PROTECTION DE L’ENVIRONNEMENT Le gouvernement décide d’en finir avec l’orpaillage par dragage

Le Premier ministre, Dr Boubou Cissé, s’est rendu le mercredi 05 juin à la Brigade fluviale de la gendarmerie de Bamako suite à la saisie d’importants équipements utilisés dans l’orpaillage par dragage. Le PM a promis d’utiliser tous les instruments prévus par la loi pour arrêter cette activité dans notre pays. Pour la circonstance, il était accompagné par les ministres de la Sécurité et de la Protection civile, général Salif Traoré, de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, Boubacar Alpha Bah et des Mines et du Pétrole, Mme Lelenta Hawa Baba Bah.

« Voir une fois, vaut mieux que d’entendre cent fois ». Le Premier ministre était venu constater les résultats d’une opération conjointement menée par ces trois départements ministériels afin de saisir des équipements utilisés dans l’orpaillage par dragage sur le fleuve Niger. « Je suis venu pour constater le travail qui a été initié par les ministères des Mines, de la Sécurité et de l’Administration territoriale qui doit nous conduire vers l’éradication de la pratique de l’orpaillage par dragage dans notre pays », a expliqué le Premier ministre après avoir visité les équipements saisis. Il a précisé que les opérations ont commencé il y a trois jours avec déjà des résultats. « Ce sont des opérations que nous allons poursuivre, nous allons prendre des dispositions énergiques pour que cette pratique qui est interdite, illégale et en plus d’être destructrice puisse être arrêtée définitivement dans notre pays », a promis Dr Boubou Cissé.
Le Premier ministre n’est pas resté insensible : « nous faisons face carrément à une catastrophe écologique et que nous ne pouvons pas rester les bras croisés ».
Il a déploré le fait que la sensibilisation n’a pas donné de résultats. « Aujourd’hui, le temps est venu d’utiliser tout ce que nous pouvons en matière de loi pour mettre fin à cette pratique ». L’impact du dragage est terrible. Le Premier ministre a expliqué que : « des témoignages font état que là où ces activités sont menées, les poissons ont disparu car les orpailleurs n’hésitent pas à utiliser des produits chimiques de type mercure ou cyanure qui, malheureusement, sont consommés par des poissons qui finissent dans nos assiettes. C’est inacceptable !».
Les opérations qui ont permis la saisie des équipements de drague ont été menées par la Légion de gendarmerie de Bamako sur les berges du fleuve Niger dans les secteurs de Bacodjicoroni, Kalabancoro et Kabala. Les différentes descentes ont permis d’interpeller des individus et de saisir plusieurs équipements utilisés dans le dragage dont 24 moteurs.
Selon, Dr Boubou Cissé : « Ceux qui sont derrière ces gens et qui sont à Bamako et dans nos administrations, qu’ils se préparent aussi parce que in fine, on va aller vers eux. Ce sont eux les parrains, les sponsors et c’est simplement inacceptable ».
Par ailleurs, le Premier ministre a souligné que la pratique de l’orpaillage va être encadrée. « Il y a des couloirs qui ont déjà été donnés pour que cette pratique soit menée dans des conditions d’hygiène et de normes respectables et respectueuses de l’environnement », a-t-il précisé.
Le dragage comme beaucoup d’autres pratiques : extraction de sable, constructions bâtiments et champs dans le lit du fleuve et rejets de déchets
industriels et artisanaux… rien n’est épargné. Ils constituent de vrais menaces pour les fleuves et affluents qui arrosent pourtant nos terres et permettant de nombreuses activités indispensables à notre existence. Des actions de sauvegarde sont en cours. Les fleuves et affluents s’asphyxient et l’écosystème aquatique se meurt avec. A ce rythme, sot est celui qui ne peut pas prédire l’avenir.
Mahamadou YATTARA