Sécurité régionale : CEDEAO et AES amorcent un rapprochement à Bamako

Dans un contexte marqué par de profondes fractures diplomatiques, un vent de réconciliation souffle sur l’Afrique de l’Ouest. Réunis à Bamako, les représentants de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et ceux de l’Alliance des États du Sahel (AES) — regroupant le Burkina Faso, le Mali et le Niger — ont entamé un dialogue inédit pour renforcer leur coopération sécuritaire.

Malgré leur retrait officiel de la CEDEAO en janvier dernier, les pays de l’AES ont convenu de maintenir un canal de communication actif avec l’organisation sous-régionale. Un communiqué conjoint, publié à l’issue des échanges, annonce une volonté commune de coopérer dans la lutte contre le terrorisme, qui continue de sévir dans la région sahélienne.

La rencontre a été présidée par le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, en présence du président de la Commission de la CEDEAO, Dr Omar Alieu Touray. Étaient également présents les ministres burkinabè et nigérien des Affaires étrangères, Karamoko Jean-Marie Traoré et Bakary Yaou Sangaré.

Ces pourparlers, qualifiés de « premiers contacts directs » depuis le divorce institutionnel, ont permis d’aborder non seulement les enjeux sécuritaires, mais aussi des thématiques plus larges : politiques, diplomatiques, administratives, juridiques et économiques.

« L’intérêt supérieur des populations ouest-africaines doit primer sur les divergences », ont souligné les différentes délégations, affirmant leur volonté de préserver les acquis de l’intégration régionale, comme la libre circulation des personnes et des biens.

Ce geste d’ouverture, salué par de nombreux observateurs, pourrait marquer un tournant dans les relations tendues entre la CEDEAO et l’AES. Alors que la région fait face à une insécurité croissante, le maintien d’un cadre de concertation apparaît plus que jamais comme une nécessité stratégique.

La rédaction

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