PLATE-FORME BESEYA DE L’AJCAD: Une initiative salutaire

Pour résoudre les problèmes d’insalubrité, d’’assainissement, d’hygiène de vie et de crise alimentaire, («Bèsèya » au Mali), l’Association des jeunes pour la citoyenneté active et de la démocratie (AJCAD), en consortium avec plusieurs organisations de la société civile et en partenariat avec Action contre la faim, a initié une application dénommée (Bèsèya). 

La cérémonie de lancement officiel de ladite application s’est déroulée le jeudi dernier à l’Hôtel de l’Amitié. C’était en présence du ministre des Mines, de l’énergie et de l’eau, Lamine Seydou Traoré, du ministre de la jeunesse et des sports, Mossa Ag Attaher, de la Directrice exécutive de l’AJCAD, Adam Dicko, du coordinateur  de l’ong Action contre la Faim, Magloire Bunkembo Mampinou et des représentants de plusieurs partenaires.

En énumérant un certain nombre de constats, qui ont prévalu à la création de la plateforme Bèsèya, la directrice de l’AJCAD dira que la prévalence de la malnutrition aiguë est estimée à 09,4%, et à 2,0% dans sa forme sévère dans notre pays. Et de rappeler  que le taux d’accès à l’eau potable en 2019 était de 69,2% au niveau national (65,8%en milieu rural et 77,7% en milieux urbain et semi-urbain) contre 39% en assainissement de base (29% en milieu rural et 53% en milieu urbain).

Une priorisation de l’accès à l’eau du milieu urbain au détriment du milieu rural, où les besoins sont croissants pour les populations, occasionne des troubles sociaux/conflits et une baisse de production alimentaire.

A l’en croire, la nutrition n’est financée qu’à hauteur de moins de 1% du budget d’Etat et le taux de financement du WASH représentait 2.62% en 2018 contre 1,23% en 2017 avec une priorisation du milieu urbain par rapport au rural.

Avant de dénoncer non seulement l’accès limité à l’information et la faible connaissance des populations, sur les bonnes pratiques nutritionnelles et WASH, la faible visibilité des efforts des acteurs à tous les niveaux, mais aussi et surtout l’insuffisance de participation citoyenne à la mise en œuvre des politiques et programmes publics, ainsi que la faible restitution des acteurs de mise en œuvre des politiques et programmes.

C’est pour pallier ces problèmes, poursuit-elle, que l’ AJCAD, dans le cadre du projet «RIGHT2GROW» s’est donnée comme objectif de faire non seulement des plaidoyers pour la prise en compte du WASH et la nutrition dans les politiques publiques, mais aussi d’améliorer la participation de la communauté dans l’élaboration, ainsi que la mise en œuvre de ces politiques.

Pour sa part, le ministre de l’Energie et de l’eau précisera que 3,5% du budget national est consacré au sous-secteur de l’eau. Avant de préciser que la question de l’assainissement, de la propreté est plus une volonté populaire qu’une question de volonté politique, comme pour dire que si le peuple s’implique, on aboutira à des résultats satisfaisants.

Il faut préciser que la plateforme Bèsèya est un programme de 5 ans, lequel est basé sur le plaidoyer participatif communautaire dans le but d’amener les décideurs  à adopter une démarche multisectorielle.

Lamine BAGAYOGO