Remaniement ministériel : le degré zéro de la culture administrative et politique

IBK mène une politique publique sans tête ni queue. Tout est fait dans l’improvisation. Le Mali, vous l’aurez remarqué, n’a aucune politique de long terme. Le pilotage se fait à vue. Le dernier remaniement gouvernemental, si l’on peut le dire ainsi, en est l’illustration parfaite.

Le ministère de la coopération internationale qui venait d’être crée est absorbé sinon dissout alors qu’un cabinet venait juste de se constituer et des rencontres entamées.
Le ministère du développement rural est scindé en 2, engendrant des conflits de compétences.

Des conseillers et chargés de mission du département défunt rasent le mur. Aucune suite dans l’action gouvernementale. Nos ministères sont sans mémoires. Tous les postes sont politiques.

Le commissaire à la sécurité alimentaire a désormais rang de ministre. Summum de la bêtise. Dans un système sérieux, ce personnage aurait honte de s’afficher.

Un ministère de la recherche scientifique est né. Il est géré par une prof que nous espérons véritable agrégée. Souhaitons que Mme la prof et son équipe chercheront et trouveront quelque chose. Ce n’est pas sûr.

Nous constatons avec amertume qu’il n’y a aucune cohérence dans l’attelage gouvernemental. La création, le remodelage et la suppression des ministères ne répondent à aucune logique administrative et politique.

Mamadou Nimaga, hypnotisé par son poste de chargé des missions diplomatiques tarde à se réveiller. L’autre conseiller, Boubacar Touré dit Bou cherche à descendre du septième ciel. Il n’a pas le profil du poste.

Kassoum Tapo est plutôt préoccupé par le payement des factures à la Guo-sarl. Souvenez-vous cette société de la surfacturation des équipements militaires.

Les ministères sont créés pour répondre aux desideratas politiques d’alliés, d’amis et d’obligés.

IBK se vante d’avoir vécu 25 ans en France. Nous comprenons aisément que ce temps n’a pas été mis à l’apprentissage et à la formation.

Mettre 14 ans d’études après le bac pour décrocher un DEA de sciences politiques de bas étage laisse forcément des traces. Nul ne peut exiger d’un individu qu’il fasse une chose qui dépasse sa compétence.
A vrai dire, gérer le Mali dépasse les compétences d’IBK.

Boubacar SOW, correspondant du journal Option en France