2ème  SESSION SPECIALE DE LA COUR D’ASSISES: De présumés gros délinquants financiers face au juge

La Cour d’Appel de Bamako abrite la deuxième session  spéciale de la Cour d’assises,

le lundi 15 novembre.

Cette session consacrée aux affaires économiques et financières,

prévoyait les 18 affaires inculpant les 54 accusés.

La cérémonie a enregistré la présence du représentant du premier président,

Aldjoumagate Dicko et du barreau Me Moustaphe Cissé. 

Le premier président de la Cour,

Aldjoumagate Dicko a regretté la ténacité des cas d’atteintes aux biens publics.

Il a indiqué que c’est inquiétant aujourd’hui de constater que les valeurs de dignité et du respect du bien public ont été foulées aux pieds.

Et d’ajouter que la Cour ne faillira jamais à sa mission de sanctionner dans le strict respect des principes légaux.

Le procureur général près de la Cour d’Appel, Idrissa Arizo  Maïga a souligné que cette session prévoit 18 affaires inculpant 54 accusés, constituées essentiellement d’atteintes aux biens publics, de faux et usage de faux, d’abus de confiance et un cas de blanchiment de capitaux.

Il a ajouté que la complexité de la matière, explique la lenteur dans le traitement des dossiers.

Et de rappeler qu’il y a eu un  véritable ballet des contrôleurs, notamment du Bureau du vérificateur Général et de l’Office Central de lutte contre l’enrichissement illicite, qui ont présenté des rapports de révélations très importantes de délinquance financière et d’irrégularités administratives.

Avant d’ajouter que tous les torts seront réparés, les délinquants seront condamnés, les innocents relaxés ou acquittés et le trésor public dédommagé.

Dans la lutte contre la corruption et la délinquance financière, il rappellera aux juges que ce combat est une lutte de longue haleine qui ne se gagnera que par la constante dans l’effort, de l’humanité, de l’humilité et du courage.

Avant de les inviter à « trancher en permanence », car estime-t-il, « certaines décisions peuvent être difficiles à prendre et ne vont pas forcément dans le sens attendu ».

Pour sa part, le bâtonnier, Me Moustapha Cissé, parlant au du barreau malien a expliqué l’importance de la présente session dans l’édification et la stabilité du pays.

 « Je me réjouis de la tenue régulière des sessions d’assises et plus particulièrement des sessions dans des matières aussi spéciales, spécifiques que la matière économique et financière.

La Cour d’assises est une juridiction extrêmement importante dans l’architecture judicaire du pays.

Nous sommes dans un pays où les ressources sont rares, les choses qui doivent être gérées doivent l’être dans la transparence.

Le barreau ne sera pas un observateur passif, un contemplateur passif, le barreau sera un acteur déterminé pour assurer la défense de l’honneur et de la dignité du citoyen malien. »

a-t-il rassuré. 

Rappelons que parmi les 18 affaires inscrites au rôle de la session, figure l’affaire opposant la Ministère Public à l’ancien président de l’Assemblée Permanente des Chambres d’Agriculture du Mali (APCAM), Bakary Togola, ainsi que 11 autres personnes poursuivies pour « atteinte aux biens publics et complicités, faux et usages de faux.

Ladite session va se poursuivre jusqu’au 10 décembre prochain. L’on signale que l’affaire Bakary Togola est renvoyée au lundi 22 novembre prochain.

A. Gnissama