Scandale Du Boeing Ladji Air Force One Le FMI menace de suspendre sa coopération avec le Mali s’il n

Mais sous la pression des députés de l’opposition, il a dû perdre le flegme affiché, comme si certaines questions, comme celle relative à l’achat de l’avion présidentiel, lui ont fait perdre son sang-froid. Malgré son insolence, Moussa Mara n’a pas convaincu les Maliens et le régime aura fort à faire avec le Fonds monétaire international (FMI)  qui menace d’agir si l’achat de l’avion n’était pas annulé.

Bien avant la Déclaration de politique générale, le régime IBK n’a jamais pu fournir des explications un tant soit peu convaincantes, préférant laisser ses communicateurs s’attaquer à ceux qui osent s’intéresser à cette affaire. Aucun débat n’a été tenu au sujet de l’achat d’un nouvel avion pour IBK. C’est pourquoi, les arguments fournis par le Premier ministre Moussa Mara arrivent sur le tard et perdent donc toute portée, en termes de mobiles pour réaliser cette opération.

L’avion d’ATT est immatriculé TZ 001

Rappelons que l’avion laissé par ATT est immatriculé sous le numéro TZ 001. Il est inscrit au patrimoine de l’Armée de l’Air malienne. Et il est clair que pour être immatriculé, il faut bien des papiers. Prétendre le contraire c’est être de mauvaise foi, comme celui qui, en plein jour, ose prendre la lune pour le soleil.

D’ailleurs, il suffit de taper TZ 001 sur le moteur de recherche Google pour s’en convaincre ! L’aviation est maison en verre ! Tout est clair !

Il est d’ailleurs temps que le régime IBK cesse de s’en référer à des actes posés par ATT ou de faire le procès de son régime pour expliquer le bien-fondé des actes qu’il pose. ATT, c’est derrière nous. A présent, les Maliens scrutent l’avenir et ont besoin de décisions et démarches rassurantes pour oublier les moments difficiles endurés ces derniers temps. C’est là où cela coince parce que le pouvoir fait du surplace et perd du temps en cherchant toujours à couvrir ATT de pou et de boue.

Le Premier ministre Moussa Mara affirme que l’avion laissé par ATT ne présente aucune garantie de sécurité car il n’a pas de certificat technique (l’équivalant de la visite technique). Comment donc le président par intérim, Dioncounda Traoré et avant lui, Cheick Modibo Diarra, ont-ils pu l’utiliser pour aller un peu partout dans le monde? On ne peut pas se permettre d’accepter que les différents pays qui ont laissé cet avion survoler leur territoire et même y atterrir, ne seraient pas des Etats sérieux, pour avoir accepté dans ces conditions un avion qui n’est pas dans les normes.

Le Boeing laissé par ATT a subi une révision générale pendant sept mois aux USA

Un avion qui n’est pas immatriculé, c’est presque un Ovni (objet volant non identifié) et il est abattu ou sommé de faire un atterrissage forcé, lorsqu’il survole un territoire. C’est une règle élémentaire de l’avion de l’aviation. Il y a eu des incidents malheureux comme l’avion sud-coréen, le vol KL 007, abattu par un Mig de l’Union soviétique en 1983.

269 passagers à bord de l’avion abattu avaient ainsi péri dont un sénateur américain, Larry Mc Donald. Le célèbre auteur de romans policiers, Gérald de Villers qui a disparu depuis peu, en a fait un roman culte : le vol 007 ne répond pas. Mais ça, c’est pour les gens qui ont un peu de culture.

Nous sommes en mesure d’affirmer que le Boeing 727 laissé par ATT a subi un lifting généralisé au cours d’un séjour de sept mois à Miami aux Etats-Unis d’Amérique. A cette occasion, l’adjoint au chef d’état-major de l’armée de l’air, Boukary Diallo,  a séjourné assez longtemps dans cette ville pour suivre les travaux. Toute l’armée de l’air est au courant de cette opération de révision générale de l’avion présidentiel laissé par ATT. Et en sept mois de lifting, cela veut dire que tous les compartiments ont été passés au crible.  C’est en mars 2012 seulement, quelques jours avant le coup d’état de Sanogo et consorts,  que ce Boeing 727 est revenu des ateliers. Il a ainsi recouvré ainsi une nouvelle jeunesse.

D’ailleurs, pour préserver son image de marque et sa renommée, le constructeur, Boeing, est très regardant sur les opérations de maintenance qui doivent se faire selon un programme précis pour que l’avion puisse obtenir un certificat technique, condition incontournable pour son assurance. Qu’on ne nous fasse pas croire que l’avion d’ATT a circulé sans papier ni certificat technique, encore moins d’assurance, pendant plus de 12 ans. Un avion n’est pas une sotrama ou un taxi clando. Cette basse manœuvre ne saurait prospérer aux yeux de l’opinion nationale et internationale.

Mais ce qui est plus intéressant dans la ligne de défense de Moussa Mara, c’est lorsqu’il parle d’intermédiaires. En effet, il a reconnu que l’avion a coûté 20 milliards FCFA et non 16 ou 17 milliards FCFA comme IBK  a voulu le faire passer dans l’opinion dans son one man show au Maroc. Pour certainement justifier cette somme, il a parlé d’assurances, de ceci de cela, et surtout d’intermédiaire. Un intermédiaire suppose donc le paiement de rétro commissions et il n’appartient pas à un Etat comme le Mali –de surcroît dirigé par celui qui se veut chantre de la lutte contre la corruption et la délinquance financière- de payer des rétro commissions. C’est dommage !

Tomi Michel dans le coup ?

Il nous revient que les 20 milliards FCFA ont été payés par une grande banque de la place. Il lui a été remis, comme garantie, une lettre de crédit ferme et irrévocable du Trésor malien. Autrement dit, le Mali s’est endetté pour acquérir cet avion qui relève en réalité du superflu pour répondre aux besoins des dépenses somptueuses de Ladji Bourama.

Il se susurre que des commissions ont été payées à plus de quatre milliards de nos francs. Il y a donc de fortes chances que le montant décaissé puisse servir en même temps à payer des rétro commissions et les mauvaises langues font allusion à Tomi Michel « le parrain des parrains » comme le principal intermédiaire. Certains vont même jusqu’à supposer que l’avion pourrait lui appartenir. Des suppositions ? Des supputations ? Mais pour en avoir le cœur net, notre réseau international, toujours efficace, est déjà en branle pour enquêter sur cette affaire du nouvel avion présidentiel et au moment opportun nous livrerons à nos lecteurs la substance de nos investigations.

De toute façon, IBK et Tomi Michel se connaissent depuis longtemps et nier leurs relations relève de la pure dénégation. D’ailleurs, nous apprenons que dans la nuit du 05 au 06 avril, soit moins d’une semaine après la parution de l’article du journal « Le Monde » qui parle de leurs accointances, IBK et Tomi Michel se sont entretenus longuement à Libreville, suite à une escale du Président IBK qui était en route pour le Rwanda.

Nouveau visage de Moussa Mara : polémiste, agressif, voire insolent

C’est donc sous son nouveau visage que Moussa Mara apparaît devant les Maliens : polémiste, agressif, voire insolent. En effet, il se permet des écarts de langage vis-à-vis de ses aînés qui ont eu à gérer le Mali. En effet devant les députés, représentants de la Nation, il n’a eu aucune retenue pour traiter ses aînés « de véritables bandits ont endetté l’Etat sans aucun crédit budgétaire.

Mara ouvre la voie à des répliques à la hauteur de la violence de ses propos. Il l’aura cherché car son attitude commence à exacerber des milliers de Maliennes et Maliens qui le soutenaient, mais qui, hélas, commencent à déchanter vu que leur homme est en train de troquer ses idéaux et principes pour descendre au ras des pâquerettes.

C’est de la délinquance financière

Moussa Mara devrait désormais remuer sept fois la langue dans la bouche avant de dire des bêtises car s’il affirme que « de véritables bandits ont endetté l’Etat sans aucun crédit budgétaire », doit-il inclure parmi ces bandits ceux qui viennent d’endetter l’Etat pour 20 milliards alors qu’il n’y avait pas de crédit pour payer l’avion ? C’est de la délinquance financière. Le ridicule ne tue pas au Mali !

A vrai dire, Moussa Mara déçoit par ses mensonges éhontés, lorsqu’il défend qu’une autorisation n’est pas nécessaire pour acheter un nouvel avion, comme l’argent du Mali doit être géré comme l’avoir qui se trouve dans la poche d’IBK. Même s’il faut endetter la République ! Il y a une violation flagrante des dispositions du Code des marchés publics, notamment en son article 28 qui fait obligation d’élaborer « des plans annuels prévisionnels de passation des marchés publics sur le fondement de leur programme d’activité ». Avec IBK, depuis son installation, ce principe est constamment violé. C’est du gré à gré à tous vents.

En outre, ce même article 28, en son alinéa 2, précise que « Les marchés passés par les autorités contractantes doivent avoir été préalablement inscrits dans ces plans prévisionnels ou dans les plans révisés, à peine de nullité, sous réserve de l’appréciation de la Direction générale des marchés publics ». Ce qui n’a pas été le cas.

L’article 29 renchérit : « Le lancement d’une procédure de passation d’un marché public est subordonné à l’existence de crédits budgétaires suffisants et au respect des règles organisant les dépenses des autorités contractantes ».

Mais, c’est surtout l’article 99 du Code des marchés publics rabat le caquet au Premier ministre, Moussa Mara. En son alinéa 5, il stipule que : « Toute clause de paiement différé ou de paiement par annuités est interdite sauf dans le cas des marchés à clientèle ou de dérogation accordée par arrêté du Ministre chargé des Finances ». Pour un marché payable sur quatre ans, on n’a pas jugé nécessaire d’obtenir une dérogation par arrêté du ministre des Finances parce que l’affaire a été gérée dans le plus grand secret.

Avec les 8,5% de la Banque  on dépasse 20 milliards FCFA

Alors, il y a lieu de se demander : entre celui qui viole tous ces principes et ceux qu’il accuse, qui faudrait-il réellement pointer du doigt ?

Ces trois derniers mois, le Mali a levé des fonds au niveau des banques et émis des bons de Trésor pour satisfaire des dépenses qui sont de loin des priorités du Mali. En plus de cela, en s’endettant au niveau de la Banque avec un taux de 8,5% – au lieu de 9 comme nous l’avons écrit dans la version papier-  , pour acheter un nouvel avion alors qu’un avion fonctionnel existe, IBK ne fait pas mieux que ses prédécesseurs que Moussa Mara traite de « délinquants ».  

Ce qui est sûr, ladite banque a débloqué les 20 milliards FCFA dans la transaction avec comme garantie,  une lettre de crédit ferme et  du Trésor malien. Avec un taux d’intérêt de 8,5% Moussa Mara qui est expert-comptable -donc pas si nul en arithmétique- devait regarder les Maliens droit dans les yeux pour leur dire que l’avion pourrait revenir au Mali à plus de 20 milliards de nos francs.

Le Fonds Monétaire International  réagit

Mais a beau mentir qui vient de loin ! Moussa Mara a beau tenter de se faire l’avocat de son Président dans ce dossier encombrant de l’achat de l’avion présidentiel, il ne peut tromper les gens et sa carrière politique commence à en prendre un sacré coup. On verra maintenant si l’arrogance dont il a fait preuve devant les députés et le peuple malien sera de mise face à la Banque mondiale qui menace de suspendre sa collaboration avec le Mali si IBK ne revenait pas sur l’achat de son Boeing 737-700. Il sera difficile à IBK de s’en sortir car le principal bénéficiaire de cette opération ne se délestera pas facilement des milliards déjà empochés.

Nous aimons rappeler une citation d’un célèbre écrivain luxembourgeois qui disait : « Les grands hommes se soucient d’éthique, les petits, d’étiquette. ». Il ne sert à rien de dénigrer l’ancien régime, l’heure est au travail. Un homme doit pouvoir s’élever au-dessus de certaines choses, mais pour ce faire, il faut hériter d’un parangon d’honnêteté et surtout de probité !   

A.D.

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SOURCE: Le Sphinx  du   13 mai 2014.