UNE Rebellion au nord du mali / GESTION DE SORTIE DE CRISE / Initiatives de paix tous azimuts

A l’issue des appels pressants du président du Haut Conseil islamique, l’Imam Mahmoud Dicko, diffusés à la télévision nationale et les radios locales, la grande prière du vendredi a donné l’occasion aux musulmans de se réunir, tous autour d’un seul objectif prioritaire : la fin de la guerre et l’entente entre les fils du pays. Idem chez les chrétiens dimanche où une longue méditation est faite pour la paix et la sécurité dans notre pays.

En ce qui concerne les oulémas, le Maouloud où l’anniversaire de la naissance du prophète Mohamed (Paix Sur Lui) célébré dans la nuit de vendredi à samedi dernier, a offert à la communauté musulmane du Mali, une circonstance supplémentaire pour demander au Tout Puissant Miséricordieux la grâce divine, paix et réconciliation nationale entre les fils du Mali, qu’ils soient blancs ou noirs.

Les acteurs politiques, cependant, ne sont pas restés en marge des initiatives de pacification du nord Mali. Un exemple frappant de cette action politique était la rencontre à Koulouba, samedi 4 février 2012, entre le Président Amadou Toumani Touré et la classe politique, porteuse de propositions politiques de sortie de crise qu’ils étaient venus partager avec le chef suprême des Armées, dont les troupes sont en guerre au nord contre la rébellion, d’autres frères maliens qui ont choisi de s’exprimer par les armes. L’objectif de cette rencontre était de parvenir à faire taire rapidement les armes et à instaurer le dialogue.

Cette initiative qui suit son chemin a commencé à être publique depuis le jeudi 2 février à travers une rencontre à l’Assemblée nationale entre les partis parlementaires qui ont donc accorder leur violon avant d’aller voir le chef de l’Etat.

Aujourd’hui cette initiative politique de paix est dans la phase de l’élaboration d’une plateforme comprenant des mesures d’un retour à la paix et à la stabilité sur l’ensemble du territoire malien, une chance pour un Mali havre de paix. Il s’agit en définitive de conjurer les aventures dont personne ne sait l’issue, de préserver la démocratie et la République, de ramener la confiance entre tous les enfants du pays, et d’asseoir un climat d’état psychique normal. C’est dans ces conditions que les échéances électorales seraient respectées.

A l’intérieur du pays de nombreuses associations et des communautés sont en train de peaufiner leur stratégie de pacification au nord du pays. Parallèlement à cette initiative politique, le gouvernement de son côté, s’active à trouver une issue à la crise. L’exemple le plus remarquable est le dialogue entrepris en Algérie entre les rebelles et le gouvernement malien, à travers leurs représentants. Respectivement un élu du peuple et le ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale, sous la médiation algérienne. En outre, les amis du Mali n’assistent pas en spectateurs, même si ils évitent de se mêler d’un conflit interne, tous allant dans le sens du dialogue pour la paix et la réconciliation. Ainsi, de Bruxelles, le 6 février 2012, Le porte-parole de Catherine Ashton, Haute Représentante de l’Union européenne pour les Affaires Etrangères et la Politique de Sécurité, Vice- Présidente de la Commission, concernant la situation au Nord Mali, a déclaré que «La Haute-Représentante,

Catherine Ashton, tient à exprimer sa vive préoccupation devant les affrontements meurtriers qui ont lieu au Nord Mali depuis le 17 janvier. La Haute Représentante souligne son attachement à la stabilité et à l’intégrité territoriale du Mali, ainsi qu’à la paix, à la démocratie, et à la stabilité de la région, conformément aux objectifs de la Stratégie de l’UE pour la sécurité et le développement au Sahel. La Haute Représentante se déclare profondément préoccupée par l’impact de ce conflit sur les populations locales et par ses conséquences humanitaires. La Haute Représentante salue l’appel à l’unité nationale du président Touré. La Haute Représentante appelle instamment toutes les parties au conflit à cesser sans délai les hostilités, et à s’engager dans un dialogue inclusif. Elle se tient prête à soutenir ce dialogue par les moyens appropriés ».

Toujours au plan international, le 2 février, Bernard Valero, porte-parole du Quai D’Orsay déclarait « la France réitère son attachement à la stabilité, à l’unité et à l’intégrité territoriale du Mali. La France condamne les violences au Nord-Mali et appelle au dialogue. Dans une démocratie, c’est en effet par le dialogue politique que chacun doit exprimer ses attentes. La France salue l’appel lancé hier soir par le président Amadou Toumani Touré à éviter toute violence communautaire. La France souhaite que, dans cet esprit, les autorités maliennes engagent sans tarder un processus pacifique de règlement de la crise. Dans l’esprit d’amitié qui caractérise les relations entre la France et le Mali, elle exprime sa solidarité avec le peuple malien tout entier et se tient à ses côtés ». L’Organisation africaine et les Nations Unis vont dans le même sens. Qu’empêchera-t-il donc la chance à la Paix de s’exprimer ?

B. Daou

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Les partis politiques appellent à la paix

Après les différentes attaques perpétrées au Nord, Les partis politiques sont montés au créneau pour lancer de vibrants appels pour la paix et contre l’amalgame. Ils ont toutefois condamné ces attaques et recommandé de soutenir notre armée.

Le 18 janvier 2012, le Parti pour la renaissance nationale (Parena) avait lancé un pressant appel au Mnla afin qu’il dépose les armes et inscrive ses revendications dans le cadre d’un dialogue démocratique dont les conditions doivent être créées par les autorités maliennes. Il avait, aussi, invité les frères et sœurs du Mnla à saisir l’occasion historique qui se présentera en avril prochain, à la faveur de l’élection présidentielle, pour se faire entendre. A l’occasion, le Parti du Bélier blanc avait demandé aux pouvoirs publics de créer les conditions d’un retour à une paix durable.

Le 2 février dernier, l’Adéma-Pasj réaffirmait son attachement indéfectible à l’unité nationale, à l’intégrité territoriale, à la paix et à la démocratie. Le Parti africain pour la solidarité et la justice avait apporté son soutien au président de la République, au gouvernement et à l’armée dans leur effort de gestion appropriée de la situation sécuritaire au Nord de notre pays. Dans son communiqué publié le 1er février, le parti pour le Développement économique et la solidarité, le Pdes, avait invité l’ensemble de nos compatriotes à faire preuve de fraternité et de résister aux tentatives d’intoxication et d’instrumentalisation de la diversité du tissu social de notre peuple.

Le président du Pdes, Ahmed Diané Séméga, disait, lors de la conférence de presse du parti, le 2 février : ‘’ la position de notre parti est claire : toute la classe politique malienne, tous les Maliens doivent soutenir l’action menée par le gouvernement pour ramener la paix et la quiétude. ‘’ L’Union pour la République et la démocratie (Urd), dans un communiqué publié le 1er février dernier, indiquait : ‘’ les Maliens doivent plus que jamais se serrer les coudes pour préserver et conforter l’unité sacrée de notre nation et l’intégrité non négociable de son territoire. ‘’ Le Collectif Touche pas à ma constitution a même exigé, dans une déclaration publiée le 3 février dernier, l’organisation dès le 8 juin 2012, d’une transition pour amener la paix et organiser des élections générales.

Baba Dembélé

Le Républicain Mali 07/02/2012