La Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC) du Togo a annoncé, ce lundi, la suspension pour trois mois des médias français France 24 et Radio France Internationale (RFI), invoquant des manquements professionnels et une atteinte à l’image des institutions nationales.
Une décision à portée politique:
Dans son communiqué officiel, la HAAC accuse les deux organes de presse internationaux de diffuser de manière répétée des contenus jugés « tendancieux », « erronés » et contraires à l’éthique journalistique. Selon l’autorité togolaise de régulation des médias, certaines informations diffusées récemment auraient contribué à « entretenir la confusion » dans un climat déjà marqué par des tensions politiques internes.
La mesure concerne à la fois la diffusion hertzienne et en ligne des programmes des deux chaînes sur le territoire togolais. Il s’agit de l’une des sanctions médiatiques les plus sévères prises par le Togo à l’encontre de médias étrangers depuis plus d’une décennie.
Contexte tendu
Cette décision intervient alors que le climat politique est tendu dans le pays. La récente révision de la Constitution, adoptée par le Parlement en avril dernier, a suscité de vives critiques de l’opposition et de la société civile. Celle-ci reproche au régime du président Faure Gnassingbé, au pouvoir depuis 2005, de chercher à consolider son emprise par des réformes institutionnelles jugées antidémocratiques.
Des manifestations prévues par l’opposition ont été interdites, et les forces de sécurité ont été déployées de manière visible dans les grandes artères de la capitale, Lomé.
Une tendance régionale ?
La suspension de France 24 et RFI par le Togo s’inscrit dans un contexte régional marqué par une méfiance croissante à l’égard des médias occidentaux. Le Mali, le Burkina Faso et le Niger — pays membres de la Confédération des États du Sahel (AES) — ont déjà pris des mesures similaires ces dernières années, accusant les médias étrangers d’« ingérence » ou de « manipulation de l’opinion publique ».
Réactions attendues
À l’heure actuelle, ni France Médias Monde — la maison mère de France 24 et RFI — ni les autorités françaises n’ont officiellement réagi à cette décision. Des ONG comme Reporters Sans Frontières (RSF) pourraient prochainement se prononcer sur ce qu’elles considèrent généralement comme une atteinte à la liberté d’informer.
En bref :
- Mesure : Suspension de France 24 et RFI pour trois mois au Togo.
- Motif officiel : Diffusion d’informations « biaisées » et préjudiciables.
- Contexte : Tensions politiques accrues après la révision constitutionnelle.
- Portée : Nouvelle illustration de la méfiance régionale envers les médias étrangers.
La rédaction
Diasporaction.