Réunion des donateurs du Mali à Bruxelles La grande vedette s’appelle Fily Sissoko Bouaré

Elle a prouvé sa capacité réelle de négocier et sa rigueur de gérer et de convaincre les partenaires à accorder  plus de dons au Mali (80% des ressources allouées) que des prêts (qui ne représente qu’une infime partie).
Au sortir de la crise, le pays a pris la voie de la stabilité. Les partenaires se sont engagés à aider le Mali dans la restructuration de son économie. L’idée, c’était de relancer le développement du pays (relance économique durable 2013-2014), bâti autour de ses potentialités en y ajoutant les nouveaux éléments de vulnérabilité (fragilité  des institutions et des régions affectées par la crise, vulnérabilité des aléas climatiques).
Il faut reconnaitre que ce premier rendez-vous des donateurs a été possible grâce au soutien de la France et l’UE qui a accepté d’abriter la réunion.

Les présentes assises de Bruxelles ont pour objectif  d’affiner les chiffes et s’accorder sur les résultats obtenus. Déjà il y a des points de satisfaction avec  80% des ressources annoncées constituent des dons. Le reste marginal constitue des prêts (appui budgétaire, projets d’investissement et de développement). Ce qui est une prouesse à mettre au compte de la ministre de l’économie qui a su convaincre les partenaires du Mali sur la nécessité de ne pas augmenter davantage le niveau d’endettement du pays.
La rencontre de Bruxelles va dégager, donc, les canevas  pour faciliter le décaissement des fonds d’aide au Mali. En tout cas, Mme la ministre est particulièrement attachée à assurer la bonne transparence de ces ressources dans le cadre d’une gestion stricte, prudente et rigoureuse pour permettre à l’Etat de bâtir plus rapidement une économie solide et robuste.
La feuille de route de Bamako

Pour rappel, Bamako avait présenté une feuille de route, au premier trimestre 2013. La démarche, «globale», prévoyait de mener de front les trois chantiers, dans le domaine politique, sécuritaire et de développement. Dans l’idéal, il s’agissait de rétablir l’accès à l’eau, à l’électricité, de relancer l’éducation, la santé et les infrastructures, en même temps que la menace djihadiste s’éloigne et que l’administration reprend ses droits au nord du pays. La tenue d’une élection présidentielle sur tout le territoire, projetée en juillet et août 2013, est effective et a été le premier marqueur d’un retour à l’État de droit. Quelque 225 millions d’euros ont été alloués pour son organisation.
L’argent est le nerf de la paix. Les bailleurs ont d’ailleurs toujours bien traité le Mali, qui, jusqu’en 2012, bénéficiait annuellement d’un soutien de 600 à 700 millions d’euros. Tout dépendra donc de l’utilisation des fonds. Préventivement, les bailleurs du Mali ont érigé en priorité la lutte contre la corruption. On ne parle pas de conditionnalité de l’aide, mais de «vigilance», de «traçabilité» et d’«évaluation». «Chaque euro dépensé doit être efficacement utilisé», avait insisté François Hollande, lors de la conférence des donateurs de mai 2013.
Pour la première fois, un site Internet permettra théoriquement de «savoir où va chaque euro», insistait-on au Quai d’Orsay. Pour cela, il faut s’appuyer sur les institutions du pays et son arsenal législatif. Paris pousse notamment à l’adoption d’une loi inversant la charge de la preuve dans les affaires de corruption, c’est-à-dire qui obligerait les politiciens à démontrer qu’ils ne se sont pas enrichis illicitement.
En tous les cas, le Prési IBK détient dans ses mains toutes les cartes qu’il faut pour lutter efficacement contre la corruption et donner plus de chance aux Maliens de prospérer dignement dans les multiples opportunités d’affaire.
ILK
Scorpion du 05 février 2014,