« Nous, Libanais de la diaspora, appelons à un engagement international pour un Liban “Etat de droit” »

Alors que s’ouvre, lundi 6 février, une réunion diplomatique consacrée au Liban, les membres de collectifs de la diaspora appellent, dans une tribune au « Monde », les chefs d’Etat réunis à Paris à soutenir la tenue de l’élection présidentielle « en dépit des pressions qui visent à l’empêcher ».

Vous pouvez partager un article en cliquant sur les icônes de partage en haut à droite de celui-ci.
La reproduction totale ou partielle d’un article, sans l’autorisation écrite et préalable du Monde, est strictement interdite.
Pour plus d’informations, consultez nos conditions générales de vente.
Pour toute demande d’autorisation, contactez syndication@lemonde.fr.
En tant qu’abonné, vous pouvez offrir jusqu’à cinq articles par mois à l’un de vos proches grâce à la fonctionnalité « Offrir un article ».

Les chefs d’Etat de la France, des Etats-Unis, de l’Arabie saoudite, du Qatar et de l’Egypte, sont représentés, ce 6 février à Paris, à la réunion de suivi « des moyens pour inciter la classe politique libanaise à prendre ses responsabilités et favoriser une sortie de crise » pour le Liban.

Nous, Libanais, membres de plusieurs collectifs de la diaspora, en liaison étroite avec un grand nombre de Libanais investis sur le terrain dans la refondation de notre pays, lançons un appel grave et solennel aux dirigeants des cinq pays réunis au chevet du Liban.

Depuis plus de trois ans, les crises s’enchaînent et se cumulent. Aujourd’hui, le Liban est privé d’un président de la République depuis plus de trois mois, lesté d’un gouvernement d’expédition des affaires courantes, entravé par la déliquescence généralisée de l’ensemble des services publics de l’Etat et bloqué par un Parlement qui se refuse à appliquer la Constitution.

Besoins urgents et intérêts légitimes
De leur côté, les citoyens libanais sont délestés de leur épargne, privés de leurs droits les plus fondamentaux, abandonnés à leur sort et menacés de désordres sécuritaires et d’affrontements meurtriers. L’immense majorité des Libanais résidents et de la diaspora a perdu toute confiance dans la classe politique et financière dirigeante. Une opposition réelle, mais encore peu visible, s’est mobilisée, en contact étroit avec la diaspora, afin d’éviter que le Liban ne s’effondre définitivement sous le poids des compromissions et des abandons.

Pour toutes ces raisons, nous demandons aux chefs d’Etat réunis ce jour, au nom de l’amitié pour notre pays et des liens anciens et étroits avec sa population, de prendre en compte en priorité les besoins urgents et les intérêts légitimes de la population libanaise, et de soutenir activement et vigoureusement les demandes suivantes :
La tenue immédiate de l’élection présidentielle dans le respect de la Constitution, en dépit des pressions qui visent à l’empêcher ;

− le soutien à l’armée libanaise, garante du maintien de l’ordre au Liban ;

− la saisine urgente du Conseil des droits de l’homme de l’ONU pour la mise en place d’une commission d’enquête internationale sur la double explosion du port de Beyrouth du 4 août 2020, dont l’instruction locale est aujourd’hui entravée, en liaison avec le juge chargé de l’enquête ;

Sanctions nécessaires
− la poursuite et l’aboutissement sans entraves des procédures européennes et internationales en cours sur les biens mal acquis de dirigeants politiques et financiers libanais ;

Source: le monde