Pour un retour volontaire des réfugiés maliens La Mauritanie, le Mali et le HCR signent un accord tripartite

Hier jeudi 16 2016, la Mauritanie, le Mali et le Haut-commissariat aux réfugiés ont signé à Nouakchott un accord tripartite pour le rapatriement volontaire des réfugiés maliens dans leur pays. En signant l’accord, les parties se sont engagées pour que le retour des réfugiés se fasse dans des bonnes conditions à savoir : le respect du caractère volontaire de ce rapatriement dans la sécurité et la dignité pour les réfugiés, le droit d’asile et la protection internationale pour ceux qui ne souhaiteraient pas rentrer. L’accord, aussi, prévoit la création d’une commission tripartite, qui sera chargée de préciser les obligations des trois parties pour accompagnement.
Ils sont approximativement 50 000 maliens à trouver refuge, depuis l’éclatement de la crise au Mali en 2012, dans le camp de Mbera près de la frontière. Selon le Haut-commissariat aux réfugiés, depuis 2013, 4 700 seulement ont choisi de rentrer au Mali.
Et aujourd’hui, après la trêve en 2014-2015, les demandes de retour volontaire sont en hausse depuis le début, même si pour le moment la majorité n’est pas prête à partir. Depuis janvier, 1 500 refugiés sont rentrés au Mali.

En février dernier, les trois agences humanitaires des Nations-Unies, le Haut-commissariat des Nations Unies pour les réfugiés, le Programme alimentaire mondial des Nations Unies et le Fonds des Nations Unies pour l’enfance, avaient lancé un appel d’urgence aux bailleurs de fonds pour maintenir l’assistance vitale aux 50 000 réfugiés maliens dans le camp de Mbera, dans le sud-est de la Mauritanie.

Et cela malgré la signature de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali. « Les réfugiés dans le camp ont presque tout perdu et pour beaucoup d’entre eux l’assistance alimentaire et nutritionnelle apportée par le PAM est une bouée de sauvetage », expliquait, à l’époque, Janne Suvanto, Directeur du Bureau du PAM en Mauritanie.

« Nous avons vu l’impact négatif que les diminutions successives des rations alimentaires distribuées en 2015 ont eu sur la santé des réfugiés, avec une augmentation du nombre d’enfants et de femmes enceintes tombant dans la malnutrition. Nous savons que le moindre changement dans l’assistance alimentaire pourrait avoir des conséquences dramatiques. Plus de 50 000 réfugiés dépendent de l’assistance que le PAM leur apporte pour survivre et nous avons besoin de 5,3 millions de dollars pour couvrir les besoins immédiats et assurer que les réfugiés continuent de recevoir l’assistance dont ils ont besoin, », selon Suvanto. Selon le HCR, la situation dans le nord du Mali demeure instable et les retours massifs volontaires ne peuvent être envisagés en 2016. « La vie de plus de 50 000 personnes dépend de la capacité des agences à mobiliser les financements suffisants pour continuer de soutenir l’opération. »
M.K.Diakité
Source: Le Républicain 17/06/2016.