Vie chère : 2011, une année difficile pour les Maliens


En ce début d’année, le sucre, le lait, l’huile, le carburant connaissent une hausse des prix. En ce qui concerne le sucre, le prix officiel annoncé se situe à 650 F le kilogramme. «Ces prix quand même sont insupportables pour nos bourses» se plaint Ismaïla Konaté, chef de famille à Lafiabougou.

Opérateurs économiques véreux, dirigeants peu soucieux des conditions de vie du peuple, des commentaires qui traduisent un grand mécontentement sont devenus fréquents chez les populations. Ils traduisent le malaise face à cette cherté des produits.

Pourtant, les autorités et les opérateurs économiques se défendent d’une suffisante fourniture du marché en ces produits. Et dans leur stratégie défensive, l’on indexe les commerçants détaillants de faire la rétention de certains produits aux fins de provoquer la spéculation. La crise ivoirienne est donc prise comme prétexte. Du mois de novembre 2010 à janvier 2011, les prix du sucre et de l’huile végétale ont connu une ascension fulgurante de 25 à 50 % sur le marché malien. Pour le gaz à usage domestique, l’augmentation a été de l’ordre de 100% et plus.

A cause de la crise ivoirienne, les importations maliennes en provenance de ce pays connaissent des difficultés d’acheminement vers Bamako. La crise postélectorale ivoirienne a entrainé un bouleversement de la dynamique des prix aux consommateurs. Au regard de la situation socio politique la fin de la tracasserie est-elle pour demain ?

Après une brève réapparition, le gaz butane s’est presque éclipsé sur le marché. Plusieurs points de vente signalent une rupture de stocks. Cette réalité fait le lit à une certaine spéculation dans les rares points d’approvisionnement. «Il m’est impossible de vendre la bouteille à 2000 F Cfa au regard des multiples démarches que j’ai fait avant d’obtenir le gaz» s’indigne un revendeur à Ouolofobougou. Le prix chez lui est de 3000 F Cfa la bouteille habituellement vendu à 2000 F.

La rupture du gaz scandalise la population et les autorités s’étaient engagées à remédier aux obstacles signalés comme étant la cause de la rupture. L’organe de régulation des prix, le Conseil national des prix, s’est engagé à pallier les menaces d’une rupture de stocks des principaux produits ayant fait l’objet d’une brusque flambée de prix entre décembre et janvier. Il s’agit du sucre, de l’huile, du gaz butane, etc. La structure composée de l’UNTM, de la société civile, des représentants de l’administration et les gros importateurs, a pris la décision de plomber les prix à des valeurs raisonnables. Si le sucre, et l’huile connaissent une certaines stabilité de prix, il est loin d’être le cas pour le gaz butane.

Seydou Coulibaly

Le Républicain 28/01/2011