Problématique de la réconciliation nationale:L’initiative du MPR divise les acteurs politiques


Le samedi dernier, le Mouvement patriotique pour le renouveau (MPR) posait pour la seconde fois le débat de la réconciliation nationale. Plusieurs acteurs des différentes époques politiques de notre pays avaient été conviés, mais certains acteurs importants comme ceux  la 1ère République à l’instar d’Amadou Seydou Traoré dit Amadou Djicoroni, Seydou Badian Kouyaté et des acteurs du mouvement démocratique de  mars 1991 tels que Aly Nouhoum Diallo, Mme Sy Kadiatou Sow de l’Adéma, Mountaga Tall du CNID Faso Yiriwa Ton etc. n’ont pas daigné répondre à l’appel.

C’est le président du parti, Dr. Choguel Kokalla Maïga qui a planté le décor à l’ouverture des débats. Le tigre en chef a expliqué que «  pour l’immense majorité de nos compatriotes, le cinquantenaire est ce moment privilégié de faire le bilan de notre parcours, d’exalter nos forces et nos réussites et de tirer les leçons de nos faiblesses et de nos échecs, pour consolider la cohésion sociale et l’unité nationale ».

Le président du MPR a indiqué que « certes le parcours politique de notre pays a occasionné des divisions entre les acteurs, mais il est temps de dépasser les rancœurs dans les besaces et se tourner vers la réconciliation nationale, gage de notre développement ». Il a ainsi salué l’acte du PSP et de l’UM-RDA qui ont signé la paix à l’occasion de ce cinquantenaire de notre pays.

Cet appel n’a malheureusement pas eu d’effet sur les intervenants  dont les premiers  ont trouvé que le MPR qui revendique l’héritage de la deuxième République, était mal placé pour leur parler de réconciliation nationale, tandis que les seconds ont soutenu que la réconciliation nationale devrait relever de la société civile qui devrait se servir des ressorts traditionnels et non un parti politique. Si réconciliation nationale il doit y avoir, il faut que ceux qui ont fauté confessent et sollicitent le pardon de la nation, ont-ils revendiqué.

Quoiqu’il en soit, les débats ont été si riches que le besoin de les poursuivre dans les jours à venir est apparu plus que nécessaire.

Pour répondre à certains intervenants qui ont trouvé que le MPR n’est pas le mieux placé pour parler de la réconciliation nationale, le président du parti a expliqué que quelque soit les différends qui ont eu à opposer les uns aux autres, les régimes à un moment donné de l’histoire de notre pays, le patriotisme nous impose une réconciliation afin de mettre le Mali au-dessus des chapelles. « Il n’y a pas un parti qui s’est opposé à Alpha Oumar Konaré plus que le MPR, mais cela ne nous empêche pas de reconnaître ce qu’il a fait pour le pays, ce qu’il vaut en termes de valeur. On peut ne pas être d’accord avec la gestion de quelqu’un, mais cela n’empêche pas de tirer le positif de cette personne. Laissons aux historiens de régler les convulsions politiques de l’histoire et tournons nous vers l’avenir, avec un Mali réconcilié comme le veut le président ATT », a expliqué Choguel Kokalla Maïga. Mais, il est loin d’avoir atteint l’objectif d’apaiser les rancœurs.

Abdoulaye Diakité

L’ Indicateur Renouveau 21/12/2010