Région de Kidal Une attaque contre un convoi de la MINUSMA fait un mort parmi les casques bleus

Bamako, le 7 août 2016, vers 06h50, un véhicule de la Force de la MINUSMA faisant partie d’une escorte d’un convoi logistique a heurté un engin explosif improvisé (EED) ou une mine à environ 11 km au sud d’Aguelhoc, sur l’axe Aguelhoc-Anefis, dans la région de Kidal. Peu après, vers 9h15, un autre EED ou mine a explosé au passage d’un véhicule de la Force en patrouille, à 2km à l’Est du camp de la MINUSMA à Kidal, causant uniquement des dommages matériels.

La MINUSMA déplore le décès d’un casque bleu parmi les cinq blessés suite à l’explosion de la première attaque.La MINUSMA présente ses condoléances les plus attristées à la famille et au gouvernement du casque bleu et souhaite un prompt rétablissement aux blessés.
La MINUSMA condamne fermement ces lâches attaques et dénonce avec la plus grande vigueur cette série d’actes révoltants qui cible son personnel. La multiplication de ces attaques n’entamera en rien la détermination de la MINUSMA à soutenir le processus de paix et demeure est engagée aux côtés des parties maliennes dans la recherche d’une solution durable aux tensions sévissant depuis quelques jours dans le nord, en particulier dans la région de Kidal.
LaMINUSMA appelle les parties signataires à l’Accord de paix, présentes sur le terrain à s’acquitter de leurs responsabilités en vertu du droit international applicable, en prévenant ces actes terroristes et criminels de manière à contribuer à mettre fin à l’impunité de leurs auteurs.
La MINUSMA réitère son engagement à s’acquitter pleinement de son mandat au service de la stabilité et la paix au Mali.

Autorités intérimaires :
Les régions de Gao et de Ménaka sensibilisées à leurs tours
Les 3 et 4 août, une forte délégation gouvernementale venue de Bamako, s’est rendue successivement à Gao et Ménaka pour procéder au lancement de deux ateliers régionaux d’information et de sensibilisation aux dispositions du Code des collectivités territoriales relatif à la mise en place des autorités intérimaires, une disposition importante de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale issu du processus d’Alger.

Les participants, représentés par les responsables des deux exécutifs régionaux, du Haut Conseil des Collectivités, de l’Assemblée nationale, des représentants locaux des partis politiques, d’organisations de la société civile, de la CMA et de la Plateforme, sont venus de tous les cercles et communes de Gao et de la nouvelle région de Ménaka. La MINUSMA était représentée aux différentes rencontres à travers les Divisions Affaires civiles, Affaires politiques, Information publique, la Force et la Police.

La délégation venue de Bamako avait à sa tête le Directeur national de la décentralisation, accompagné d’autres cadres des ministères en charge de la décentralisation et de la réforme de l’Etat, de la réconciliation nationale, de la solidarité et de l’action humanitaire, tous maîtres d’œuvre du processus. La mission avait pour objectif d’expliquer le concept d’autorité intérimaire aux personnes influentes des différents cercles des deux régions concernées.
A Gao, où les manifestations du mois dernier contre la mise en place des autorités intérimaires ont causé des pertes en vies humaines, la délégation a été bien reçue et l’atelier s’est déroulé dans la salle de conférence du Conseil régional archicomble pour l’occasion.

A l’ouverture des travaux, le Gouverneur Seydou Traoré a attiré l’attention des participants sur le fait que « la mise en place des autorités intérimaires a fait véritablement l’objet de diverses interpellations, tant sur le plan national que régional par manque de large diffusion. Ainsi, le présent atelier permettra j’en suis sûr, à une large partie de notre population de s’en approprier et d’y adhérer sans réserve ». Le Gouverneur a ajouté que cet atelier vient dissiper la mauvaise information autour de la mise en place des autorités intérimaires qui a conduit à une marche de protestation des Mouvements des organisations de la société civile de Gao.

Prenant à son tour la parole et dans le souci d’éclairer la lanterne des participants, Abdrahamane Cissé, Directeur général des collectivités territoriales et chef de délégation précisera que « contrairement à la délégation spéciale composée de trois à sept personnes qui remplaçaient plus de 40 membres des collectivités, l’autorité intérimaire a le même effectif que celui de la collectivité qu’elle doit remplacer ». Pendant sa présentation, le Directeur général des collectivités territoriales a tenu à apporter des précisions quant à la nuance entre la délégation spéciale et l’autorité intérimaire en ces termes : « l’autorité intérimaire ne peut vendre le bien de la collectivité et ne peut prendre de prêt en son nom. Sa durée est de six mois et ne peut excéder les 12 mois sauf exception », a t-il martelé.

Ménaka : autre lieu, autre réalité
Arrivée à Ménaka le 4 août par un vol spécial de la MINUSMA, la délégation a été accueillie par le nouveau Gouverneur de la région. Dans cette entité, également de création récente, les autorités administratives avaient initié le débat avant la tenue de la présente session. Daouda Maiga, Gouverneur de la région de Ménaka s’exprimait ainsi à l’ouverture : « Je vous prie de profiter de la présence de cette délégation pour avoir toutes les réponses à vos questions. Nous avons commencé les discussions avant aujourd’hui, et nous comptons continuer les discussions au besoin ».

L’arrivée de la délégation aura effectivement permis de répondre aux questions spécifiques à Ménaka qui vient d’être érigée en région. Pour Ménaka qui ne dispose pas encore d’infrastructure ni de structure de fonctionnement appropriées, la rencontre s’est déroulée dans le dépôt de l’OPAM (Office des Produits Agricoles du Mali). Ici également, leaders communautaires, représentants de la CMA et de la Plateforme, femmes, jeunes et vieux de la région ont répondu en masse à l’appel du Gouverneur qui s’est personnellement impliqué dans la mobilisation pour une meilleure sensibilisation des acteurs de premier plan.

Après une présentation générale sur les autorités intérimaires, le conférencier, non moins Directeur général des collectivités territoriales, a précisé que : « Pour Ménaka, il est prévu un collège transitoire en plus des autorités intérimaires. Ce collège transitoire sera chargé de gérer le conseil régional et l’assemblée régionale. C’est une disposition du code des collectivités qui va donc s’appliquer ». Les collèges transitoires sont des mécanismes de gouvernance locale à ériger uniquement dans les zones où il n’existe pas de collectivité territoriale. Ils vont provisoirement exercer les fonctions d’autorités intérimaires avant la mise en place effective de celles-ci. Ils sont composés de Conseillers aux niveaux de la région, des cercles et des arrondissements. La particularité de la sensibilisation à Ménaka a été le fait de traduire les communications en langue locale.

Ainsi que la définissent les spécialistes, une autorité intérimaire est un organe chargé provisoirement de la gestion d’une collectivité territoriale en attendant la mise en place d’un conseil élu. Elle s’inspire de la délégation spéciale dont le principe est inscrit dans tous les codes des collectivités territoriales du Mali, depuis 1966.

Inauguration de l’Institut de Formation des Maitres de Kati
Un investissement de plus 432 millions de FCFA
Le Secrétaire général du Ministère de l’Education Nationale, le Dr MoumineTraoré, a présidé le jeudi 4 août 2016 la cérémonie d’inauguration de l’Institut de Formation des Maitres de Kati. Un joyau architectural de plus de 432 millions de FCFA, fruit de la coopération entre le Mali et le Japon.

Cette réalisation est la réponse à une requête adressée par le Gouvernement du Mali à celui du Japon dans le but de renforcer qualitativement et quantitativement le personnel enseignant dans le district de Bamako et dans la région de Koulikoro.
Il s’agit d’un accord pour une coopération économique non remboursable d’une valeur de 687 millions de Yen, soit environ 3, 800 milliards de FCFA signé en mars 2009.Les travaux ont démarré en décembre 2009 et pris fin en juillet 2013.

L’IFM de Kati comprend 1 bloc administratif composé de 7 pièces, de 2 magasins et de 3 toilettes.
Il comprend également, 5 logements d’astreinte, 12 salles de classe, 10 blocs de dortoirs, 1 Centre de Documentation et d’information connecté à l’internet haut débit. S’y ajoutent 1 infirmerie, 2 laboratoires qui sont en construction, 1 terrain de basket-ball et 2 logements pour le gardien, a indiqué la Directrice de l’IFM de Kati.Elle a, par ailleurs ajouté que son personne administratif comprend 7 agents appuyé par un personnel de soutien de 13 agents et d’un corps professionnel de 42 membres dont 4 en formation.

Pour complément d’information, cette année, son IFM a présenté 654 candidats dont 139 terminalistes (élèves- maitres) aux examens de fin d’année, tous détenteurs du DEF. Ils évoluent dans les filières suivantes : généraliste : 150 élèves-maitres dont 61 filles, filières Lettre : Histoire Géographie (LHG) : 173 élèves-maitres dont 49 filles. S’y ajoutent les filières comme Math Physique et Chimie (MPC) : 197 élèves-maitres, filière Sciences naturelles Physique Chimie (SNPC) ; 134 élèves-maitres dont 49 filles.
Son internat accueille 104 élèves-maitresses et 160 élèves-maitres dans les 10 blocs de dortoirs de 33 chambres avec 132 lits superposés. L’année scolaire s’est déroulée dans les normes sans incident majeur, a laissé entendre la Directrice de l’IFM de Kati.

Pour le Président du Conseil de cercle de Koulikoro, la mise à disposition de cet Institut permettra d’alléger les souffrances liées à la distance que nos jeunes désireux d’embrasser le noble métier d’enseignants enduraient par le passé en parcourant des centaines de kilomètres de leurs familles pour se former. Cette situation ne permettait pas aux admis au concours d’entrée dans les IFM, de réussir une scolarité normale, à en croire le Président du Conseil de cercle de Koulikoro.

Le Chargé d’Affaires de l’Ambassade du Japon au Mali, est intervenu pour dire que son pays est venu en appui pour élargir la base de la pyramide du système éducatif. La formation initiale des enseignants en nombre suffisant et de qualité demeure toujours un défi majeur. C’est pourquoi, de nombreux donateurs accompagnent le Gouvernement malien dans la mise en œuvre du PRODEC et du Plan d’Investissement pour le Secteur de l’Education (PISE). Il a enfin invité tous les acteurs concernés à assurer un entretien permanent et responsable afin de bien conserver cet Institut.

Au nom du Ministre de l’Education Nationale, le Secrétaire Général a vivement remercié le Gouvernement et le peuple pour sa générosité et son amitié pour le Mali. Il rappellera que l’ambition constante du Président de la République du Mali et de son Gouvernement, est d’offrir aux enfants maliens une éducation de qualité. Cela passe nécessairement par des efforts soutenus dans les domaines tels que les infrastructures, les manuels scolaires et la formation des enseignants. C’est ainsi qu’à travers cette réalisation, la coopération japonaise a permis d’offrir aux élèves-maitres de l’IFM de Kati une éducation de qualité. Il a rassuré les uns et les autres que le gouvernement dans son ensemble et son département ne ménageront aucun effort pour traduire en actes concrets la vision du son Président, Ibrahim Boubacar Keita.
Outre le Secrétaire général du Ministère de l’Education Nationale, le Dr Moumine Traoré et le Chargé d’Affaires de l’Ambassade du Japon au Mali, KorehitoMasuda, du Premier Vice-président du Conseil régional de Koulikoro et du Maire de Kati, on notait la présence des membres du Cabinet et Directeurs nationaux de l’Education, des responsables de l’Académie de Kati et de plusieurs cadres et responsables administratifs de Kati.
Rassemblés par Salif Sidibé