Santé publique/floraison de cliniques privées Ces erreurs pour nuire au ministre ?

Plus que préoccupants certains soins administrés par ces cliniques (appartenant le plus souvent à des cadres du corps médical employés par l’Etat) et marqués par des erreurs …fatales. Alors que le ministre fait des efforts dans son domaine.

 

Malgré les efforts du ministre de la Santé et de ses collaborateurs, certains médecins véreux à la recherche du gain facile, ne se gênent pas à administrer des soins à peine rigoureux à des patients, qui sont finalement aidés à…mourir ! Cela arrive avec la multiplication des cliniques privées, dont certaines administrent des soins quelques fois approximatifs…

Et pourtant, il y a dans ces structures de santé privées des salles d’hospitalisation qui coûtent extrêmement chers, comme 300 000 F CFA par jour. D’autres salles pour repos du patient sont dans la fourchette de 100 à 250 000 F CFA par jour, alors que la consultation ou les soins médicaux mêmes génèrent des factures trop salées ! A quand la moralisation de ces frais ?

Ordonnances portant sur des médicaments incompatibles avec les données biologiques du patient, incompétences de soignants, cupidité des agents médicaux, les problèmes de certaines de nos cliniques appellent à un éveil des consciences, pour que l’Etat agisse rapidement et mette fin à ces dérives.

En effet, l’actualité sociale est dominée, dans nos pays et, en particulier au Mali, par ces temps-ci par des drames (le mot n’est pas trop fort) au niveau de certaines cliniques de la place.

Des opérations chirurgicales coûteuses avec du faux !

Il s’agit des cas de nombreux patients, qui perdent la vie après leurs admissions dans ces centres de soins médicaux, qui ne cessent de se multiplier. D’autres patients y subissent de nombreux traumatismes et des séquelles à vie suite à des soins plutôt approximatifs… Comment comprendre sur des dossiers médicaux, le médecin traitant assure avoir placé un implant dans le corps (partie colonne vertébrale du patient, alors que c’est faux ? Puisque la radio révélera plus tard qu’aucun implant n’a été introduit ? Et dire que l’opération et la supposée introduction de l’implant sont facturées à plus de 2 millions F CFA ! Cela se passe souvent dans nos structures privées de soins dans la sous-région et le Mali ne fait pas exception…

C’est le cas de cette clinique située en commune VI du district de Bamako et dont nous taisons le nom, qui s’est singularisé, depuis plusieurs mois par sa triste réputation. Le personnel y a-t-il les qualifications nécessaires ? L’on peut en douter.

Selon plusieurs témoignages, le médecin en chef de cette structure de santé et ses collaborateurs semblent faire dans l’amateurisme. Face à un patient ayant des soucis au niveau du cœur, notre « spécialiste », se prévalant du titre de « cardiologue », Dieu seul sait si ce titre n’est pas usurpé, administre des soins aux effets secondaires aggravants pour la circulation sanguine du patient. Conséquence : le pauvre patient passera plusieurs mois sous oxygène, frôlant la mort.

Or, la nuitée d’hospitalisation dans cette clinique est trop salée, autour de 45 000 F CFA. Ce qui engendre une charge financière colossale pour le patient, qui n’a eu la vie sauve que par la volonté du Tout-Puissant. Et, lors que ce patient retrouvera une petite once de vie, il sera évacué sur une structure de santé de grande renommée en commune IV de Bamako. C’est ici que le diagnostic révélera que les médicaments prescrits par le « spécialiste » de la clinique privée étaient tout sauf ceux qu’il fallait ! Les dégâts sont immenses : des palpitations et des caillots de sang dans les veines et artères, etc.

Ailleurs, dans certaines de ces structures de santé privées, ce sont des prescriptions médicales ne concernant pas à un diabétique qui sont fatales au patient, suite une négligence coupable du supposé médecin.

En effet, la liste de ces drames s’allonge et les témoignages concordent sur ces erreurs médicales, qui écourtent des vies, endeuillant des familles, faisant des orphelins et des veuves et veufs à un rythme inquiétant.

Ces erreurs médicales fatales souvent impunies

Et, dans la plupart de ces cas d’erreurs médicales, les victimes ou leurs ayants droits se résignent dans une fatalité garantissant l’impunité de ces agents médicaux aussi coupables que l’Etat (par négligence ou manque de vigilance). Car, comment ces centres de soins arrivent-ils à exercer sans autorisation ou certains, sans vérification et contrôle de leurs capacités réelles ? Pourquoi ces cliniques sont souvent confiées à des jeunes infirmiers aux compétences douteuses au su et au vu de l’Etat ? Pourquoi leurs promoteurs sont pour la plupart des spécialistes servant dans des hôpitaux publics et qui accourent pour de sporadiques assistances à la va-vite aux patients requérant leur suivi ? Combien de nos compatriotes meurent ainsi faute de soins appropriés alors qu’ils dépensent des fortunes pour se faire soigner ? Ce sont des questions qui se posent et auxquelles le ministère de la Santé doit rapidement apporter des réponses convaincantes. Histoire d’arrêter cette …hémorragie macabre.

Des efforts certains de la ministre de la Santé

Faut-il rappeler que la dynamique ministre de la Santé, Diéminatou Sangaré est pourtant au four et au moulin pour sévir contre ces brebis galeuses du corps médical ? Elle doit être vigoureusement épaulée par tous les acteurs consciencieux du secteur de la Santé pour parvenir à mettre fin à ces dérives.

Contacté à plusieurs reprises pour en savoir sur les efforts du département par rapport à la prolifération des cliniques privées et la problématique des erreurs médicales en général, le Chargé de communication, Zoumana Traoré, qui semble travailler à pas de tortue, nous a demandé d’envoyer nos questions à adresser à l’Inspection qui s’occupe de ce domaine. Ce que nous avons fait avec diligence, alors que pour joindre ce communicant, c’est la croix et la bannière (le chef de cabinet du département peut en témoigner…)..Toutes nos insistances pour avoir des réponses à nos préoccupations sont restées vaines. « Je vais vous revenir… ». Mais, rien n’y fit !

Nous y reviendrons. Bruno D SEGBEDJI