Situation explosive à GAO : La population demande le départ du bataillon rwandais

Cinq personnes tuées dont les jeunes scolaires et quinze blessés : c’est le bilan sombre de la manifestation des jeunes de Gao contre la force onusienne pour la paix et la stabilité au Mali  qui a utilisé la force pour disperser la foule.

Selon plusieurs témoins, ils étaient plusieurs milliers de manifestants à réclamer le départ du bataillon au sein du siège de la Minusma, situé en plein centre-ville. Les casques bleus ont répondu par des tirs à balles réelles et des grenades lacrymogènes pour disperser la foule.
Joint par nos soins, un responsable de la direction de l’hôpital de Gao a déploré les pertes en vies humaines et de nombreuses blessées graves.

Notre interlocuteur a souligné que le service des urgences est saturé par l’afflux de blessés, victimes de balles et de jets de gaz lacrymogènes.
Au moment nous nous mettions sous presse, les affrontements étaient en cours entre les éléments du Groupe d’auto-défense Touaregs Imgads et allié (Gatia) et la Coordination des groupes favorables à la partition du pays, dans la zone de Tabankort. Localité qui fait l’objet de convoitise depuis une semaine. Selon nos sources, les deux groupes déplorent les pertes en vie humaine et de nombreux blessés.

Les manifestations ont continué à Gao. Les jeunes ont encore réaffirmé leur compassion sur la place de l’Indépendance. Des pneus brûlaient, de nombreux commerces sont restés fermés et les écoles ont suspendu leurs cours. Les manifestants sont farouchement opposés à un projet d’accord en cours de discussion sous l’égide de la Minusma et qui prévoit la création d’un secteur démilitarisé au nord de Gao.

Selon eux, les camarades qui ont perdu la vie mardi sont des martyrs. « Gao va tenir. Les cinq braves qui ont perdu la vie sont les Charlie Maliens. Même les terroristes du Mujao n’ont pas tiré sur les manifestants à Gao lors de l’occupation. Nous demandons le départ pur et simple de la troupe rwandaise cantonnée à Gao », a déclaré un manifestant.
En tout cas, la situation est confuse à Gao et les populations exigent à la Minusma le départ du contingent rwandais.

Bréhima Sogoba

Source: L’Indicateur Du Renouveau 2015-01-29 01:38:39