RENFORCEMENT DES CAPACITES POUR LUTTER CONTRE LES VBG: L’APDF outille des hommes pour se sensibiliser et éviter ces violences

Sous le thème, « les hommes parlent aux hommes sur les violences faites aux femmes », l’Association pour le Progrès et la Défense des Droits des Femmes (APDF), en partenariat avec l’UNICEF, a organisé un atelier de renforcement des capacités de certains acteurs de la société, notamment des conseillers communautaires, des agents de la mairie, des enseignants, des journalistes et de jeunes, afin qu’ils soient des porteurs de messages à l’endroit des hommes. Ledit atelier, qui s’est déroulé, du jeudi 14 au samedi 16 avril 2022, s’est déroulé au Centre Aoua Keita.

La présidente nationale de l’APDF, Diawara Bintou Coulibaly a indiqué que cet atelier de formation se tient à l’attention des hommes ; raison pour laquelle le thème, « Les hommes parlent aux hommes sur les violences faites aux femmes ».  Selon elle, le message ente deux hommes passe mieux  qu’entre une femme et un homme concernant les violences. Ce qui signifie que le conseil d’un homme est mieux écouté par un homme que par une femme. « Nous avons seulement invité des hommes pour qu’ils puissent être des ambassadeurs pour soutenir les femmes et lutter contre les violences faites aux femmes. Les violences basées sur le genre (VBG) sont fréquentes au Mali. Tout récemment, nous avons enregistré un cas de violence, où un homme a violenté sa fe

mme en déchirant sa bouche. Nous enregistrons 475 dossiers de 2020 à 2021. Et ce sont celles  qui ont voulu passer aux dénonciations. Il y a d’autres ONG aussi qui reçoivent des cas ; ce qui veut dire que le taux de violence est très élevé au Mali » a ajouté la présidente de l’APDF. 

Le formateur, Mamadou Malik Sow, non moins économiste consultant international, a, pour sa part, souligné que cet atelier portait exclusivement sur les questions de masculinité positive, qui est un module spécifique à part. Pour lui, ce module prend en compte l’intérêt que doivent accorder les hommes à la prise en compte de la position de la femme au plan socio-économique et politique. 

A l’en croire, la femme doit être aidée dans toutes les circonstances afin de construire une société bâtie sur la paix, la solidarité, l’entraide. Par rapport au 2ème module, il soutiendra qu’il était question du genre, qui est une construction sociale mettant en relation l’homme et la femme en fonction des attributs de la société. Il n’a pas oublié de mentionner que le sexe est inné. Avant d’ajouter que le genre n’est pas le sexe, contrairement à ce que pense beaucoup de personnes.

Aux dire de M. Sow, le genre n’est pas le sexe et le sexe n’est pas le genre. « Le genre n’est pas l’homme ni la femme. C’est plutôt une construction sociale qui met en œuvre l’homme, la femme dans le but d’avoir un développement harmonieux au sein de la société. « Nous avons également parlé d’un 3ème module, qui s’appelle le changement de comportement positif. C’est un changement qui comporte 7 étapes parmi lesquels il y a la pré-réflexion, la réflexion, l’action jusqu’à la rechute. L’objectif de cet atelier est de faire en sorte que nous soyons dans un pays de paix, de solidarité, un pays d’entente, un pays où l’entraide est là, un pays où la femme et l’homme se complètent, un pays, qui réserve de la place pour les jeunes et les femmes. Cet atelier est fait pour former des hommes, qui doivent être des ambassadeurs qui prônent la paix et le développement harmonieux entre les humains » a-t-il expliqué.

Abondant dans ce sens, le conseiller du chef de quartier de Kodabougou, Saïbou Touré, soutiendra que cet atelier, lui a rappelé sa propre culture, sa propre civilisation, parce que le viol était prohibé dans la société malienne. Il a demandé à l’APDF de multiplier ses genres d’actions afin que les hommes puissent mieux comprendre le genre et le sexe pour pouvoir éradiquer les pratiques de VBG dans la société. Et la facilitatrice, Ramata Diallo de clore les travaux en invitant les participants à être des véritables ambassadeurs pour sensibiliser les pair afin d’abandonner les pratique des violences basées sur le genre (VBG).

Abréhima GNISSAMA