RUBRIQUE DU MALI QUI GAGNE : Le Projet d’Appui aux Communautés rurales : un projet d’utilité directe

Pas plus que le ministre  Sanoussi Touré, représentant alors le gouvernement malien, Diagana n’y avait caché sa satisfaction. Pour lui, le Pacr avait tout pour mériter ce financement: la qualité de l’interaction et du partenariat, l’expérience de l’équipe, l’approche, la transparence de la gestion ainsi que  les résultats atteints.      

Un exemple de capitalisation

Sous la tutelle du Ministère du Développement Social, de la Solidarité et des Personnes âgées, le Pacr est exécuté par un Bureau de gestion du projet qui est lui même une structure légère de coordination de 24 personnes à Bamako, sur un total de 56 soit environ huit personnes par région couverte. Il a démarré en mars 2006 et doit être clôturé en juin 2013. Il coûte 79,40 millions de dollars, cofinancés par l’Ida et le gouvernement malien. Le projet n’est pas né ex-nihilo. Il a un ancêtre connu : le Projet d’Appui aux Initiatives de base (Paib) qui  fut, en son temps, une des interventions-phares de la Banque mondiale dans la lutte contre la pauvreté à travers le partenariat Etat-Société civile-Secteur privé-Communautés. Avec  le même noyau qu’aujourd’hui  formé autour de Sékou Maiga, ingénieur docteur en économie appliquée et ancien fonctionnaire international rentré au pays en 1995 après une longue expatriation. « Un bourreau du travail et un expert tout court», dit de lui Allaye Touré, aujourd’hui président de la Coalition Nationale de la Société Civile et qui représentait, à l’époque, la Coordination des Ong dans le Paib. Le Pacr a donc de qui tenir. Mais son approche diffèrera de celle du Paib. Pour la résumer,  Sékou Maiga dira « nous sommes passés de l’homme à tout l’homme ». En fait une vision plus globale de la lutte contre la pauvreté en capitalisant le formidable potentiel de libération et de développement local qu’offre la décentralisation.

Le Pacr intervient dans quatre régions : Mopti, Ségou, Sikasso et Tombouctou. Il cible 1042 villages et 1 100 000 habitants, soit 54 communes et 18 cercles. Il repose sur cinq composantes ainsi libellées dans les documents officiels du projet :

Renforcement de capacités des communautés rurales et de tous leurs partenaires (autorités administratives et techniques, collectivités décentralisées, société civile et secteur privé) ;
Investissements d’Initiatives Communales, visant à mettre à la disposition des communes rurales, à travers l’Anict,  des financements complémentaires pour répondre aux besoins socio-collectifs prioritaires, en cohérence avec leurs plans de   développement social, économique et culturel (Pdesc).
Investissements d’Initiatives Productives des Communautés Locales, visant à mettre à la disposition des organisations communautaires et socioprofessionnelles de base (Ocb,Osp), des dons de 2 à 20 millions FCFA pour la mise en œuvre de sous-projets productifs.
Coordination et Gestion du projet, Suivi, évaluation, Gestion de la Connaissance, devant appuyer la coordination et la gestion du projet, le suivi et l’évaluation, ainsi que la gestion des connaissances.
Assistance sociale, devant apporter de l’aide aux comités de gestion des écoles fondamentales, des centres de santé communautaires et des mutuelles de santé en milieu rural.

Résultats

Les chiffres sont éloquents et c’est la grande force du Pacr saluée par toutes ses parties prenantes, y compris le ministre de tutelle, Harouna Cissé, qui dans sa tournée de prise de contact avec les projets Pacr s’est montré aussi élogieux que les leaders communautaires et municipaux qui prirent la parole.

Les résultats suivants sont déclarés à la fin avril 2011. Dans le domaine de l’hygiène, de l’assainissement, de l’éducation en particulier  la scolarisation des filles, le plaidoyer a porté sur 364 612 personnes dont 44% de femmes à travers un peu moins de 55 000 séances d’animation. Sur le volet formation : 2 360 membres en alphabétisation fonctionnelle et maîtrise des investissements, au sein de 432 comités de gestion ; 6314 membres de 628 comités de gestion des investissements productifs et leurs prestataires dans différents domaines. Ensuite 740 contrats ont été passés avec des agents des services techniques et des prestataires privés de service. Pour ce qui est des visites d’échange, 1763 membres en ont bénéficié. Car le Pacr, c’est un peu la méthode Coué et Saint Thomas : les bénéficiaires sont financés pour voir les expériences innovantes dont ils doivent s’inspirer !

Le Pacr peut, en outre, se targuer d’avoir financé 515 sous-projets -un taux de 114% !-  projets d’investissements socio-collectifs. A ceci s’ajoutent 765 projets productifs.  En matière d’assistance sociale, on citera 23 centres de santé, 290 écoles et 16 mutuelles.

Pour atteindre tous ces résultats, il a fallu que le projet se prête à : 8 sessions de comité de pilotage du projet, 6 missions de supervision de la Banque Mondiale, des revues à mi-parcours, sans compter les supervisions systématiques de l’équipe du projet à Bamako et de ses antennes régionales notamment.

Au-delà des intitulés, en quoi consistent les projets ? Ils sont variés et multiformes, allant des infrastructures sociales de base – écoles, centres de santé- à des projets de génération de revenus (minoterie, exploitation maraichère, mutualisation, appui indirect aux institutions financières qui prêtent aux bénéficiaires du projet, etc).

Les défis ne manquent pas, bien entendu, et pour Sékou Maiga, la principale contrainte réside dans la faiblesse des capacités tant au niveau des bénéficiaires qu’à celui des services techniques. Malgré tout, le bilan parle et l’équipe d’appui technique de la Banque mondiale qui a visité le projet du 28 avril au 2 mai dernier s’est félicitée des résultats atteints. Leur rapport assez élogieux indique que le Pacr a  dépassé les prévisions de départ dans la plupart des domaines assignés. Et ce n’est pas courant.

Adam Thiam

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Ils ont dit sur le PACR

Ousmane Diagana, Directeur des Opérations, Banque Mondiale, Bamako

« Le Pacr est un projet qui a déjà fait ses preuves à la fois en termes de démarches, de méthodologies mais également et surtout en termes d’efficacité, de résultats et d’impact sur le terrain ».

Ousmane Sagara, député,  élu à Koro

« Je constate ce sont les mêmes acteurs du PAIB qui sont chargés d’exécuter cet accord de prêt et présentement avec le PACR, la même méthodologie du PAIB est pratiquée dans les villages.

Une fois encore cet accord de prêt a pris en compte les régions, les cercles, les communes, les villages les plus pauvres du pays.

Je souhaite que le gouvernement négocie d’autres accords de prêt pour augmenter les domaines d’intervention du PACR parce que c’est un projet qui combat efficacement la pauvreté dans ses moindres détails.

Le PACR a mis en place et formé des comités de gestion constitués de femmes et d’hommes qui gèrent avec succès de ses réalisations. Je demande à l’Assemblé national d’encourager ces acteurs avec un vote massif de tous les députés présents dans la salle ».

Mme Sina Damba (à  l’époque ministre)

« Je suis très fière et très honorée pour ce projet qui nous aide à lutter contre la pauvreté au niveau des zones les plus pauvres de notre pays. Les actions sont là, sur le terrain, et je suis sûre que ce projet va faire beaucoup de bonheur aux communautés rurales et surtout aux groupements de femmes ».

CONTACTS

PACR (Projet d’Appui aux Communautés Rurales)

BPE 2366

Tel   223 20 22 15 89

223  20 23 35 95

Fax : 223 20 22 15 90

Email ! pacr@cefib.com

Siteweb : www.pacr-mali.org

Coordinateur : Sékou Maïga

Le Républicain 15/07/2011