Opinion : Incarcéré pour délit de sale g….le, pourquoi le Journaliste Pape Alé n’a pas sa place en prison » (Par Pape Sané)

Pape Alé NIANG est en prison pour une et une seule raison. Il représente un énorme facteur de nuisance dans la course effrénée aux détournements tout azimuts par certains caciques du régime. Il est d’autant plus une bombe ambulante du fait des nombreuses informations enfouies au plus profond de sa conscience mais, surtout des scandales en gestation, signés de déliquescence d’un régime aux aguets. Telle est ma profonde conviction.

Sans être de mauvaise foi, reconnaître que Pape Alé NIANG est un excellent journaliste doublé d’un redoutable investigateur. Auteur d’une publication en attendant ceux qu’il s’apprêtait à mettre sur la place publique, il est l’un des prototypes du soldat avant-gardiste qui fait notre fierté commune. Dans un pays. “normal” , Pape Alé aurait droit à des lauriers et non à un emprisonnement pour des faits qui frisent le fallacieux pour ne pas dire la monstruosité judiciaire.

Malheureusement, nous vivons dans un pays qui s’appelle le Sénégal où on bâillonne les élites et même, essayer de les tuer. Beaucoup d’entre nous sommes nés sous l’époque du parti unique, avons grandi sous les stigmates de la colonisation, vieillissons sous un semblant de démocratie et mourrons sans doute sous une dictature rampante pour ne pas dire une tyrannie. Semblant de démocratie et sentiment de tyrannie sont devenus nos seules conditions d’existence. La République est détruite au non de la prédominance du Parti sur la Patrie et, seuls les laudateurs de M le président de la République sont exonérés de la redoutable machine judiciaire.

LA PLOMO OÙ LA PLATA, PAPE ALÉ AURA CHOISI FINALEMENT LA PLOMO, SACRIFICE QUI LUI VAUT D’ÊTRE RETIRÉ À L’AFFECTION DE SES PROCHES

Une chose d’autant plus vraie que Pape Alé, membre du CENOZO, un Consortium de Journalistes chargé de veiller sur la mémoire d’un illustre confrère tombé sous les balles d’un dictateur au plus fort de sa puissance et aujourd’hui, au bord de la déchéance. Pour Pape Alé, ces vers de Norbert ZONGO constituent son livre de chevet : « Les peuples comme les hommes finissent toujours par payer leurs compromissions politiques : avec des larmes parfois, du sang souvent, mais toujours dans la douleur. Deux illustres et malheureux exemples de l’heure peuvent être cités en la matière : le Zaïre et le Togo. Ces peuples, subjugués et gémissant sous la férule de tyrans militaires ont malheureusement leur part de responsabilité dans le drame qu’ils vivent. »

En Afrique, la compromission des peuples s’effectue à 3 niveaux, disait également Norbert ZONGO. Et, de mémoire Pape Alé NIANG aimait réciter et transmettre ce legs, « Le 1er niveau est constitué d’intellectuels opportunistes qui se servent de leurs connaissances livresques pour aider les dictateurs à donner un contour idéologique et politique à leur tyrannie… »

Forts de notre silence complice, les maitres de l’obfuscation et les apologetes de la stagnation en ont profité, et tentent de nous convaincre que la servilite est notre meilleur destin. Ils nous menacent ou nous couvrent d’insultes en fonction de nos positions, cherchent a nous intimider ou nous brutalisent carrement lorsque nous leur opposons resistance et refus. C’est ce qui est arrive au Pape Alé NIANG, aujourd’hui l’un des plus prestigieux captifs d’un pouvoir qui vient de sortir vainqueur d’une élection gagnée au forceps avec une teinte de fraude. Pape Alé NIANG fera-t-il aussi peur aux intérêts postcoloniaux. Mais, il est bon de rappeler qu’à travers ce mandat de dépôt, la justice ne detient pas que le journaliste, elle détient par la même la Liberté d’expression consacrée par l’article 10 de notre Constitution. En somme, Pape Alé NIANG est un prisonnier d’opinion.

AUJOURD,HUI, MONSIEUR LE PRÉSIDENT, EN NOUS PRIVANT DE PAPE ALÉ NIANG, VOUS AVEZ FACILITÉ L’ÉCLOSION DE PLUSIEURS AUTRES PAPE ALÉ PRÊTS À REMPLIR VOS GEÔLES AU NOM DE LA LIBERTÉ D’EXPRESSION 

Mais, il convient de rappeler que Pape Alé NIANG n’est pas le seul à être bâillonné même si son nom qui est sur toutes les bouches, fait de lui le preux chevalier qui a osé dénoncé la mainmise de certaines forces obscures sur notre démocratie chancelante. Quel sénégalais n’aurait pas aimé comme Pape Alé, défendre avec force preuves la spoliation de nos richesses, des détournements tout azimuts, du bradage foncier mais surtout, cette administration de la Justice désormais aux antipodes d’une institution de la République ?

Quel est ce sénégalais qui n’aimerait pas, fièrement assis sur sa monture, armé de son épée (foi) aller au sauvetage de ce peuple pétri dans les valeurs et vivant dans une extrême misère malgré ce don du Ciel ? Pourtant, Pape Alé NIANG, Cheikh Omar DIAGNE, Karim Xrum Xrax ….l’ont fait, privant leurs proches de l’essentiel qu’un père de famille doit à sa progéniture. Le Sénégal leur en sera éternellement reconnaissant.

Le Journaliste Pape Alé NIANG n’a strictement rien a faire en prison. Plus vite ils le libèreront, le mieux ce sera pour le peu de crédit restant pour ce Sénégal. Sa place est parmi nous, en liberte. Lui et tous les autres. Et, on ne saurait construire ce pays sans poser le préalable de la liberation inconditionnelle de tous les prisonniers d’opinion et autres activistes. Pape Alé NIANG n’est pas seulement un journaliste. Il est aussi un activiste, un lanceur d’alerte. Certains lui en veulent pour avoir « servi » et continué de servir le Sénégal, son Sénégal.

LES SÉNÉGALAIS DOIVENT SOUTENIR PAPE ALÉ NIANG ET CHEIKH OMAR DIAGNE, OUTHMANE DIAGNE, PAPITO KARA, KARIM XRUM XRAY, ETC… !

L’admettre ou pas, le blanc-seeing dont jouissait la Mackyie sur le plan international est en passe de lui être retiré. Il ne peut plus massacrer, emprisonner, restreindre les libertés a huis-clos sous le prétexte que par leurs énormes investissements, l’Occident continuera à le soutenir aveuglément. Non Monsieur, le Sénégal n’est ni la Côte d’Ivoire, encore moins la Guinée Bissau ou la Gambie.

Nous sommes le Sénégal, « On nous tue mais on ne nous déshonore pas ». Et si la pression internationale a elle seule ne suffit plus à faire tomber les régimes les plus pervers, rappelez-vous les émeutes de Mars 2021. Et convoquez l’histoire,  vous comprendrez qu’il suffit d’une forte mobilisation sociale interne susceptible de les pousser a la faute comme cela a été le cas au Burkina Faso de Blaise Compoaré, l’Egypte d’Hosni Moubarack, sans compter votre prédécesseur Abdoulaye Wade en 2012, etc…

Pape Sané
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