ABDOUL SALAM TOGOLA, SECRETAIRE GENERAL DE L’AEEM A PROPOS DE LA TUERIE A LA FST « L’AEEM ne sera la couverture d’aucun criminel »

Chaque renouvellement de bureau de l’Association des Elèves et Etudiants du Mali (AEEM) apporte son lot de violences dans les universités maliennes. Les travaux en cours de l’élection des Secrétaires généraux dans les facultés de Bamako n’ont pas, cette année, échappé à cette tradition. Les armes ont crépité, mardi 19 décembre 2017, dans la cour de la Faculté des Sciences et Techniques (FST) sise à Badalabougou. Sur fond de querelle de leadership, deux groupes d’étudiants se sont fusillés. Après décompte, le bilan de l’affrontement est de 1 mort et deux blessés. Face à ce comportement barbare et meurtrier qui n’honore ni les étudiants, ni les parents d’élèves, le bureau national de l’AEEM a donné sa position lors d’une conférence de presse animée, le mercredi 20 décembre 2017, à la Maison de l’AEEM sise à Badalabougou. Selon le Secrétaire général du bureau national l’association estudiantine, Abdoul Salam Togola dit Willy, l’AEEM ne servira de couverture pour aucun criminel.

C’est un Secrétaire général visiblement déterminé à changer le visage violent de l’espace universitaire malien mais qui se bute violemment aux vieilles habitudes de certains de ses camarades hostiles à tout changement de comportement que les journalistes ont rencontré, mercredi. La souffrance du cœur se lisait sur tous les visages de la dizaine des membres du bureau national l’ayant accompagné en cette douloureuse circonstance.

C’est avec des mots de condamnation que le Secrétaire général de l’AEEM a introduit son discours. « Le bureau national de l’AEEM condamne avec la dernière rigueur cet acte meurtrier qui n’honore personne. L’acte criminel survenu le mardi 19 décembre interpelle tous les acteurs de l’école malienne qui doivent redoubler davantage d’efforts dans la sécurisation de l’espace universitaire. Nous demandons l’accompagnement des forces publiques et des autorités maliennes. Car l’école malienne ne peut pas performer sans une quiétude morale des apprenants et des enseignants. Ces violences constituent un blocage pour les activités universitaires. Nous n’avons pas, aujourd’hui, les moyens de maîtriser seul, les 60 000 étudiants maliens. L’AEEM est une minorité dans le groupe. Nous ne pouvons pas changer tous ces étudiants du jour au lendemain », a fait savoir Abdoul Salam Togola qui insiste aussi sur le fait que les étudiants viennent d’une société malienne qui, elle-même, a besoin d’être soignée.

Par ailleurs, il a précisé qu’aucun membre du bureau qu’il dirige n’est impliqué dans l’acte criminel du mardi. « Ces violences n’ont pas été faites lors d’une activité de l’AEEM. Et aucun membre de l’AEEM n’est impliqué. Ce sont deux groupes d’une même faculté qui se sont affrontés avec arme sur fond de leadership», regrette Abdoul Salam Togola avant d’ajouter que les affrontements ont un lien avec l’élection du Secrétaire général de ladite faculté dont la date n’a toujours pas été fixée.

Sur ce genre de comportement criminel dans le milieu universitaire, le Secrétaire général de l’AEEM a lancé un avertissement ferme à tous ses camarades. « L’AEEM ne sera la couverture d’aucun criminel. Nous n’allons bloquer aucune sanction judiciaire ou pédagogique contre un malfaiteur qu’il soit étudiant ou non », prévient Abdoul Salam Togola.

A l’en croire des enquêtes sont actuellement en cours pour identifier les circonstances réelles de la mort de l’étudiant décédé lors de l’affrontement et les responsables de sa mort. « Plusieurs arrestations ont eu lieu après l’évènement malheureux. Nous attendons la fin des enquêtes policières pour en savoir plus », dit le Secrétaire général du bureau national de l’AEEM.

Sur un tout autre plan, il annonce que son bureau a immédiatement pris les dispositions pour compatir à la douleur de la famille de leur camarade assassiné.

Au cours de cette conférence de presse, les questions des journalistes se sont aussi intéressées à la politisation de l’AEEM.  Face à l’inquiétude des hommes de média, Abdoul Salam Togola a levé toute équivoque. « Aucun homme politique ne peut matérialiser l’AEEM. L’AEEM n’a jamais battu campagne pour un homme politique. Mais, l’AEEM dans ses missions d’améliorer les conditions d’études des étudiants est partenaire de certains départements ou institutions qui ont quelque chose à apporter à l’école malienne. L’AEEM n’a jamais appelé à voter pour un homme politique. L’AEEM reste engagée dans sa seule et unique mission de d’apporter la voix des étudiants partout où elle doit être entendue. De ce fait, tous les régimes que le Mali donne sont des partenaires de l’AEEM. Nous n’avons pas à nous mener de la politique. La preuve, l’AEEM n’a jamais manifesté contre un régime », rassure Abdoul Salam Togola.

Youssouf Z KEITA

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