PROCES DE LA DISSOLUTION DES PARTIS POLITIQUES

Pourquoi l’Etat a boudé l’audience du lundi ?
Le procès très attendu sur la dissolution des partis politiques au Mali a
tourné court lundi dernier (7 juillet 2025). Alors que le tribunal de la
Commune I de Bamako devait examiner les recours déposés contre le
décret du 13 mai, aucune représentation de l’État ne s’est présentée à
l’audience.
Une première étape judiciaire décisive s’ouvrait lundi dernier à Bamako. Saisis
par d’anciens responsables de partis politiques dissous, les tribunaux de
grande instance doivent se prononcer sur la légalité du décret ayant mis fin à
toute activité politique dans le pays. Ces derniers dénoncent une atteinte
grave aux droits constitutionnels des citoyens, notamment la liberté
d’expression, de réunion et de participation à la vie publique.
Mais à la surprise générale, la Direction générale du contentieux de l’État
(DGCE), censée défendre les autorités, a brillé par son absence. Ni avocat, ni
explication.
Face à ce silence institutionnel, les avocats des partis dissous ont demandé
un report. «Nous voulons des débats contradictoires, entendre les arguments
de l’État et les confronter aux nôtres», a déclaré l’un d’eux. Pour ces
défenseurs, il ne s’agit pas simplement de procès : «C’est aussi une bataille
d’opinion, une cause que nous voulons porter sur la place publique» !
Le public et la presse étaient autorisés à assister à l’audience. Ce qui, pour les
requérants, représente une opportunité de donner plus de visibilité à leur
combat. Mais faute de contradicteur, le juge a reporté l’affaire au 28 juillet
2025. Etait-ce une stratégie de l’Etat ? Son absence n’a été officiellement
justifiée ni par le tribunal ni par la DGCE. Si les avocats des plaignants
préfèrent ne pas tirer de conclusions hâtives, ils pointent tout de même une
forme de désintérêt des autorités : «Cela traduit un manque d’empressement
à faire trancher cette affaire», dissent-ils. Un nouveau round judiciaire était
prévu hier mardi 8 juillet, cette fois devant le tribunal de la Commune VI de
Bamako. Une procédure similaire y est engagée et les deux parties y sont de
nouveau convoquées. Reste à savoir si, cette fois, l’État malien choisira de se
défendre ou va-t-il poursuivre sa stratégie de chaise vide !
Hachi Cissé

diasporaction.fr