Rebondissement dans le dossier des élèves officiers radiés en 2011: 20 personnes mises à la disposition de la Gendarmerie Le Colonel – Major Korongo nommé à Koulouba pour échapper à la justice

tiema hubert coulibaly

La Gendarmerie du Camp I de Bamako, sans murmures, a appelé un à un les intéressés, pour les incarcérer. Ce qui devrait être fait depuis 3 ans et 9 mois n’a été fait que l’autre jour.

Les 20 élèves officiers ont répondu à l’appel. Ils sont donc à la disposition de la Gendarmerie pour, dit-on des enquêtes supplémentaires. Leurs auditions ont commencé depuis avril et ont pris fin le 18 juin dernier.

Pour rappel, lors du bizutage ou bahutage – des exercices traditionnels de transmission d’endurance physique et morale – les élèves officiers d’active de la 3ème année ont conduit, le 3 octobre 2011, leurs cadets de la 2ème année au village de Tientienbougou, situé à 20 km de Koulikoro. Au cours de l’opération, des sévices corporels graves ont été infligés aux derniers par les premiers. Conséquences: 5 morts et 16 blessés.

Ainsi, toute la promotion, une quarantaine de personnes, a été radiée le 9 septembre 2011. Après une sanction disciplinaire de 60 jours d’arrêts infligée aux instructeurs, le Directeur de l’Ecole militaire Interarmes et l’ensemble des instructeurs ont été relevés.

Après le putsch de Sanogo, 20 élèves officiers seront réintégrés. Les 20 autres devaient attendre la tenue d’un hypothétique procès. La politique du deux poids deux mesures a encore triomphé (Nous y reviendrons).
Les élèves officiers, il faut le dire, n’ont jamais été mis à la disposition de la Gendarmerie. Aujourd’hui, pour des raisons que nous ignorons pour l’instant, le dossier a été dépoussiéré et les jeunes ont été arrêtés et privés de liberté.

Seulement voilà: le Directeur de l’EMIA d’alors, Ousmane Korongo, qui devait aussi être entendu par comme accusé, a été nommé le jour où les auditions se sont terminées, en catimini, Chef d’Etat-major particulier adjoint du Président de la République, sur proposition, nous a-t-on dit, du Chef d’Etat-major général des armées.

Il devrait pourtant également comparaitre, pour dire sa part de vérité, voire de responsabilité, puisqu’ATT l’avait limogé en son temps. Mais, comme c’est un Colonel – Major, avec cette promotion à Koulouba, aucun gendarme n’ose l’appeler, au moment où les autres instructeurs sont en train d’être entendus.
Oh, grande muette! Oh, ouvre ta bouche pour la manifestation de la vérité et sans dire secret d’Etat ou secret défense. A suivre.

Chahana Takiou

Source: Le 22 Septembre 24/06/2015