec les reformes n’ont qu’à voter non au referendum. Il s’agit seulement de voter ‘’oui’’ ou ‘’non’’, selon le Président ATT. Mais pour le leader des magistrats maliens Hameye Founé Mahalmadane, ce n’est pas que ça, car c’est un bourrage des urnes qui est en préparation, pour un ‘’oui’’ massif, à la faveur du couplage du référendum et de l’élection présidentielle. Il faut l’empêcher selon le Collectif « Touche pas à ma constitution ». Pour Mme Sy Kadiatou Sow, le nouveau projet de Constitution est antidémocratique.

Le texte proposé au référendum n’est pas le fruit d’un consensus national contrairement à la Constitution en vigueur qui a été élaborée par la conférence nationale de 1992. Le projet de révision constitutionnelle est également jugé « liberticide » et donnerait des pouvoirs exorbitants au président de la République, tels que l’équilibre entre les différentes institutions du pays en serait en cause.

« Nous résisterons, nous allons œuvrer pour qu’il n’y ait pas de référendum », selon Nouhoum Sarr, leader du Front Africain pour le Développement (FAD), un parti politique au sein du Collectif à l’instar de Sadi. Les priorités du Mali pour le Collectif ne sont pas dans ces reformes, mais elles sont ailleurs, comme des élections transparentes et régulières, la sécurité, l’éducation, la sécurité alimentaire.

Le mercredi 30 novembre 2011, le collectif « Touche pas à ma Constitution » avait battu le pavé par une marche pacifique pour dénoncer les réformes constitutionnelles, le référendum, la composition de la Ceni sans l’opposition, l’assurance maladie obligatoire. Un meeting avait été organisé le 19 novembre 2011, à la Pyramide du Souvenir. Mais ATT reste sourd à l’expression de la rue et s’accroche à son referendum.

Boukary Daou

Le Républicain Mali 03/01/2012