Rebondissement dans l’affaire Cissé Technology/Hamadoun Boré: Les banques en sit-in ce mardi Un préavis de grève d’une semaine annoncé

Photo d'une ancienne manifestation

Pour ceux qui le croyaient gagné par l’usure imposée dans le dossier par certains tenants de la justice détrompez-vous. Le Syndicat National des Banques et Etablissements Financiers du Mali (SYNABEF) tient bon dans l’affaire Cissé Technology contre Hamadoun Boré pour «paiement de chèques conformément aux exigences légales» pour reprendre les mots du Secrétaire général Aguibou Bouaré. En assemblée générale, le vendredi 8 avril 2016, dans la cour de la Banque de l’Habitat du Mali, les syndicalistes du SYNABEF ont pris une série de mesures qui vont, sans doute, faire mal et même très mal, si elles sont maintenues, à notre économie dans ce qu’il convient désormais d’appeler le bras de fer entre les banques et établissements financiers et certains magistrats.

Ces mesures portent notamment sur un sit-in, dès demain dans toutes les banques et établissements financiers du Mali ainsi que les compagnies d’assurance de 8 heures à 10 heures. Concomitamment à cette activité, ils déposeront un préavis de grève d’une semaine avant une dernière grève illimitée pour obtenir la libération et l’abandon de poursuites contre leur camarade Hamadoun Boré. C’est dire que le climat social sera très tendu dans les semaines à venir au niveau des banques et établissements financiers ainsi que les compagnies d’assurance puisque le SYNABEF et les compagnies d’assurance risquent d’être suivis dans le mouvement par d’autres syndicats.

Faisant le point des actions menées jusqu’ici par le syndicat, Aguibou Bouaré a regretté que lui et ses camarades aient eu tort de croire naïvement à certaines promesses faites par les plus hautes autorités dans ce dossier. D’après ses explications, le dossier d’Hamadoun Boré serait vide et aurait connu l’intervention de 3 juges d’instruction. Si tel était le cas, pourquoi donc vouloir maintenir ce dossier qui a été transmis à Cour d’assises de Bamako par la Chambre d’accusation de la Cour d’appel ? Qui a intérêt à ce que le climat social soit pourri par cette affaire ?

Pour Aguibou Bouaré, il ne s’agit, ni plus ni moins, que d’une affaire rocambolesque avec une instrumentalisation de certains juges sur fond d’illégalités et de nouvelles règles et exigences sur le paiement d’un chèque. Tout en réaffirmant son attachement à l’indépendance de la justice de son pays, Aguibou Bouaré a tenu à faire la part des choses. «Loin de nous l’idée de jeter l’opprobre sur la justice malienne, encore moins réduire son image à des dérives et abus imputables à certains juges, ternissant l’image de la prestigieuse corporation. Il ne s’agit nullement d’une opposition corporatiste.

Il n’a jamais été le cas et il n’en sera jamais. Il s’agit d’un combat mené contre l’arbitraire, l’injustice, l’abus judiciaire. Bref, un combat pour la survie d’une corporation, les agents des banques et établissements financiers» a expliqué le Secrétaire général du SYNABEF. Avant d’ajouter : «si nous laissons la Cour d’assises trancher ce dossier, cela veut dire que les banquiers iront en prison un jour, à commencer par les caissiers».

Pour rappel, courant 2014, Mohamed Cissé, Directeur général de la société Cissé Technologya, a approché le gestionnaire de la BICIM, Hamadoun Boré et lui a présenté son chef comptable du nom d’Adama Traoré en précisant que ce dernier viendra souvent faire des opérations sur son compte. Mohamed Cissé a signé en blanc son chéquier et l’a remis à son comptable sous l’entière et exclusive responsabilité du titulaire du compte sur ses chéquiers. C’est ainsi que le chef comptable a procédé à des retraits sur le compte de la société avec des chèques dont les signatures ont été systématiquement vérifiées conformes au spécimen déposé par Mohamed Cissé titulaire du compte. Conformément aux règles universelles de lutte contre le blanchiment d’argent Hamadoun Boré rentrait souvent en contact avec le titulaire du compte (Mohamed Cissé) pour des raisons de vérification de l’arrière-plan économique de certaines opérations.
Affaire à suivre.

Yaya Samaké
Source: Le 22 Septembre