Semaine Malienne des énergies renouvelables Pour un Investissement durable dans l’avenir énergétique du Mali

La semaine malienne des énergies renouvelables a ouvert ses portes le mardi 19 février à l’hôtel de l’amitié. La cérémonie d’ouverture était placée sous la présidence du ministre de l’Energie et de l’Eau, Sambou WAGUE. Il avait à ses côtés la ministre de l’Environnement, Mme KEÏTA Aida M’BO, le président du Conseil d’Administration de l’Agence des énergies renouvelables Harouna CISSE, la représentante de la Banque Africaine de Développement, Haly Louise DJOUSSOU-LORNG.

«Investissons durablement dans l’avenir énergétique du Mali », tel est le thème de cette première édition de la semaine malienne des énergies renouvelables, qui a vu la participation de plusieurs exposants venus des quatre coins du monde. La semaine Malienne des énergies renouvelables (SEMR) est un forum qui vise à faire connaître les politiques maliennes d’investissement public ainsi que les initiatives, lois et stratégies mises en place pour le secteur des énergies renouvelables. C’est aussi un cadre coordonné avec les partenaires techniques et financiers du Mali afin de fortifier la présence du Mali sur les nouveaux marchés internationaux émergents.

Dans son intervention, le président du conseil d’administration de l’Agence des énergies renouvelables Harouna CISSE a affirmé, que le Mali regorge de potentialités favorables au développement des énergies renouvelables, parmi lesquelles, les ressources hydrauliques, les ressources éolienne et solaire abondante durant les 12 mois de l’année, les ressources de biocarburant et une importante ressource de la biomasse.

La représentante de la Banque Africaine de Développement (BAD) Haly Louise DJOUSSOU-LORNG, a réitéré l’engagement de sa structure à accompagner l’Afrique en général et le Mali en particulier dans les recherches de solution des déficits énergétiques. « La BAD s’est engagée à investir 12 milliards de dollars US sur la période 2016- 2020 pour combler le déficit énergétique en Afrique », a indiqué Haly Louise DJOUSSOU-LORNG. Selon elle, la BAD a financé le projet d’appui à la promotion des énergies renouvelables pour 1,2 millions de dollars US, l’interconnexion électrique Guinée-Mali pour 34 millions de dollars US, le projet de centrale solaire de Ségou à hauteur de 26 millions de dollars US ; et le programme de développement des mini-centrales hydro-électriques à hauteur de 27 millions de dollars US dont celle de Djenné d’une capacité de 7 mégawatts et de Talo d’une capacité de 2 mégawatts.

Pour sa part le ministre de l’Energie et de l’Eau Sambou WAGUE, a exprimé la volonté des autorités du Mali à fournir l’électricité à tous les Maliens à un coût raisonnable. Il a ensuite invité les participants maliens à mener des échanges fructueux pour l’atteinte des objectifs assignés à cette semaine à savoir la valorisation des énergies renouvelable au Mali. « Connaissant la qualité des participants et leurs expériences respectives, j’ose espérer que des propositions concrètes découleront de vos travaux qui permettront de relever les défis et de réussir la transition énergétique au Mali », a conclu le ministre WAGUE. D’ores et déjà, la semaine d’énergie renouvelable enregistre plus de 700 participants et près de 1000 visiteurs par jour. Des stands d’expositions des énergies renouvelables, des conférences débats entre autres ont marqué les temps forts de cette semaine.

 

Réactions Energies renouvelables

Mamoudou SISSOKO, Responsable administratif et financier à Horonya Solar

« Il y a plus de 25 ans que Horonya évolue dans le domaine de l’énergie renouvelable, avec des installations au Mali et dans la sous-région»

Nous sommes très contents de participer à la semaine des énergies renouvelables. Le groupe Horonya est spécialisé dans la fabrication  des produits d’énergie renouvelable, notamment les panneaux solaires. Nous avons une usine de confection des panneaux solaires au Mali et nous fabriquons toutes sortes de panneaux solaires. Quant aux batteries,  convertisseurs et  autres matériels de qualité,  nous les importons sous notre marque Horonya. Donc nous sommes spécialistes dans le domaine des énergies renouvelables. Nous sommes les représentants exclusifs de ces matériels au Mali. Nous avons beaucoup d’expériences et nous avons  l’habitude de faire l’installation des muni-centrales. Par exemple on a fait récemment l’installation d’une muni centrale de 15 kilowatt à Badougou  Nafadji pour électrifier tout le village. Une autre installation de 65 kilowatt à Farabana. Il y a plus de 25 ans que Horonya évolue dans le domaine de l’énergie renouvelable, avec des installations au Mali et dans la sous-région,  notamment au Niger, en Côte d’Ivoire, au Burkina Faso, et en Guinée Conakry. Notre difficulté actuelle, ce n’est pas la concurrence, mais le manque d’un appui du Gouvernement. Nous avons une usine de confection de panneau au Mali et nous souhaitons l’accompagnement de l’Etat malien pour avoir les grands marchés dans l’énergie renouvelable.

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Madame DIARRA Nasira KONATE, Responsable commerciale de l’entreprise EMICOM

« Notre présence à cette semaine malienne d’énergie renouvelable, est une opportunité, car nous sommes à la recherche de partenaires et d’investisseurs » 

Nous intervenons dans les énergies renouvelables, notamment dans les éclairages publics, les systèmes hydriques, les lampadaires solaires, dans le système de pompage d’eau et dans les pompes solaires délégation. Notre présence à cette semaine malienne d’énergie renouvelable, est une opportunité, car nous sommes à la recherche de partenaires et d’investisseurs. C’est donc pour nous une semaine de promotion parce qu’il y a des Maliens qui ne savent pas ce que nous faisons, encore moins ce que nous produisons. En ce qui concerne notre expérience au Mali, tous les premiers lampadaires de la ville de Bamako ont été posés par nous. Nous avons posé récemment 280 lampadaires à Gao et d’autres à Koulikoro. Il y a moins de 6 mois, nous avons posé une munie centrale hybride à Koporo dans un centre de recherche. Nous avons fait beaucoup d’autres choses, sans compter les petites interventions au niveau de la cité ministériel et l’Assemblée Nationale. Les énergies renouvelables sont rentables, mais lents pour le retour sur investissement, parce que les gens ne savent pas l’utilité de l’énergie solaire, raison pour laquelle ils disent que c’est lent. Les kits solaires que nous avons à notre niveau sont parfois qualifiés de chers, parce qu’ils ne connaissent pas la qualité de l’équipement et son endurance. Donc j’invite tous les Maliens à venir voir notre stand pour découvrir  des bonnes solutions que nous réservons pour eux.

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Moussa CAMARA et Abdoulaye GACKOU, co-fondateurs de Yeelen Solar

« Nous sommes des Maliens de la diaspora, venus au Mali pour créer notre société spécialisée dans la conception, la formation et l’étude énergétique »

Nous sommes des Maliens de la diaspora, venus au Mali il y a 2 ans pour créer notre société qui s’appelle Yeelen Solar. Nous évoluons dans le secteur de l’énergie solaire. Nous faisons la conception, la formation et l’étude énergétique. Selon vos besoins, nous conceptualisons le système solaire, en sorte que vous pouvez mettre la dépendance  sur votre voiture, sur votre chaussure ou sur votre casquette. La formation vous permet d’apprendre le métier qui est ‘’installateur’’ du système solaire. A la fin de cette formation qui dure cinq jours, vous devez apprendre la théorie et la pratique. Vous pouvez vous lancer dans le monde de travail, par l’entremise de l’entreprenariat à votre propre compte, pour pouvoir faire les installations. Par exemple, vous pouvez éclairer la place du village pendant 12 heures et alimenter une télévision pendant 6 heures,  alimenter une radio pendant 2 heures, prendre en charge 30 téléphones par jour qui font simultané, un système qui coûte 500.000 FCFA. Avant de nous installer, nous nous sommes rendus sur le terrain et dans les villages pour recenser les besoins des habitants. C’est cela qui a permis de développer  des produits qui répondent à leurs attentes. Donc voilà la particularité de ce système qui est vraiment adapté pour contribuer à l’efficacité des énergies renouvelables. La semaine des énergies renouvelables est une très belle opportunité pour les acteurs du terrain d’être présents.

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Fatoumata Bintou SANGARE, Responsable marketing et communication énergie Orange-Mali

« L’impact économique de ces offres est que cela présente une alternative à l’EDM qui est un peu chère pour les populations »

 

Nous sommes Orange Mali et nous nous sommes lancés dans les offres énergies solaires depuis août 2018. Nous offrons le kit yeleen qui comporte trois ampoules, une lampe torche, un panneau et une batterie. Nous avons aussi le kit diabarani qui est composé des mêmes équipements : l’ampoule, la torche, le chargeur des téléphones plus la télévision. L’impact économique de ces offres est que cela présente une alternative à l’EDM qui est un peu chère pour les populations. Notre modèle permet au client d’avoir accès à l’énergie sans grand frais, parce que pour pouvoir acheter tous les équipements pour la maison en une fois, c’est très élevé, c’est pourquoi nous proposons un  modèle d’abonnement qui permet au client de payer au fur et à mesure sa consommation. Le kit yeleen est à 3000F par mois donc c’est très abordable. Nous sommes un grand groupe et nous comptons satisfaire les besoins énergétiques de la population malienne, car  des acteurs qui œuvrent dans ce domaine au Mali, n’ont jusqu’à présent pas couvert tout le Mali.

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Oumar DIALLO, Président directeur générale du groupe Yiriimex SA

« 2 millions de tonnes de déchets peuvent faire gagner environs 60 milliards par an au Mali »

C’est une société qui évolue dans la biomasse, la fabrication de déchets agricoles en granulés pour la puissance propre et en brigade pour les industries. On récupère tout ce qui est déchet comme les tiges de coton, les peaux d’arachide, les barbes de maïs etc. Le Mali étant le premier producteur du coton en Afrique de l’Ouest avec plus de 700.000 tonnes de coton fibres qui ne représentent que 35%. Nous utilisons les 65% de déchets qui restent, pour faire la puissance propre sans s’attaquer aux forêts. A noter que 100 tonnes de brigade utilisé correspondent à 6 hectares de forêt protégé et à 130 tonnes de CO2 évités. Il y a beaucoup d’avantage sur la santé des hommes et des animaux. Sur le plan économique, le processus de transformation de ces déchets à l’usine crée de l’emploi et de la richesse. Par exemple 2 millions de tonnes de déchets aujourd’hui au Mali peut faire gagner au milieu rural à peu près 60 milliards par an. Aujourd’hui l’appel que j’ai à lancer, est surtout de faire face à ces genres d’initiatives, parce que depuis que nous avons commencé ce travail, nous utilisons nos fonds propres, et nous avons besoin aujourd’hui de l’accompagnement de tout un chacun pour pouvoir installer les unités de grande production pour vraiment faire le marché du Mali.

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Sambé MITE, Directeur Général de la société Yandalix Mali

 

Nous participons à ce forum suite à l’appel de la fédération des producteurs du solaire au Mali. Nous pensons au travers de cette exposition, nous faire connaître  davantage, prendre contact et démontrer notre savoir-faire au public malien. Nous sommes spécialisés en solaire, adduction d’eau de forage. Concrètement nous sommes capables d’installer des systèmes solaires et faire l’injection sur le réseau qui n’est pas connu par le public malien. L’injection sur le réseau consiste à aider l’EDM à prendre plus de clientèle en période de cru en réalité. Le soleil est là gratuitement nous installons le panneau et pendant la journée tant qu’il y a l’ensoleillement, l’énergie dégagée du panneau va directement dans le réseau EDM. Et s’il n’y a pas coupure d’électricité chez EDM, le soir le client la récupère pendant la nuit. Le système permet de tourner le compteur à l’envers et le compteur peut aller même au négatif. Au Mali cela n’existe pas malheureusement puisse qu’il n’y a pas de politique en ce sens qui peut permettre à un Malien d’investir dans le solaire et d’en bénéficier de la part d’EDM.

Propos recueillis par Philippe Charles le Bon MESSE