PRÉSIDENCE DE LA NOUVELLE CENI: Moussa Amion Guindo de l’Adéma en pôle position

Aussitôt après leur entente pour accorder à l’opposition un (1) seul des dix (10) sièges revenant à l’ensemble de la classe politique, les formations politiques ayant en partage le soutien à l’action gouvernementale se sont retrouvés, la semaine dernière, autour du PASJ, en vue de procéder à la répartition des neuf autres représentations. Ainsi, au nom du même principe de l’équité et de la prise en compte des dispositions de la loi électoral sur la CENI, la majorité intra-parlementaire s’est logiquement taillé la part belle en s’attribuant huit (8) des neuf (sièges) revenant à l’ensemble contre un seul pour ses partenaires en dehors du parlement . Ce ne sont pourtant guère les mêmes principes d’équité qui ont prévalu au partage des sièges entre les composantes de la même majorité parlementaire car aucune d’entre elles n’a pu s’en sortir avec plus d’un seul et unique siège, au bout des efforts de partage : du PASJ au CNID en passant le MPR, l’URD, le PDES, la CODEM, entre autres. Parmi les partis politiques sortis bredouilles et sans représentant à la CENI, on dénombre le PARENA qui, avec ses 5 députés, fait figure de grand absent à l’organe en  charge de superviser le processus électoral. À l’inverse, le PIDS fait figure de grand arrivant pour avoir réussi à décrocher l’unique siège revenant aux formations extraparlementaires de la majorité présidentielle.

Après avoir ainsi surpris par un sens exceptionnel du partage consensuel des quotas, les formations politiques acquises à la DPG n’ont guère traîné  le pied dans la désignation de leurs représentants respectifs, au regard sans doute des contraintes de délais qui s’imposaient à elles. Il nous revient ainsi que l’URD, deuxième force politique a jeté son dévolu sur Abdoulaye Koïta de Yélimané qui ravit ainsi la vedette au questeur de la précédente CENI, Befon Cissé, pour occuper l’unique siège à pourvoir pour le compte du Parti de la Poignée de Mains. Quant au PDES, il sera représenté par Me Malick Talibo Maïga, qui fera son entrée à l’institution de supervision des élections en même temps qu’un autre confrère représentant le Barreau malien et la société civile, en l’occurrence Me Illiassou Touré. Les deux avocats pourraient être rejoints par un autre élément du même Ordre, en l’occurrence Me Cheick Cissé, qui, de bonne source, est parvenu à voler la vedette à l’ancien ministre Nancoma Keïta, selon un arbitrage du président Ibrahim Boubacar Keïta.  Par ailleurs, l’unique siège attribué à la majorité extraparlementaire est revenu au PIDS de Daba Diawara, lequel sera représenté à la CENI par Dioncounda Samabaly.   Au nombre des représentants de parti politique, on peut également citer l’inamovible Issaga Kampo, lequel effectue un retour triomphal à la CENI pour le compte du MPR de Choguel Maïga, Ibrahim Sissoko pour la CODEM, Ousmane Théra du côté du CNID, Nantié Bougoudogo, tandis que Moussa Amion Guindo occupera l’unique siège attribué à l’Adéma-PASJ pour plus de la cinquantaine de députés sur les 147 de l’Assemblée Nationale du Mali.

De source bien introduite, la concession numérique faite par le parti majoritaire malien sera qualitativement compensée puisque le représentant de la Ruche se trouve en pole position pour décrocher la présidence de la Commission Electorale Nationale Indépendante. Conseiller municipal de la Commune II depuis les élections communales de 2009, le très probable héritier de l’ancien fauteuil de Seydou Traoré est également membre des structures Adéma de la CII où il milite depuis sa rupture d’avec le RPM d’Ibrahim Boubacar Keïta dont il fut le chef de cabinet à la Primature ainsi que le directeur de campagne à la présidentielle de 2002. C’est pourquoi d’ailleurs il traîne comme un boulet l’étiquette de militant peu stable et peu rassurant pour la défense des intérêts du Parti de l’Abeille à la structure de supervision du processus électoral. On lui prête du reste l’intention, plusieurs fois manifestée, de claquer la porte de la Ruche chaque fois que ses ambitions personnelles étaient menacées au niveau de la section II du District.

En revanche, à  la faveur de Moussa Amion Guindo milite ses qualités indiscutables d’administrateur éprouvée à toutes les missions où l’ont conduit ses multiples responsabilités et sa longue carrière professionnelles. Des différentes préfectures du pays à la Direction Nationale de l’Intérieur et aux Impôts en passant par la Primature, entre autres. Aux dernières nouvelles, l’intéressé était en train de rajouter à sa riche expérience une fonction de chargé de mission à l’Assemblée Nationale du Mali, lorsqu’il fut rappelé à cette nouvelle responsabilité.

En tout état de cause, à en croire certaines sources, les partenaires politiques du PASJ avait montré plus de disposition à lui concéder la présidence de la CENI avec un représentant aussi expérimenté dans le rouage administratif que si le choix des Abeilles tombait sur un moins nantis.

A.Keïta

Aurore 21/07/2011