QUAND LES PAYS FRANCOPHONES S’ALIGNENT SUR LE MODELE EDUCATIF ANGLOPHONE, ÇA S’APPELLE SYSTEME LMD : Tout sur une reforme en vigueur au Mali depuis févier 2015

QUAND LES PAYS FRANCOPHONES S’ALIGNENT SUR LE MODELE EDUCATIF ANGLOPHONE, ÇA S’APPELLE SYSTEME LMD :
Tout sur une reforme en vigueur au Mali depuis févier 2015

La reforme du système LMD, qui s’inscrit dans le cadre de la modernisation des offres de formations supérieures, met en place principalement comme son nom l’indique une architecture basée sur trois grades à savoir: licence, master et doctorat. Il met aussi en place une organisation des enseignements en semestres et unités d’enseignement, la mise en œuvre des crédits et par la délivrance d’une annexe descriptive au diplôme. La réforme LMD désigne un ensemble de mesures modifiant le système d’enseignement supérieur francophone pour l’aligner sur le système éducatif anglophone pris pour le modèle de standards internationaux. Les textes fondateurs de cette réforme sont parus en 2002, mais celle-ci s’est étalée sur plusieurs années. Encore en 2011 certaines formations sont encore en train d’être modifiées. Au Mali, le système LMD est entré en vigueur depuis février 2015. Dans ce dossier nous vous proposons tout ce qu’il faut savoir sur le système LMD. Lisez !

Le système LMD est tout d’abord bénéfique pour les étudiants qui disposent d’une plus grande souplesse dans la gestion de leur cursus. Celui-ci a pour effet de faire de l’étudiant l’acteur principal dans l’apprentissage. Ainsi un étudiant malien peut commencer sa licence à Bamako pour la terminer à Dakar. Le système sans renoncer au nécessaire encadrement individuel fait apprécier surtout le travail personnel de l’étudiant (TPE). Avec le LMD, l’étudiant exécute 52 heures de ce type de travail contre 48 heures de travail avec l’enseignant. Il participe donc activement à sa propre formation, les grands traits et les directives lui étant fournis par le professeur. Innovation importante et qui participe à la souplesse du système, les cours sont séquencés en semestres (6 mois), et non plus en années.

Les objectifs
Les objectifs de l’enseignement supérieur sont entre autres l’organisation de l’offre de formation sous la forme de « parcours types de formation », c’est-à-dire l’ensemble cohérent d’unités d’enseignement organisant des progressions pédagogiques adaptées, préparant l’ensemble des diplômes nationaux. Il y a ensuite l’intégration, en tant que de besoin, des approches pluridisciplinaires et la facilitation de l’amélioration de la qualité pédagogique, de l’information, de l’orientation et de l’accompagnement de l’étudiant. On note aussi comme objectif, le développement de la professionnalisation des études supérieures, la réponse aux besoins de formation continue diplômante et la favorisation de la validation des acquis de l’expérience, en relation avec les milieux économiques et sociaux.
A ceci, il faut ajouter come autre objectif de l’enseignement supérieur l’encouragement à la mobilité, l’accroissement de l’attractivité des formations, au niveau national et international, et la possibilité de la prise en compte et de la validation des périodes de formation. Il y a également l’intégration de l’apprentissage de compétences transversales telles que la maîtrise des langues vivantes étrangères et celle des outils informatiques. Enfin nous avons la facilitation de la création d’enseignements par des méthodes faisant appel aux technologies de l’information et de la communication et du développement de l’enseignement à distance.

Les grades
Abandonnant l’ancienne organisation en trois cycles universitaires de deux ans chacun (DEUG, Licence et Troisième cycle: DESA, DESS) et d’un Doctorat d’Etat, le système LMD reconnaît trois diplômes et grades nationaux. D’abord, il y a la Licence (L) qui est un diplôme de niveau bac+3, soit fondamentale ou professionnelle. Ensuite nous avons le Master (M), un diplôme de niveau bac+5. Il peut soit être fondamental préparant à la recherche, soit spécialisé.
Enfin, il y a le Doctorat (D) qui est un diplôme de niveau bac+8 sanctionnant un travail de recherche dans le cadre d’une thèse. A noter que parallèlement à ces trois diplômes dits nationaux, les établissements d’enseignement supérieur peuvent délivrer des diplômes spécifiques dits d’université ou d’établissement qui correspondent à un domaine restreint, à vocation temporaire ou professionnelle. Le mode d’accès, la durée des études, le mode d’évaluation peuvent être très différent d’un établissement à l’autre.

Les unités d’enseignement et les crédits
Les parcours de formations sont découpés en unités d’enseignement. Chacune a une valeur définie en crédits. Le nombre de crédits par unité d’enseignement est défini sur la base de la charge totale de travail requise de la part de l’étudiant pour obtenir l’unité. La charge totale de travail tient compte de l’ensemble de l’activité exigée de l’étudiant et, notamment, du volume et de la nature des enseignements dispensés, du travail personnel requis, des stages, mémoires, projets et autres activités.
Afin d’assurer la comparaison et le transfert des parcours de formation au niveau international, une référence commune est fixée correspondant à l’acquisition, après le baccalauréat, de 180 crédits pour le niveau licence et de 300 crédits pour le niveau master. Cette référence permet de définir la valeur en crédits de l’ensemble des diplômes. Les crédits sont obtenus lorsque les conditions de validation définies par les modalités de contrôle de connaissances et aptitudes propres à chaque type d’études sont satisfaites.

L’annexe descriptive
Ce système de crédit est accompagné de la délivrance d’une annexe descriptive aux diplômes. L’annexe descriptive est le supplément au diplôme, c’est–à-dire un document joint à un diplôme d’études supérieures qui vise à améliorer la transparence internationale et à faciliter la reconnaissance académique et professionnelle des qualifications comme les diplômes, les acquis universitaires etc. Il est destiné à décrire la nature, le niveau, le contexte, le contenu et le statut des études accomplies avec succès par l’étudiant.
En clair, le supplément au diplôme ou annexe descriptive n’est pas un curriculum vitae, ni un relevé de notes mais une description précise du cursus de l’étudiant et des compétences acquises pendant la période d’études.

Un dispositif d’accompagnement et d’évaluation
L’étudiant bénéficiera d’un accompagnement pédagogique tout au long de son parcours pour l’aider à définir ses objectifs de formation et à les mettre en œuvre.
Ainsi, l’étudiant pourra construire son parcours de formation et son projet professionnel sur la base de parcours type. Il pourra le modifier ou le faire évoluer par le choix d’options. Des passerelles existeront entre les différents parcours, c’est-à-dire qu’il y aura une possibilité pour l’étudiant d’évoluer dans ses choix ou de se réorienter d’une filière vers une autre ou d’un domaine vers un autre tout en conservant les acquis des parcours antérieurs. En outre, il y aura un système d’évaluation semestriel, un examen à la fin de chaque semestre et pour chaque Unité d’Enseignement, il est prévu un examen final, en plus des contrôles continus, des contrôles de TD, de TP, de l’évaluation du travail personnel, des travaux de recherche, des exposés, des interrogations orales ou écrites etc.
Enfin, un examen de la deuxième chance ou double session sera accordé à l’étudiant n’ayant pas obtenu une moyenne supérieure ou égal à 10/20.

Organisation du parcours de la licence
Dans le cadre du système L.M.D, la licence sanctionne un parcours cohérent de formation sur 6 semestres, c’est-à-dire un parcours qui s’étale sur 3 années. L’obtention du diplôme de licence est validée pour 180 crédits. Le cursus de la licence est constitué d’un ensemble cohérent d’Unités d’Enseignant (UE) articulées selon une logique de progression, d’orientation puis de spécialisation, prenant en compte la diversité des publics et leurs besoins et le projet professionnel et personnel de l’étudiant.
Il importe de souligner qu’il y a deux types de licences : Une licence à option dite « professionnalisante » consacrée par un diplôme de licence permettant une insertion directe dans le monde de l’emploi ; cette licence est destinée à ceux qui veulent faire une courte formation. Et une licence « académique » consacrée par un diplôme de licence permettant un accès direct à des études universitaires plus longues et plus spécialisées « Master ».

Organisation du parcours du Master
Le Master est le deuxième diplôme ou grade du cycle d’enseignement supérieur conduisant aux études doctorales ou à une activité professionnelle de haut niveau. L’accès au Master se fait après obtention du grade de licence. Il est donc accessible à tout étudiant détenteur d’une licence « académique ». Le parcours de formation au sein d’un Master est conçu comme un ensemble cohérent et continu de 4 semestres. Les deux premiers semestres (60 crédits) doivent permettre une progression maîtrisée vers une formation à la recherche ou une spécialisation professionnelle lors des deux derniers semestres (60 crédits).

Le Doctorat
La formation doctorale d’une durée minimale de trois années, c’est-à-dire 6 semestres, devra assurer à la fois un approfondissement des connaissances dans la spécialité et une formation par et pour la recherche. Cette formation est sanctionnée par un diplôme de Doctorat après soutenance d’une thèse devant un jury habilité.
Notons enfin que le système LMD est calqué sur celui Bachelor-Master et PhD des pays de tradition anglo-saxonne.
Dieudonné Tembely
tembely@journalinfosept.com