L’Association des États du Sahel (AES) s’apprête à franchir un cap symbolique dans sa marche vers l’intégration régionale. Du 21 au 28 juin prochains, Bamako accueillera les premiers Jeux sportifs de l’AES, un événement majeur placé sous la haute présidence du Général Assimi Goïta, président de la Transition malienne et président en exercice de la Confédération.
Trois pays, un esprit commun
Près de 270 athlètes du Mali, du Burkina Faso et du Niger sont attendus pour ces jeux inédits qui marquent l’entrée de l’AES dans sa phase opérationnelle dans le domaine du sport de masse. Plusieurs disciplines sont au programme, allant du football (U-17) à l’athlétisme, en passant par la lutte traditionnelle, le bras de fer, le tir à l’arc, le tir sportif, le judo, le karaté, le taekwondo et le kung-fu wushu.
Lors d’une conférence de presse conjointe des ministres des Sports de l’AES, le Mali était représenté par Abdoul Kassim Ibrahim Fomba, ministre des Sports, de l’Instruction civique et de la Construction citoyenne. Pour lui, l’ambition est claire : utiliser le sport comme levier d’unité, de cohésion et de patriotisme parmi les jeunesses sahéliennes.
« Ces jeux ne sont pas seulement une compétition, mais un symbole d’unité dans la diversité », a affirmé le ministre.
Une organisation à trois voix
Les trois pays membres ont uni leurs efforts pour organiser cette première édition, qui se déroulera dans trois lieux emblématiques de la capitale : le Stade du 26 Mars, le Palais des Sports de l’ACI 2000, et le Stade Mamadou Konaté.
La tenue des jeux sera tournante : chaque futur président en exercice de l’AES prendra en charge l’organisation de l’édition suivante. Des commissions techniques communes ont été mises en place pour superviser les aspects sportifs, logistiques et protocolaires.
AES : au-delà du militaire et de la diplomatie
Le ministre Fomba a insisté sur le fait que l’AES ne se limite pas aux volets de la sécurité et des relations internationales. Le développement humain, et notamment la jeunesse, occupe une place centrale dans la stratégie de l’alliance sahélienne.
Dans une déclaration forte, il a présenté ces jeux comme une alternative aux Jeux de la Francophonie, aujourd’hui jugés moins représentatifs des aspirations des États sahéliens.
« Le sport peut fédérer là où la politique divise. Ces jeux sont une réponse à notre besoin d’appartenance, de dignité, et de valorisation de nos talents locaux », a-t-il affirmé.
Une mobilisation populaire attendue
Pour garantir l’engouement, le ministère a réparti les communes de Bamako entre les délégations : les Communes V et VI supporteront le Mali, les Communes III et IV seront aux couleurs du Burkina Faso, tandis que les Communes I et II encourageront le Niger.
Toutes les délégations seront logées dans une même enceinte, avec des mesures de sécurité renforcées. La mascotte officielle des jeux sera dévoilée lors de la cérémonie d’ouverture.
Le ministre Fomba a enfin promis de mobiliser les autorités coutumières et communales de Bamako pour assurer la réussite populaire et logistique de l’événement.
La rédaction
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