Une mission diplomatique de la France l’a dit hier « Le MNLA doit lever les ambigüités sur son discou

Pour les deux diplomates, conformément à la déclaration du gouvernement français, les actes de violences à Kidal à l’occasion de la visite du Premier ministre, Moussa Mara, sont inadmissibles et condamnables. Ils ont expliqué que le message sera porté à l’attention des partenaires notamment l’ONU qui doit se réunir pour condamner ces actes de violence.

Les diplomates français sont clairs : « la France soutient le Mali pour son intégrité territoriale et c’est dommage qu’on puisse assister à des manifestations ou des slogans anti-français. Nous avons un seul partenaire au Mali, c’est le gouvernement. Il y a la réalité du terrain et là aussi on travaille avec le Mali ».

Pour l’ambassadeur de la France au Mali, S. E. Gilles Huberson qui assistait les deux conférenciers, « ceux qui manifestent aujourd’hui contre la France ne méritent même pas d’être répondus par Damien Boiteux ».

Les diplomates ont expliqué qu’il appartient au gouvernement malien aussi de lever les ambigüités par rapport à ce que la France fait au Mali. Ils ont ajouté que la visite de Moussa Mara a été préparée par les trois parties : le Mali, la France et la Minusma.

Hélène Légal et sa délégation qui ont déjà rencontré le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita, martèlent que la France n’a pas à soutenir le MNLA et que lors des événements de Kidal le samedi dernier, Serval a apporté un soutien à la Minusma dans la limite de ses moyens. Les quelques éléments de Serval qui sont encore présents à Kidal se sont interposés entre les belligérants. A en croire les diplomates français, depuis décembre l’opération Serval a quasiment quitté Kidal où il ne reste qu’une quarantaine d’éléments.

« Kidal, c’est une partie du Mali et on ne peut pas empêcher un Premier ministre de s’y rendre pour constater le déploiement de l’administration. Il y a des leçons à tirer après le rétablissement des faits et tout doit être fait pour que ces actes ne puissent plus se reproduire », a souligné Hélène Légal.

Pour Laurent Viguié, « on est tous d’accord que le MNLA va répondre à cette question qui est de savoir s’il est toujours dans cette logique de renonciation à l’action armée, la dynamique négociée et que les conditions de base non négociables sont toujours d’actualité ». La conseillère Légal de renchérir en expliquant que le MNLA doit lever les ambigüités sur son discours car, dira-t-elle, certaines déclarations de la rébellion touarègue laissent croire qu’elle reconnait l’intégrité territoriale du Mali, les autorités maliennes, mais d’autres évoquent le nom Azawad.

Pour les diplomates français, après les évènements de Kidal, on ne parle pas aujourd’hui de dialogue. « On est en deuil et il faut observer une pause pour analyser les événements afin de mieux comprendre les faits et les responsabilités. Les gens qui ont commis ces actes de violence ont franchi la ligne rouge. On ne peut pas dire pour le moment qui les ont commis puisqu’il faut attendre que les faits soient rétablis », a souligné la conseillère Hélène Légal. Les jihadistes ont-ils participé aux combats ? Les diplomates français disent n’avoir pas connaissance sinon si cette alerte avait été donnée, le dispositif de Serval aurait été plus important.

Quelle appréciation par rapport l’arrivée des renforts à Kidal ? Pour Hélène Légal, c’est une question qui relève de la souveraineté du Mali. La force peut-elle résoudre la situation ? La conseillère de François Hollande ne le croit pas parce qu’elle estime que les groupes armés possèdent assez d’hommes.

Les otages tués ont-ils été égorgés ? Pour l’ambassadeur de France au Mali, c’est non. Ils ont été tués une balle dans la tête.

Abdoulaye Diakité

L’ Indicateur Du Renouveau 2014-05-20 22:43:19