QUAND L’ARTICLE D’UN CONFRERE HABIB SISSOKO ATTIRE NOTRE ATTENTION ….   

LE VESTIAIRE: HABIB SISSOKO, DE LA PRISON À LA LIGUE 2

LE MERITE SPORTIF À HABIB SISSOKO

La légitime reconnaissance d’une vie dédiée au sport

C’est son absence parmi les premiers récipiendaires de la Médaille du Mérite Sportif qui aurait été surprenante, à la limite scandaleux.

C’est donc fort logiquement que le président Habib Sissoko vient d’ajouter cette distinction à une vitrine de médailles bien garnie et bien méritée pour un leader qui a presque tout sacrifié pour faire du sport et de l’olympisme l’une des meilleures vitrines du Mali voire de l’Afrique.

Nous avons fait la connaissance de Habib Sissoko en 1998, il était alors tout jeune président de la Fédération malienne de judo (FMJ) et trésorier général du Comité National Olympique et Sportif du Mali (CNOSM) avant d’en être élu président le 11 mars 2000.

Une élection qui était le fruit de la bonne gestion qu’il avait fait du judo devenu en quelques années la locomotive du sport malien avec le judicieux apport du «Club des Amis du Judo». 

Malgré les écueils, les obstacles, les épreuves, les peaux de banane…,

la carrière de Habib est toujours restée sur une courbe ascendante. Même s’il a dû payer le prix fort pour cela.

En effet, ce n’est un secret pour personne que cet Inspecteur des douanes était destiné à une brillante carrière professionnelle qu’il a sacrifiée pour se mettre au service du rayonnement du sport malien et africain. 

«Habib a été un moment ruiné à cause de son engagement pour le sport qui lui prend aussi une part non négligeable de sa vie de famille», nous confiait récemment l’un de ses amis de très longue date.

Nous avons été témoin de cette période qui nous a conforté dans ce que nous pensions déjà de l’homme :

un serviteur désintéressé du sport qui mettait la main à la poche pour faire bouger les choses au lieu de piocher dans la caisse pour son seul confort.

«Je n’ai aucun regret El Hadj car ce n’est pas de l’argent jeté par la fête tout ce qu’un citoyen peut faire pour le faire honneur à son pays, pour son rayonnement», nous confiait-il quand lui disions à l’époque de penser un peu à lui-même en se remettant en selle au niveau de sa carrière professionnelle. 

Judoka intrépide (ceinture noire 4e Dan après avoir été lancé dans le grand bain du Dojo René Canvel le 1er janvier 1976), qui a malheureusement eu peu d’opportunités d’étaler son talent comme ceux qui ont eu le privilège de l’avoir comme président de la Fédération malienne de judo (FMJ/1997-2004), Habib n’est pas seulement un passionné de sport, mais il fait de ses valeurs une ligne de conduite qui a en partie forgé sa personnalité.

Sérieusement combattu à l’interne par ceux qui étaient convaincus qu’avec lui le sport avait peu de chance d’être leur vache laitière, Habib s’est vite fait une grande notoriété en dehors de nos frontières où il est toujours adulé pour son efficacité, son pragmatisme, sa loyauté et son fair-play.

Directeur au développement de la discipline au niveau de La Fédération internationale de judo (FIJ) et longtemps vice-président (1998-2016), il a eu à diriger l’Union africaine de judo (UAJ).

Elu le 6 avril 2016 à l’hôtel El Mouradi de Gammarth, dans la banlieue de Tunis (Tunisie), il a passé la main (il n’a pas souhaité briguer un second mandat) le 18 mai 2021 au Malgache Siteny Randrianasoloniako à l’issue du congrès électif de Dakar (Sénégal).

N’empêche que le président du CNOSM porte encore de lourdes responsabilités de président de la Zone II de l’Association des Comités Nationaux Olympiques d’Afrique (ACNOA) depuis juillet 2013, membre du Comité exécutif de l’ACNOA depuis juillet 2013 et de l’Association des Comités Nationaux Olympiques (ACNO/ANOC).

A noter que Habib préside également la Commission des Relations Internationales de l’ACNOA pour la période 2021-2024.

Avec un tel parcours, une telle expertise, une si grande expérience et surtout un engagement à toute épreuve face aux défis et aux obstacles qui ont jalonné sa carrière, il n’est pas alors étonnant que sa vitrine de trophées et de médailles de reconnaissance déborde.

Avant la Médaille de l’Ordre du Mérite Sportif, Habib est Officier de l’Ordre National du Mérite (2016) après avoir été fait Chevalier en 2009.

Mais, déjà en 2000, le président Maître Abdoulaye Wade avait décerné à Habib la Médaille d’Officier du Mérite du Sénégal.

Dix ans plus tard (2010), il a reçu la Médaille du Mérite de l’ACNO à Acapulco (Mexique).

Citoyen d’honneur de la ville de Saint-Louis (Sénégal) depuis 2013, Habib Sissoko a été récipiendaire la même année de la Médaille de l’Ordre du Mérite Olympique Algérien.

Et depuis 2019, cet humble serviteur du sport et de l’olympisme est Commandeur de l’Ordre du Mérite du Comité International du Sport Militaire (CISM).

Des reconnaissances méritées par un destin exceptionnel que Habib n’a jamais forcé car forgé par des principes professionnels et des valeurs qu’il a toujours enfourchés pour franchir les obstacles et relever les défis.

 De Moussa Bolly

Source: La Mutation