Donald Trump a affirmé vendredi qu’un important échange de prisonniers entre la Russie et l’Ukraine allait « entrer en vigueur sous peu », saluant cette avancée comme un potentiel prélude à « quelque chose d’énorme ». Cette déclaration, publiée sur son réseau Truth Social, n’a pas été confirmée officiellement par Moscou ni Kiev, même si un haut responsable a indiqué à l’AFP que le processus était en cours, mais pas encore achevé.
Selon plusieurs sources diplomatiques, un échange de 1.000 prisonniers de chaque côté a été négocié lors de discussions à Istanbul le 16 mai, marquant les premiers pourparlers directs entre les deux pays depuis 2022. Toutefois, aucune trêve n’avait alors été conclue.
Une question humanitaire sensible
Depuis le début de la guerre, des milliers de prisonniers de guerre sont détenus dans les deux camps. Le commissaire ukrainien Artour Dobroserdov a estimé à près de 10.000 le nombre de personnes détenues en Russie. Le sort de nombreux captifs reste incertain, certains étant considérés comme disparus ou même morts avant d’être finalement libérés dans le cadre d’échanges.
Malgré l’âpreté du conflit, la question des prisonniers constitue un rare canal de communication entre Kiev et Moscou. Toutefois, les deux parties s’accusent régulièrement de violations de la Convention de Genève. Des cas de torture, de détention arbitraire, et de décès en captivité ont été signalés, notamment par Amnesty International.
Un signal vers une reprise des négociations ?
La déclaration de Trump, qui revendique depuis plusieurs mois un rôle potentiel dans la résolution du conflit, survient alors que la perspective d’un nouveau cycle de négociations est évoquée. La Russie a conditionné une reprise du dialogue à la réalisation de l’échange de prisonniers. Kiev, de son côté, envisage plusieurs lieux pour de futurs pourparlers, dont la Turquie, la Suisse ou le Vatican.
Mais Moscou se montre réticente à l’idée d’un dialogue sur « terre catholique », selon les propos du ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, illustrant la dimension géopolitique et symbolique de toute tentative de médiation.
La rédaction
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