Accident mortel à Korofina


L’une des préoccupations majeures de nos autorités est de pallier les difficultés liées à la régularisation de la circulation routière. Mais cela passe nécessairement par la construction des routes, l’aménagement des grandes artères, mais surtout par le respect du Code de la route. Certes, de gros efforts ont étés déployés dans le domaine de la sensibilisation ; mais beaucoup reste encore à faire, surtout que ces derniers temps, les accidents de la circulation sont très fréquents à Bamako.

Le samedi dernier, les populations des environs de Korofina et Djélibougou étaient sorties massivement pour constater avec tristesse le sinistre qui s’était produit au niveau du tournant de Korofina, sur la route de Koulikoro.  

Les circonstances d’un sinistre

Cet accident s’était produit entre un camion Benne, deux véhicules et une moto Jakarta. Le camion était conduit par Saïdou Traoré. Et dans le taxi conduit par Yamoussa Dembélé se trouvaient l’Imam adjoint de la grande mosquée de Doumanzana, en l’occurrence Alassane Haïdara (72 ans) et sa femme Fatoumata Tangara.

D’après les déclarations du chauffeur, il avait quitté la Zone industrielle où il venait d’entretenir sa voiture. Il avait roulé normalement jusqu’à Korofina (le lieu de l’accident) où sa voiture aurait subi un problème technique qui lui fit perdre le contrôle de son camion.

C’est ainsi que le camion avait percuté le lampadaire qui s’était arraché et avant de se  soulever et rencontrer, dans sa course, une moto Jakarta conduit par Aboubacar Konaté dont le pied s’était fracturé sous l’effet du choc. Quant à son compagnon qu’il transportait, Ibrahima Coulibaly, il s’en était sorti avec quelques égratignures.

Toujours selon le chauffeur du camion « fou », après avoir arraché le lampadaire qui n’avait pourtant pas pu arrêter sa course, le véhicule avait percuté un véhicule 4X4  qu’il avait violemment projeté dans un caniveau. Le chauffeur a soutenu que c’est en voulant redresser la direction de son engin qui se dirigeait droit vers un fossé que le taxi serait venu le cogner. Le devant du dit taxi avait ainsi été littéralement broyé.

Un autre constat amer : l’Imam avait perdu la vie sur le coup, et sa femme était tombée dans le coma. Grièvement blessé, le taximan avait également perdu la vie dans la nuit même du drame à l’hôpital Gabriel Touré. Quant aux occupants de la 4X4, ils s’en étaient bien sortis.

Après l’accident, le chauffeur du camion avait failli se faire lyncher par une foule déterminée à « lui faire payer ces crimes aussi crapuleux ». Il avait donc fallu l’intervention des hommes du Commissaire divisionnaire Mamoudou Baka Sissoko du 6è Arrondissement appuyés par quelques éléments du Groupement mobile de sécurité (GMS) pour le sauver d’une mort certaine, surtout que la foule s’apprêtait en plus à brûler son camion. Le chauffeur de taxi et l’Imam ont  été successivement enterrés le dimanche (27 mars) et lundi (28 mars). Quant à la femme, ou du moins la veuve de l’Imam, elle est toujours dans un état critique.

Un expert sera requis pour contrôler l’état du camion et déterminer les causes de l’accident. Cette assurance a été donnée par l’Adjudant de police Mamady Gassamba de la section « Voie publique » du Commissariat du 6è Arrondissement.

Les conseils de  l’ANASER

Pour plus de prudence dans la circulation, il est  utile que les usagers fassent, des dix conseils de  l’ANASER, leurs compagnons de route :

-1 : Garder son sang froid en toutes circonstances et ne pas s’énerver  au volant ou au guidon, notamment en cas d’encombrements ;

-2 : Accepter le rythme de conduite des autres usagers de la route : hommes, femmes, apprentis conducteurs ou des plus âgés ;

-3 : Ne pas utiliser le téléphone au volant ;

-4 : Respecter en toutes circonstances les emplacements signalés, notamment la sortie d’écoles, l’arrêt des transports en commun ;

-5 : Eviter de consommer de l’alcool ou des stupéfiants avant de prendre la route ;

-6 : Faire attention aux usagers les plus exposés au danger de la route : piétons, cyclistes, motocyclistes, enfants, handicapés, personnes âgées… ;

-7 : Ne pas forcer la priorité, respecter le « Cédez le passage », le stop et le feu rouge.

-8 : Respecter les injonctions de l’agent de sécurité et laisser passer les véhicules prioritaires, quel que soit votre empressement.

-9 : Eviter de se faufiler entre les véhicules quand on est à moto ;

-10 : Enfin, rester courtois sur la route : n’insulter personne et ne pas faire de gestes désobligeants envers les autres.

Par Mahamane Abdoulaye Touré « Hamane »

Le Coq 31/03/2011