Réconciliation nationale : Les conditions posées par le mouvement démocratique

Au cours de cette conférence de presse commémorative de la marche unitaire du 30 décembre 1990, le conférencier principal Aly Nouhoum Diallo, président de la Coordination du mouvement démocratique (Comode) a été on ne peut plus clair en ce qui concerne la réconciliation nationale prônée par le Mouvement patriotique pour le renouveau (MPR) de Choguel Kokalla Maïga : « Pour réconcilier, il faut que les bourreaux viennent s’excuser auprès de leurs victimes. Il y a eu des hommes qui ont été humiliés, torturés, meurtris, il faut donc que les bourreaux viennent dire à ceux-ci que nous avons agi sous ordre et en toute iniquité.

L’armée malienne a fait son méa culpa à la conférence nationale pour se réconcilier avec son peuple. Il faut que les autres tortionnaires fassent autant ». Le président du Comode n’a pas manqué aussi de s’exprimer sur la réconciliation faite dans le cadre du cinquantenaire de notre pays par les camarades de l’UM-DRA avec  le PSP. Pour Aly Nouhoum Diallo, cette réconciliation semble avoir été commanditée, et que ça ne peut être qu’une réconciliation de façade. « Comment voulez-vous que des gens qui ont été torturés ou qui ont des parents qui ont été tués par le passé, viennent sans préalable se réconcilier avec leurs bourreaux ? », s’est-il interrogé.

Le président du Comode s’est également indigné par rapport au silence coupable des leaders politiques sur les grandes questions de l’actualité. « Le consensus actuel a endormis un peu le peuple malien », a-t-il regretté. Parlant de la corruption au Mali, Aly Nouhoum Diallo a expliqué que « tout semble indiquer qu’il n’y a pas de volonté réelle de combattre le phénomène au Mali ». Il a aussi imputé des maux comme la fraude électorale, l’anarchie au régime ATT.

Pour par exemple illustrer cette anarchie dont il parle, l’ancien président de l’Assemblée nationale a pris le cas de Bandiougou Doumbia, ce prêcheur impertinent qui avait eu à insulter le président de la République, Amadou Toumani Touré et celui de l’Assemblée nationale, l’honorable Dioncounda Traoré, dans la foulée de l’adoption du fameux code des personnes et de la famille. Aly Nouhoum Diallo est écœuré par le fait que Bandiougou n’a pas été inquiété, alors que pour banale histoire de dictée (la maitresse du président de la République), un enseignant et des journalistes ont été emprisonnés au Mali. « Il y a des dysfonctionnements dans ce pays, c’est pourquoi nous sommes là comme des gardiens de temple », a-t-il conclu.

Abdoulaye Diakité

L’ Indicateur Renouveau 11/01/2011